« L’Oratorio d’ Aurelia » de Victoria Chaplin au Théâtre du Rond-Point

D’une Chaplin à une Thierrée, de Victoria à Aurélia, de la metteuse en scène à la comédienne, de la mère à sa fille, l’imaginaire poétique n’est pas le moindre des fils rouges qui, s’enchevêtrant en des illusions acrobatiques, s’accrocheraient aux rideaux d’un théâtre invisible.
S’imbriquant en des saynètes d’où le charme naîtrait, à l’inverse du sens de l’orientation et des repères spatiaux, d’un décalage délibéré entre la raison et le simple bon sens, la souplesse des corps s’allie à un artisanat expérimental qui ressemblerait, à s’y méprendre, à celui d’un théâtre de marionnettes surgi directement de l’enfance.
Si Victoria a composé cet Oratorio de soixante-dix minutes pour Aurélia, c’est que cette dernière a ressenti l’indispensable besoin du retour aux sources familiales, celles d’un atavisme artistique se conjuguant en Thierrée-Chaplin.
En effet, de Charly, le Grand-père à Jean-Baptiste, le père, l’héritage du cinéma muet s’était transformé en Cirque Bonjour par la magie d’une rencontre nuptiale avec Victoria, alors que pour James et Aurélia, le frère et la soeur, l’inspiration d’un music hall funambule en quête d’émotions à fleur de peau leur permet de développer un humour abyssal dont ils peuvent se partager les zones d’influence.
Aurélia a donc opté pour un royaume où les fantasmagories optiques et sonores enchanteraient les fées au point de neutraliser tout sens critique de la pesanteur.
Il serait aussi aisé au corps humain de s’ébattre dans les tiroirs d’une commode que de servir de tunnel à un train fantôme... à moins que de faire voltiger le sens du déséquilibre aux rideaux de l’utopie.
Ce n’est donc pas son partenaire, Julio Monge qui tenterait la contradiction par une chorégraphie en divergence, encore moins Aurélie Guin, Antonia Paradiso ou Monika Schwarzl qui dénieraient les sortilèges de leurs manipulations, car de toutes évidences, le ravissement est la clef de cet Oratorio.
Visuel presse Rond-Point
L’ORATORIO D’ AURELIA - ** Theothea.com - conception & mise en scène : Victoria Chaplin - avec Aurélia Thierrée, Julio Monge, Aurélie Guin, Antonia Paradiso & Monika Schwarzl - Théâtre du Rond-Point -
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