La collection Phillips à Paris : l’événement artistique
La nouvelle exposition du Musée du Luxembourg fait du bruit. Pour la première fois en France, et de manière exceptionnelle, des œuvres la célèbre collection Phillips sont exposées à Paris. L’occasion pour le public de découvrir, ou de redécouvrir, certaines toiles de l’immense collection américaine d’art moderne. Les amateurs ont jusqu’au 26 mars pour en profiter.

De la collection Phillips, le public français n’a l’occasion
de découvrir que 68 pièces exposées au Musée du Luxembourg à Paris. Cet
événement est le fruit d’un long travail de sélection du commissaire de
l’exposition, Jean-Louis Prat. « Duncan Phillips a réuni un ensemble
impressionnant de chefs-d’œuvre modernes et plus contemporains qui aident à la
compréhension de l’art au XXe siècle. Les impressionnistes occupent notamment
une place importante dans la collection... », déclare-t-il. L’exposition
parisienne permet de saisir cette évolution et la filiation qui lie les œuvres
de la collection depuis ses débuts, en 1919, jusqu’aux années soixante. Un
grand nombre de toiles impressionnistes sont exposées : Manet, Monet, Sysley,
Degas, Renoir, les plus grands maîtres sont représentés. L’exposition permet
de réaliser un voyage à travers les divers formes et courants de l’art moderne
depuis le figuratif réformé des impressionnistes jusqu’à l’abstraction totale
réclamée par Paul Klee.
Au cours de ce voyage, certaines toiles attirent l’attention
du visiteur au gré de sa sensibilité. Une seule toile suscite l’admiration de
tous -sans exception-, c’est Le déjeuner des canotiers de Pierre Auguste Renoir.
Cette œuvre a servi de support aux affiches de l’exposition ; aucune
reproduction ne peut pourtant en figurer la force. Le public est intimidé par ses
dimensions imposantes de 1,75 m sur 1,30 m. La toile centrale de l’exposition
- tant symboliquement que par sa disposition spatiale- est constamment entourée
d’une petite foule d’admirateurs qui reculent pour en avoir une vision globale,
se rapprochent pour en observer les détails, et la scrutent sous différents
angles dans l’espoir d’en percer le secret. En suivant le parcours de
l’exposition, on a l’occasion de se laisser séduire, au détour d’une allée, par
des peintres moins connus du grand public, comme Daumier dont les toiles d’un
réalisme sombre nous font pénétrer dans l’intimité des petites gens. Le
visiteur curieux pourra aussi s’interroger sur la nature de la modernité
artistique nez-à-nez avec La petite baigneuse d’Ingres, une œuvre de facture
apparemment classique, ou découvrir l’impressionnante palette de couleurs des
toiles de Pierre Bonnard.
L’exposition du Musée du Luxembourg est un événement à ne pas manquer, une chance unique admirer ces toiles avant leur retour définitif à Washington. Si on peut regretter que la sélection opérée -à majorité des oeuvres de peintres français- ne rende pas totalement compte de l’éclectisme de la collection et de son fondateur Duncan Phillips, il ne faut pas hésiter à débourser quelque dix euros pour effectuer ce voyage au cœur de la modernité artistique.
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