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La collection Phillips à Paris : l’événement artistique

La nouvelle exposition du Musée du Luxembourg fait du bruit. Pour la première fois en France, et de manière exceptionnelle, des œuvres la célèbre collection Phillips sont exposées à Paris. L’occasion pour le public de découvrir, ou de redécouvrir, certaines toiles de l’immense collection américaine d’art moderne. Les amateurs ont jusqu’au 26 mars pour en profiter.

C’est tout d’abord l’histoire d’une passion. Oubliez le riche industriel, le philanthrope. Si l’on doit parler de Ducan Phillips, c’est comme d’un passionné, un brin égoïste, qui a engrangé des œuvres d’art pour les conserver chez lui. Un peu fou, cet homme qui a consacré des années de sa vie et des sommes folles à rassembler une collection. Assez fou pour faire de sa propre maison une caverne d’Ali Baba, puis un musée. Duncan Philips (1886-1966) naît dans une riche famille d’industriels originaires de Pittsburg mais installés à Washington. Il suit des études d’histoire de l’art à Yale, et entame une carrière littéraire. En 1913, il entreprend un voyage en Europe et vit une véritable révélation artistique. Il découvre alors une nouvelle génération de peintres et s’enthousiasme pour l’art moderne. A partir de 1919, il commence à constituer sa collection, et ouvre les portes de sa maison de Washington au public dès 1921. Antérieure de quatre ans au MoMA new-yorkais, la Phillips Memorial Art Gallery est la toute première galerie d’art moderne. La suite, c’est l’histoire d’un long travail de découvreur, parfois même de chineur, pour aboutir à une collection de 3000 œuvres.

De la collection Phillips, le public français n’a l’occasion de découvrir que 68 pièces exposées au Musée du Luxembourg à Paris. Cet événement est le fruit d’un long travail de sélection du commissaire de l’exposition, Jean-Louis Prat. « Duncan Phillips a réuni un ensemble impressionnant de chefs-d’œuvre modernes et plus contemporains qui aident à la compréhension de l’art au XXe siècle. Les impressionnistes occupent notamment une place importante dans la collection... », déclare-t-il. L’exposition parisienne permet de saisir cette évolution et la filiation qui lie les œuvres de la collection depuis ses débuts, en 1919, jusqu’aux années soixante. Un grand nombre de toiles impressionnistes sont exposées : Manet, Monet, Sysley, Degas, Renoir, les plus grands maîtres sont représentés. L’exposition permet de réaliser un voyage à travers les divers formes et courants de l’art moderne depuis le figuratif réformé des impressionnistes jusqu’à l’abstraction totale réclamée par Paul Klee.

Au cours de ce voyage, certaines toiles attirent l’attention du visiteur au gré de sa sensibilité. Une seule toile suscite l’admiration de tous -sans exception-, c’est Le déjeuner des canotiers de Pierre Auguste Renoir. Cette œuvre a servi de support aux affiches de l’exposition ; aucune reproduction ne peut pourtant en figurer la force. Le public est intimidé par ses dimensions imposantes de 1,75 m sur 1,30 m. La toile centrale de l’exposition
- tant symboliquement que par sa disposition spatiale- est constamment entourée d’une petite foule d’admirateurs qui reculent pour en avoir une vision globale, se rapprochent pour en observer les détails, et la scrutent sous différents angles dans l’espoir d’en percer le secret. En suivant le parcours de l’exposition, on a l’occasion de se laisser séduire, au détour d’une allée, par des peintres moins connus du grand public, comme Daumier dont les toiles d’un réalisme sombre nous font pénétrer dans l’intimité des petites gens. Le visiteur curieux pourra aussi s’interroger sur la nature de la modernité artistique nez-à-nez avec La petite baigneuse d’Ingres, une œuvre de facture apparemment classique, ou découvrir l’impressionnante palette de couleurs des toiles de Pierre Bonnard.

L’exposition du Musée du Luxembourg est un événement à ne pas manquer, une chance unique admirer ces toiles avant leur retour définitif à Washington. Si on peut regretter que la sélection opérée -à majorité des oeuvres de peintres français- ne rende pas totalement compte de l’éclectisme de la collection et de son fondateur Duncan Phillips, il ne faut pas hésiter à débourser quelque dix euros pour effectuer ce voyage au cœur de la modernité artistique.


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