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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « La maison des morts » au Théâtre du Vieux- Colombier

« La maison des morts » au Théâtre du Vieux- Colombier

"Sublime, forcément sublime !...". De Marguerite à Catherine, de Duras à Hiegel, il n’y aurait qu’une enjambée ! Celle franchissant, par exemple, la Vologne d’un bord à l’autre du fait divers, celle qui transgresse la réalité sordide pour parvenir au concept symbolique, mais surtout celle qui transcende le tragique en mots pour permettre à l’altérité de se jouer du réalisme des maux.

Cette maison est un cadeau, celui de l’auteur Philippe Minyana à l’intention de l’immense comédienne Catherine Hiegel à qui est dédiée le rôle pivot de la pièce, celui de "la femme à la natte" parcourant sur la scène du Vieux-Colombier soixante-dix années d’une vie de zombie, parmi les siens.

L’histoire de ce mort-vivant au féminin se partage au gré de ses maisons se constituant en une cité cercueil abritant l’absence de langage élevé au rang de non-sens familial.

Qu’il faille des surtitres virtuels pour expliciter les zones de non-droit au savoir-vivre, c’est la moindre des obligations que s’impose la mise en scène de Robert Cantarella dont la règle maîtresse est le cadrage et le recadrage perpétuel autour des figures sociales de l’indicible en autant d’identités anonymes telles "la dame à la petite voix" et "la femme à la carapace" (Catherine Ferran), "l’homme aux cannes" (Pierre vial), "La femme au regard acéré" (Julie Sicard), "l’homme malade" (Sharokh Moskin Ghalam), "l’homme habillé en dame" (Nicolas Maury), "l’homme pauvre" (Grégoire Tachnakian)...

Que des pantins dénués de tout désir d’avoir envie soient associés à des marionnettes douées d’humanité latente, voilà l’enjeu évolutif d’une métamorphose que la dignité d’être au monde se doit à elle-même de questionner.

En effet, s’il devait y avoir une rédemption à tant de souffrances intégrées à ce silence vociférant des borborygmes, c’est bien que le désespoir ne tient jamais ses promesses !

Dans une perspective pragmatique, la création de La maison des morts dans la deuxième salle du Français est une judicieuse opportunité que Philippe Mynyana offre à la Culture institutionnelle pour déstructurer les codes d’une langue dont la syntaxe est de manière concomitante mise à l’épreuve en salle Richelieu par Valère Novarina.

Photo Cosimo Mirco Magiocca

LA MAISON DES MORTS - ** Theothea.com - de Philippe Minyana - mise en scène : Robert Cantarella - avec Catherine Hiegel, Catherine Ferran, Sharokh Moskin Ghalam ... - Théâtre du Vieux-Colombier -


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