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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Le chien de Giacometti

Le chien de Giacometti

                

L'imaginaire est beaucoup plus près et beaucoup plus loin de l'actuel : plus près puisqu'il est le diagramme de sa vie dans mon corps, sa pulpe ou son envers charnel pour la première fois exposés aux regards, et qu'en ce sens-là, comme le dit énergiquement Giacometti (G. Charbonnier, Le Monologue du peintre, Paris, 1959, p. 172), "Ce qui m'intéresse, c'est la ressemblance, c'est-à-dire ce qui pour moi est la ressemblance : ce qui me fait découvrir un peu le monde extérieur." (M. Merleau-Ponty, L'Oeil et l'Esprit, Gallimard, Folio essais, p. 24) 

Fils de Giovanni Giacometti, peintre impressionniste suisse, Alberto Giacometti a étudié aux Arts et Métiers de Genève. En 1922, il s'installe à Paris et intègre le groupe des surréalistes autour de Breton. Il est soumis pour ses sculptures à un problème d'échelle : l'oeuvre finie ne dépasse pas la longueur d'une boîte d'allumettes ! C'est alors qu'il a l'idée de les étirer de façon outrancière : cette technique produit des silhouettes émaciées et gigantesques, à la surface grêlée et grenée, non sans rapport avec la statuaire sacrée d'Afrique.

Ce que Giacometti veut mettre en avant, c'est la solitude et la fragilité de l'homme. Au lieu de tailler et de ciseler une masse jusqu'à la forme souhaitée, il part d'une ossature de métal à laquelle il ajoute de l'argile. C'est ce style si particulier qui le distingue des sculpteurs d'après-guerre. Expulsé du groupe surréaliste en 1934 pour avoir effectué des portraits, il doit passer par des galeries new-yorkaises avant d'être enfin exposé à Paris. Il obtient le Grand Prix de la sculpture de la Biennale de Venise en 1962, puis le Grand Prix national des arts en France en 1965. (source : blog l'art du rien)

Je n'ai jamais cherché à comprendre pourquoi cette sculpture d'Alberto Giacometti me touchait aux larmes. Sans doute à cause de cette bonne tête aux oreilles pendantes qui penche vers la terre, de cette échine qui s'échine, de cette maigreur, de ce grand cœur qu'il forme avec ses pattes, de cette silhouette nonchalante et dégingandée (un lévrier afghan ou un braque ?) qui semble témoigner du fait que l'humour, avant d'être une caractéristique de l'esprit humain, se trouve déjà dans la nature, de ce regard que l'on devine, qui voit des choses que je ne vois pas, qui sent ce que je ne sens pas, qui entend ce que je n'entends pas, qui voit le simple que j'ai oublié à force de "réfléchir" et que je ne retrouve qu'en lui, de cette absence de mots, de cet amour silencieux, du compagnonnage à la vie à la mort, de la complicité sans paroles, du destin de tous les hommes et de tous les chiens du monde, contingents et mortels, jetés, tout comme les hommes, dans le monde, sans l'avoir voulu, et qui ne se demandent pas si c'est le Bon Dieu ou le hasard, et qui souffrent comme les hommes, de toute leur chair et de toute leur âme de chien, sans jamais se plaindre de leur vie de chien et qui nous réconfortent sans conditions, car nos semblables, c'est le moins qu'on puisse dire, ne débordent pas de bienveillance et, comme disait Paul Cézanne : "c'est effrayant la vie".

Des chiens que j'ai eus, que j'ai aimés, que j'ai perdus...

Si le chien est l'une des rares créatures d'une autre espèce avec lesquelles nous ayons réussi à entrer réellement en relation, c'est parce que nous avons fait advenir le chien et que le chien a accepté de venir à l'homme.

Le chien d'Alberto Giacometti : silhouette carbonisée, réduite à la forme pure, à l'eidos, à la morphé, à la minceur de la matière, de la hylé qui la constitue et au vide qui la délimite. Le visible apparaît dans le retrait, l'absence d'un "quelque chose", le monde n'est pas "plein comme un oeuf, il est "aéré".

Hegel distingue l'absolu, "l'universel concret" du "singulier abstrait", abstrait parce qu'il est retiré du tout (ab-trahere) ; pour Hegel, seul le tout, la totalité est "réelle" ; la science (la zoologie par exemple) ne veut avoir affaire qu'à "l'universel concret", au tout, au chien en général à aucun en particulier.

"La science manipule les choses et renonce à les habiter, écrit Maurice Merleau-Ponty, elle s'en donne des modèles internes et, opérant sur ces indices ou variables les transformations permises par leur définition, ne se confronte que de loin en loin avec le monde actuel. Elle a toujours été cette pensée admirablement active, ingénieuse, désinvolte, ce parti pris de traiter tout être comme "objet en général", c'est-à-dire à la fois comme s'il n'était rien et se trouvait cependant prédestiné à nos artifices." (L'Oeil et l'Esprit, p. 9, folio essais Gallimard)

Avec l'art, cependant, nous n'avons affaire qu'à du singulier.

Comme nous descendions de conserve le boulevard Saint-Michel, Marcel Conche me désigna soudain un de ces pauvres marronniers qui survivent, on ne sait par quel miracle, le long des trottoirs parisiens : "Cet arbre est-il abstrait ou concret ?" "- Je dirais qu'il est concret, mais j'ai bien peur de me tromper." - Vous avez raison d'être prudent, car pour Hegel, cet arbre est abstrait car seule la totalité (l'esprit absolu réalisé) est concrète." Et après un silence : "Mais vous savez, pour moi aussien ce moment, cet arbre est tout ce qu'il y a de plus concret."

Bien que le monde de l'homme soit virtuellement la totalité du monde, il est constitué pour chaque homme de "singularités vécues" (Erlebnisse). Nous n'avons jamais réellement affaire à ce que Hegel appelle "l'universel concret", mais toujours à des "secteurs" de l'Etre et donc, en l'occurrence au chien de Giacometti qui n'est ni une "idée de chien", ni le "chien en soi", ni la photographie (ou la "représentation") d'un chien, ni le chien du voisin, ni la planche d'un manuel de sciences naturelles et c'est pourquoi la sculpture de Giacometti peut "remuer" tant de choses "à l'intérieur".

Reprenant les thématiques de La phénoménologie de la perception (1945), Maurice Merleau-Ponty évoque le mystère de la profondeur qui traverse toute l'histoire de l'art avec la question de la "perspective" - que les choses du monde soient à la fois "en nous" et "hors de nous", que nous soyons "auprès des choses", sans pour autant nous confondre avec elles, qu'elles soient d'une certaine manière "en nous", sans que notre conscience les "contienne", que les choses du monde "signifient" pour nous, sans pour autant se réduire à des signes, mais soient aussi la "chair" de la lumière, des couleurs et des formes.

Le chien d'Alberto Giacometti fait resurgir l'exclamation de l'enfance, l'étonnement simple, le plaisir, la surprise, l'ivresse de nommer et de re-connaître : "Regarde, un chien !"

Mystérieux et familier, il surgit du fin fond du monde visible.

Un chien, ce chien, LE chien... Giacometti fait voir une essence, certes, mais actualisée dans une forme particulière, celle d'un chien particulier... sans doute un lévrier ou un braque, suivant obstinément une trace invisible, au ras de l'horizontalité du monde sensible, entièrement présent à l'instant (il est), quand l'homme qui marche, lui, dans son humanité verticale, fixe l'horizon, la jointure (il a à être), hanté par le souci, l'angoisse, la pré-occupation, le regret ou le remords, entre passé et futur, mémoire ou anticipation, "rétention" et "protention" dit Husserl, ou la trace d'un appel venu de loin qu'il peine à déchiffrer. "

Car il marche lui aussi sur la terre, le chien horizontal, dans la proximité de la terre et du temps, il marche aux côtés de l'homme vertical, légèrement penché en avant, vers le futur, "l'être des lointains", il semble plus en mouvement dans son immobilité paradoxale que si on l'avait photographié (comme le montre Maurice Merleau-Ponty avec l'exemple des chevaux du Derby d'Epsom de Géricault), ses quatre pattes posées sur le sol, comme les deux pieds de l'homme qui marche... Mystère de la marche, du mouvement...

Le chien qui marche marche aux côtés de l'homme qui marche. Ils marchent sans relâche, dans la lumière de l'aube, sous le soleil de midi, sous le dais du ciel étoilé, jusqu'à la fin du temps, vers le mystère de la mort.

1002212-Théodore Géricault Course de chevaux à Epsom le

Théodore Géricault, Course de chevaux, dit traditionnellement Le Derby de 1821 à Epsom 

Cette œuvre retient l'attention par le contraste qui réside dans la grande minutie du tableau et l'aspect complètement irréaliste du mouvement des chevaux. Ceux-ci semblent en effet flotter dans les airs, comme s'il s'agissait d'une danse où tous les chevaux seraient représentés pendant le temps de suspension de leur galop. Ce tableau illustre donc parfaitement les recherches de Géricault, et plus généralement du XIXe siècle, sur le mouvement et sa représentation.

La découverte « scientifique » et vériste de la décomposition du mouvement n'interviendra que plus tard, à la fin des années 1870, avec la chronophotographie de Marey et Muybridge. Nous savons dorénavant que les chevaux n'ont jamais les quatre jambes tendues simultanément. (sources : wikipedia)

Notes :

a) "Pourquoi le cheval photographié à l'instant où il ne touche pas le sol, en plein mouvement donc, ses jambes presque repliées sous lui, a-t-il l'air de sauter sur place ? Et pourquoi les chevaux de Géricault courent-ils sur la toile, dans une posture pourtant qu'aucun cheval au galop n'a jamais prise ? C'est que les chevaux du Derby d'Epsom me donnent à voir la prise du corps sur le sol, et que, selon une logique du corps et du monde que je connais bien, ces prises sur l'espace sont aussi des prises sur la durée. Rodin a ici un mot profond : "C'est l'artiste qui est véridique et c'est la photo qui est menteuse, car, dans la réalité, le temps ne s'arrête pas." La photographie maintient ouverts les instants que la poussée du temps referme aussitôt, elle détruit le dépassement, l'empiétement, la "métamorphose" du temps, que la peinture rend visibles au contraire, parce que les chevaux ont en eux le "quitter ici, aller là" (Henri Michaux), parce qu'ils ont un pied dans chaque instant." (L'Oeil et l'Esprit, p. 80-81)

b) Il faut faire attention aux différenciations trop tranchées entre le comportement humain et le comportement animal et savoir que la question de l'acquisition de la marche n'est pas totalement élucidée. Ce que l'on peut dire, c'est qu'une fois que le schéma neurologique de la marche est en place, il devient parfaitement automatique, tout en restant soumis à la volonté, mais c'est son inscription dans la mémoire procédurale qui permet la perception de l'étape d'un mouvement dans l'immobilité du chien et de l'homme qui marche de Giacometti. Le patern "marche" inscrit la situation d'immobilité dans la logique d'un mouvement et renvoie dans l'inconscient à la procédure de la marche. (Cet éclairage scientifique m'a été fourni par mon collègue de SVT, Monsieur Jean-Louis Thomas)

c) Il y a, selon Husserl, deux façons de comprendre le temps. La première consiste à le penser comme un temps objectif dans lequel prennent place les phénomènes, ceci sans aucune intervention d’une quelconque subjectivité. La deuxième consiste à le penser comme temps interne, c’est-à-dire comme temps de la conscience. C’est à ce dernier que Husserl s’intéresse. Le présent n’est en aucun cas pour lui une pure instantanéité mais ne se laisse au contraire penser que selon les trois dimensions que sont le passé, le présent et le futur. À tout moment, il y a dans la conscience une présence des phénomènes passés tout comme il y a une anticipation ou une projection du futur. Il y a dans le présent une rétention du passé (rétention primaire si c’est un passé immédiat, rétention secondaire si c’est un souvenir plus lointain) et une protention du futur (de ce qui va immédiatement arriver).

 

Giacometti-1263-copie-1.jpgalberto-giacometti-l-homme-qui-marche-photographies-sculptu.jpg

 

 alberto-giacometti-1.jpg

Alberto Giacometti, né à Borgonovo dans le Val Bregaglia le 10 octobre 1901 et mort à Coire le 11 janvier 1966, est un sculpteur et un peintre suisse.

chatdegiaccometti.jpg Giacometti, Le chat

"Les clébards, les clébards, y'en a qu'pour les clébards !" (prononcer avec l'accent d'Arletti dans Hôtel du Nord)... Et moi ? C'tun comble, tu dis pas un mot de moi, s'pèce de sale traître !

- Trop de choses à dire, mon vieux (ou moins , car le mystère est plus simple ou plus profond, ce qui revient au même), ça sera pour une aut'fois !... Et puis quand même, je ne sais plus combien de poèmes Baudelaire t'a consacrés dans Les Fleurs du Mal... C'est déjà pas mal, non ? Ca devrait suffire à satisfaire ton narcissisme... Je compense une injustice : Baudelaire est très injuste envers les chiens.

- Pfffffff...."


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22 réactions à cet article    


  • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 12:13

    Le vrai art gocho, sa vérité, c’est :
     
    - sa merde mise en boites de conserve par Manzoni
     
    - le plug anal géant vert
     
    - Domestikator, un gogochon en Lego qui sodomise un chien, en Lego...
     
    - les divers tableaux monochromatiques, tout blanc, tout bleu payés par souchien le gland remplacé sauf pour les impôts, Malévitch, Soulages...
     
    « L’essence de l’art c’est la Vérité se mettant elle même en œuvre » Heidegger.
     


    • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 12:23

       
      « L’art gogochon et la cristallisation de l’Absolu Purin sous une forme sensible » Hegel.
       
      Aletheia
       
      Pascal distinguait les vérités de cœur et celles de raison. L’art doit dévoiler celles du cœur, dans la sensibilité, par delà la raison. Ainsi le plug anal géant vert dévoile la vérité du gocho : un sodomisé gland remplacé. De même Domestikator est ce dévoilement de la grande vérité sur le gogochon : un animal enculé par son maître, l’oligarque mondialiste,
       
      « Si l’essence et l’apparence des choses étaient confondues, toute science serait inutile » Marx
       
      L’art cherche un raccourci :
       
      La déconstruction des normes de l’art doit dire au troupeau, pas de valeur, pas de technique, ni de beau, bon où moral, vous êtes la merde en boite de Manzoni... seul le fric que reçoivent le snob bobo pseudo-artiste et le critique prébendier pontifiant zélateur de la branlette du Seigneur Capitaliste spéculateur.
       
       


    • Fergus Fergus 21 mars 2018 13:01

      Bonjour, Jean Roque

      Et encore avez-vous oublié la « peinture vaginale »...

      Globalement d’accord avec vous. A un détail près : l’emploi du mot « gogochon ». Ces différentes formes de prétendu art ne sont pas seulement imputables à la « gauche » (au sens large), nombre de marchands, de critiques et de politiciens de droite - tous complices - portant une part de responsabilité dans la primauté donnée à ces « œuvres » au détriment de grands artistes restés dans l’ombre des Koons ou Kapour. Deux purs produits d’ailleurs, ces deux-là, du marketing le plus libéral et le plus hideux !


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 21 mars 2018 13:07

      @Fergus Bonjour. Une bulle financière ; Arnaud et consorts ne sachant plus quoi faire de leur argent.


    • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 13:24

      @Fergus
      MLP et sa clique, une bobo née avec une cuillère en argent, qui se dégonfle de parler de Coudenhove-Kalergi où de la drépanocytose, n’est pas loin de la gocho snob...
       
      J’ai oublié
       
      le cochon qui vend des peintures qu’il fait avec son groin,
      aux gogochons !
       
       smiley
       
      là c’est de l’art vrai, pour un cochon pas halal ni biobio mais très mondain
       


    • marmor 21 mars 2018 14:01
      @Jean Roque
      Dans le genre, ne pas oublier Boronali en peinture, ou Botul en philosophie !!!

    • Fergus Fergus 21 mars 2018 14:23


      Bonjour, marmor

      Boronali à qui j’ai consacré un article en 2009 : Lolo, roi du pinceau !


    • ZenZoe ZenZoe 21 mars 2018 14:43

      @Fergus
      nombre de marchands, de critiques et de politiciens de droite - tous complices - portant une part de responsabilité dans la primauté donnée à ces « œuvres » au détriment de grands artistes restés dans l’ombre

      Entièrement d’accord !
      Rien à voir avec la couleur politique, ni même la culture d’ailleurs, mais tout avec le niveau de patrimoine du participant.
      La seconde moitié du 20ème siècle a inventé le grand remplacement de l’Art par la Spéculation. L’oeuvre vue non plus comme l’expression personnelle d’un artiste sur le monde, mais comme un investissement porteur fiscalement déductible produit par des petits malins profiteurs du système.


    • ZenZoe ZenZoe 21 mars 2018 14:45

      @Jean Roque
      Ah pardon, excusez-moi s’il vous plait, pas Soulages !
      J’adore ce peintre, ce n’est pas un escroc mais un vrai artiste, qui d’ailleurs a du s’exiler de France pour voir son oeuvre reconnue. Vues en vrai, ses oeuvres valent le détour, vraiment !


    • Fergus Fergus 21 mars 2018 16:06

      @ ZenZoe

      D’accord avec vous pour cette réserve : Soulages ne mérite évidemment pas un tel voisinage !


    • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 17:57

      Claude Berri, producteur, grand gochiste, avait acheté un tableau « blanc » à 1,5 million d’€, doit pas être Soulages, l’idole artistique du Flamby, plutôt spécialisé dans le croutage noir sur noir, ni Malévitch qui doit coûter beaucoup plus, vu que c’est l’inventeur du foutage de gueule à snob, du blanc sur blanc....
       

      « La peinture informelle ... une forme bien réelle d’enculage des mondains gochos » Soulages les de leur pognon !


    • marmor 21 mars 2018 14:14
      J’ai trouvé une esquisse au fusain sur papier d’une femme dont le style, après étude, est très proche de Giacometti, mais non signé... pas grave, beau et pas cher ( 10 € )
      J’ai également trouvé dans un troc, pour 10 € également, une superbe aquarelle signée de Detlev Nitschke, peintre et aquarelliste allemand contemporain, tableau intitulé : Burg katz mit blick zur Lorelei.Belle côte au delà de 2000 € !
      En cherchant bien, on peut avoir accès à des œuvres plus qu’abordables financièrement .


        • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 19:20

          (Corrigé de Bac pour Guilloux qui risque de jamais l’avoir...)
           
          « L’art est mort » disait Hegel, la terreur des gochistes.
           
          Comme le sacrale avec la vraie communauté. Quand le chasseur peint le mammouth, il ne fait pas de l’art au sens bobo. Il n’est pas « artiste », il est chasseur, pêcher. Il peint SA forme immanente de chasseur, non aliéné en gogochon qui va regarder de l’art comme il va faire du tourisme pour regarder un monument, sans connexion au monde représenté.
          Dans la communauté organique non divisée paléolithique, tous peignent leur communion au cosmos, en joie d’Être, sans besoin d’une cristallisation branletteuse par un « artiste » professionnele prébendier du politique. Et il n’ay pa de « politique » ni de « prêtre », car il n’y a pas de médiation au monde. Encore moins d’écran d’intBEnet.
          Pas d’art, pas de travil, pas de politique (les chérusques n’ont pas de chef ils ont tué Arminius qui la ramenait trop comme un romain). Pas de loisir pour oublier sa société multiethnqiués de chiures chosifiées du Capital,
          Emerveillement au monde, joie, chase, peinture, sexe, même regard. Le bison, le sanglier, le cerf, le mammouth accouche l clan qui prend le nom de l’animal sacral et aimé.
          L’art gocho est un symptôme de cette dépossession du monde, comme la politique a gland remplacé la décision immanente du groupe, comme la loi a gland remplacé les tabous et l’auto mouvement naturel du clan, comme la religion où la branlette consumériste a gland remplacé tout le cosmos sacral et son émerveillement.
           
          Le chien de giacometti dans un musée est le spectacle de cet enclos à gogochons, il y a les regardants et les regardés. Tous sont chiures inhumaines.
           

           


          • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 19:29

            Après l’apprenant peut ajouter que le toutou de Giacometti lui rappelle son enfance, à jamais purinée par la chosification gocho, enfance qui fut aussi celle de l’Humanité.
             
            « La chose difficile n’est pas de comprendre que l’art grec et l’épopée soient liés à certaines formes de développement social, mais de comprendre qu’il puissent encore nous procurer des jouissances esthétiques et soient considérés à certains égards comme norme et comme modèle inaccessibles.
            Un homme ne peut pas redevenir un enfant sans retomber en enfance. Mais ne se réjouit-il pas de la naïveté de l’enfant, et ne doit-il pas lui-même aspirer à reproduire, à un niveau plus élevé, la sincérité de l’enfant ? Est-ce que, dans la nature enfantine, le caractère propre de chaque époque ne revit pas dans sa vérité naturelle ? Pourquoi l’enfance sociale de l’humanité, au plus beau de son épanouissement, n’exercerait-elle pas comme une phase à jamais disparue un éternel attrait ? »

             
            Introduction à la Critique de l’Économie politique Marx


          • clostra 21 mars 2018 20:29

            Mais oui, ce chien est très émouvant, autant que la plupart des sculptures de Giacometti que j’adore.

            Ce chien a également une histoire cinématographique ... il se trouve évoqué dans le film de Lelouche : Un homme et une femme, qui en livre quelques secrets.

            La scène se passe sur la plage de Dauville (bon j’espère que ma mémoire est aussi fidèle que ce chien), un chien courent sur le sable encore mouillé, ce doit être à marée descendante, dans ce miroir éphémère on reconnaît notre chien sculpté, c’est un chien de lumière et d’ombre. L’Homme Un dit à la Femme Une une citation du sculpteur : « entre l’art et la vie, je choisis la vie »


            • Robin Guilloux Robin Guilloux 21 mars 2018 21:15

              @clostra


              Je ne savais pas qu’il y avait un rapport entre le chien de Giacometti et Un homme et une femme de Claude Lelouche. Je me coucherai moins bête ce soir ! smiley
              Merci !

            • Jean Roque Jean Roque 21 mars 2018 23:10

              @Robin Guilloux
               
              Non, encore plus bête... smiley
               
              Car ce qui est important c’est pas que bobo Lelouche ait mis un chien dans son film avec une citation de Giacometti, ça c’est de la culture mondaine de gôôôôche... inessentielle
               
              C’est que cette citation veut dire que l’art est diversion, spectacle, représentation, pâtée à gogochon : le gogochon « consomme » de l’art comme des Iphones où qu’il a « fait » le Japon....
               

              « Et sans doute notre temps... préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être... Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré. »   Feuerbach


            • clostra 22 mars 2018 00:45

              @Robin Guilloux
              Je vous propose un petit exersice : essayer mentalement de trouver ce qui fait qu’un visage est différent d’un autre, quels sont les détails qui font que vous reconnaissez le visage d’une personne même de très loin. (saluons les performances du cerveau)

              En fait en regardant l’une des photos que vous avez placée, est-ce un auto portrait (?) regardez bien : rien de sculpté ne définit le regard qui pourtant est incroyablement présent. C’est le génie de Giacometti.

              (entre nous, qu’est donc bien venu faire cette erreur de conjugaison : je crois bien qu’ils couraient tous les 3. NB mon firefox est en anglais, il me met des fautes d’orthographe à tous les mots !)


            • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 mars 2018 10:27

              @Jean Roque

              « La dernière illusion est de croire qu’on les a toutes perdues. » (Marice Chapelan) smiley

            • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 mars 2018 10:28

              Errata : Maurice, pas « Marice » (n’importe quoi !)


              • clostra 22 mars 2018 13:25

                commentaires bourrés de « private jokes » ... justement Giacometti est le sculpteur de l’âme, pas d’chance !

                simplement : la nuit porte conseil : sur cette plage, un chien et son maître, ni l’un ni l’autre ne courent : ils marchent alors que le chien poursuit minutieusement sa promenade olfactive, ainsi le reflet du chien dans le miroir est accompagné du maître ombre et lumière, ses pas déchiquetés dans l’eau qui flue et reflue, efface les traces, les rend indélébiles : le travail du maître (Giacometti)

                Nb si ni l’un ni l’autre ne courent, ...ne coure ? ou bien ce sont les deux qui ne courent pas ? francophonie ou francofolie ? ces nuances de la langue française qui voguent dans l’ombre et la lumière de la vie, transcendance ou immanence, transcendence ou immanance ? mon père qui s’appelait Robert ne jurait que par La rousse ! Moi aujourd’hui, j’en veux à la perfide Albion !*

                * agoravox fait montre de ses insuffisances à détecter que ce que j’écris est bien du français quoi que mon browser soit en mode Albion ...

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