Le Cinéma, cet art dans lequel il faut savoir lire
Lorsque Jean Renoir commence La règle du jeu, projet d’un film où il sera auteur total : réalisateur, scénariste, acteur et producteur, il a conscience du désastre mondial qui s’annonce.
Il est alors impressionné, troublé, par l’état d’esprit d’une partie de la société française et mondiale. Il se veut le metteur en scène de cette société qui comme il le disait « dansait sur un volcan »
Voici comment Jean Renoir parlait de son film :
« Maintenant j’ai eu l’idée de la mort de Jurieu telle qu’elle a été faite -Jurieu était condamné avant que je commence le film- mais l’idée de le faire mourir comme il meurt m’est venue de la mort du lapin, que j’avais filmé d’abord. Dans mon idée, toute la chasse, primitivement, préparait la mort de Jurieu, Jurieu c’était l’innocent, l’innocence ne pouvait pas vivre là-dedans. C’est un monde romantique et pourri. Il se trouve qu’on a à faire avec deux êtres extrêmement innocents, elle et lui, Christine et Jurieu. Faut un sacrifice. Si on veut continuer, faut en tuer un, le monde ne vit que de sacrifice, alors il faut tuer des gens pour apaiser les dieux. Là cette société va continuer encore quelques mois, jusqu’à la guerre et même plus tard, et cette société va continuer parce que Jurieu a été tué, Jurieu c’est l’être qu’on a sacrifié sur l’autel des dieux pour la continuation de ce genre de vie…Le monde ancien, et le monde moderne encore plus, tue, tue, tue, tue beaucoup, dans l’espoir que ces tueries feront que ça continuera »
Ahurisant non, lorsqu’on sait ce qui s’est passé par la suite !!!
Et oui, dès 1960 Verneuil nous annonçait la couleur, alors tous ces types qui nous disent qu’au départ l’Europe était une belle aventure vous mentent, vous venez d’en avoir la preuve. Dès le départ la belle Europe était faite pour être la nouvelle dictature !
Autre film d’Henry Verneuil très instructif, « 1000 Milliards de Dollars » en 1982.
Dans ce film on dénonce le rôle des multinationales, la mondialisation et ses dérives. 30 ans plus tard le mal n’a fait que s’aggraver.
Mais tout cela n’est pas très grave, puisqu’après une longue…. très longue…de plus en plus longue carrière (si vous avez encore la chance d’avoir un emploie), vous aurez droit à une petite retraite. Et ce jour là entouré par vos chers collègues, ému aux larmes par tant de générosité et de sympathie, vous pourrez espérer prendre un repos bien mérité.
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