Le film de Quentin Dupieux, un « Steak » 100 % avarié ?
AgoraVox, chers lecteurs : Chivers !
Si je peux me permettre, je crois que le public est un peu passé à côté du film-tripes de Quentin Dupieux/Mr Oizo (DJ connu du grand public pour son tube Flat Beat sorti en 1999), qui vient, hélas, de se viander dans le (faux-)filet du box-office - on parle, pour ce film pour le moins hermétique, décalé, private-joke et vintage, de 260 000 entrées en quinze jours ; ce qui n’est pas si mal, vu son côté crypté et lo-fi ! mais, au final, sa carrière en salle devrait s’arrêter, tout au plus, aux alentours des 500 000 entrées, ce qui est peu par rapport à certains scores précédemment élevés d’ErikéRamzy les Dalton,
Pour cette tranche de Steak ô combien ramassée (1 h 22 seulement), lors de
Pitchons un peu : en 2016, la mode et les critères ont beaucoup changé, une nouvelle tendance fait des ravages chez les djeun’s : le lifting du visage, et le nec plus ultra de la branchitude suprême, c’est d’obtenir les faveurs d’une bande de winners-caïds liftés à l’extrême : les Chivers (!) qui portent des bottines en cuir et autres blousons rouges façon campus américain, font griller des marshmallows dans la forêt, jouent à un jeu sado-maso débile fait de battes de baseball combinées à du calcul mental et boivent du p’tit lait en guise de vodka-red bull, tu parles de post-rebelles, yeaaah, de vrais glandeurs XXL !
Mais le film ne serait que cela, une pochade de potaches, il serait sympa tout au plus. En fait, en y regardant de plus près, il est plutôt malsain (comme vicié de l’intérieur, n’avançant pas vraiment, une sorte de steak juteux et avarié à la fois), ce qui est assez rare dans le registre de la comédie hexagonale. Excusez du peu, ce film-hamburger, à l’esthétique bif(high)teck ou rétro-techno, mixe en 80 minutes seulement massacre collectif, internement psychiatrique, abandon familial, crise d’identité, rejet amical, chirurgie esthétique de barbares (visage tiré à l’agrafeuse, encore plus fort que Brazil !), mutilation, passage à tabac : la totale, quoi !
En outre, ce Steak, tour à tour rouge ou bleu (photo travaillée à
Alors oui, je crois que ce Steak, au fond, vient chasser dans le même terrain de je(u) qu’Electroma, le film-trip(es) barré des Daft Punk, avançant définitivement masqués, où l’on voit dans le désert californien, après une station à Robot Town et à son mystérieux laboratoire de chirurgie esthétique, deux robots mélancoliques cherchant à devenir des hommes en essayant des masques humanoïdes (des steaks qui fondent au soleil), mais qui, in fine, après avoir tenté vainement de se faire greffer des visages humains, s’enfoncent alors, avec leur voiture noire immatriculée Human, dans
Alors, à vous tous, prenez rapido votre pied : Bottine !
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