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Les fêtes de fin d’année

Ces fêtes couronnant la fin d’une année et le début d’une autre incarnent la joie et l’entraide entre les hommes, mêlant le spirituel et le laïc, entre deux courants.

L’avent débute le 1er et se termine le 24 décembre : c’est l’attente de Noël, une attente morale. Pendant toute cette période, plusieurs points principaux font jour (Sainte-Barbe le 4, Saint-Nicolas le 5 et 6, Sainte-Lucie le 13).

Dès le premier dimanche de l’Avent et ceci pour les quatre dimanches, dans les pays essentiellement germaniques et nordiques, on brûle une bougie pour célébrer les quatre coins cardinaux et y apporter la lumière (le bonheur) pour l’année à venir, soit toutes blanches, soit rouges (pour la religion ou la fête) ; les couronnes commencent à se confectionner peu à peu. On y rajoute des rubans, des clochettes, des boules, des décorations de Noël (angelots, guirlandes, nœuds, gui) : symbole de bienveillance, de douceur et de bienvenue.

En Alsace, la tradition veut que chaque enfant pende, la nuit du 2 décembre, une chaussette sur le montant de la cheminée ou leur paire de souliers près du sapin, chantant une comptine bien particulière :

Saint Nicolas, mon bon patron,

Apportez-moi des macarons,

Des mirabelles pour les demoiselles,

Des bâtons pour les garçons !

Plein mon bas et mes souliers,

Saint Nicolas bien obligé.

A la Sainte-Barbe, on dispose des coupelles de blé ou de lentilles que l’on met à germer pour les installer dans la crèche et sur la table du Réveillon, en signe de fertilité.

Lentilles ou blé :

Dans une coupelle, mettre du coton assez épais puis l’humidifier en surface, y ajouter des lentilles sèches (vertes, blondes, marron) et les arroser très doucement tous les deux jours, puis les disposer dans un endroit tiède et attendre les premiers germes (au bout de quelques jours) : des pousses vertes feront progressivement leur apparition et, le jour de Noël, les installer à l’intérieur de la crèche ou sur la table décorée du Réveillon (une petite note de verdure : l’insérer au milieu de la couronne centrale de la table, par exemple).

A la Sainte-Lucie (dans les pays nordiques : Finlande, Norvège et surtout Suède), la plus jeune fille de chaque maison s’habille d’une longue robe blanche retenue par une ceinture rouge, se coiffe d’une couronne de feuillage où brûlent cinq à six bougies, très tôt le matin. Escortée par ses frères et sœurs (pour les filles, habillées de même, mais avec une couronne d’argent ; pour les garçons, à l’identique, mais avec un chapeau pointu orné d’étoiles), elle apporte un plateau à ses parents à peine éveillés : deux tasses de café, des sortes de gâteaux en formes de roues solaires, deux bougies (symbole de lumière). Ces roues peuvent être confectionnées en ’cookies’, en sablés, en pâte à pain (brioché), en muffins... striées telles des roues avec la lame d’un couteau et agrémentées de fruits secs ou de fruits confits (selon les goûts de chacun). En extension, toutes sortes de pâtes, mais sous formes circulaires uniquement.

Sous la Révolution française, on commença à acquérir différentes figurines représentant Jésus puis arriva Marie et progressivement le reste de la crèche (mangeoire pour animaux, puis extension du mot vers l’étable, la grotte). Ces personnages étaient en général sous vitrine et en verre filé (technique des verriers italiens). Ces derniers santons, en verre filé, furent transformés en cire, en mie de pain. Ils mesuraient de 10 à 35 centimètres, étaient soit peints, soit vêtus de tissus. Les provençaux les fabriquèrent en argile sur des socles, peints et vernis puis habillés : l’argile est aux mains du santonnier ce qu’est l’homme dans celles de Dieu. Actuellement, on en trouve en bois, en plâtre, en plomb, en plastique, mais la véritable crèche reste celle de la Provence en belle argile.

La nuit de Noël, le réveillon dela Saint-Sylvestre, l’Epiphanie : les trois rites traditionnels

La nuit de Noël était, dans la tradition française, via européenne, la nuit des retrouvailles et des réconciliations. Arrivant après une période de jeûne, le réveillon (veille) se démarquait par l’abondance des plats. Au Moyen Âge, ce soir-là, on ouvrait les portes aux étrangers et aux pauvres pour partager. On dressait un couvert pour les défunts de l’année ou pour accueillir le ’voyageur’. Les couleurs traditionnelles de ce repas d’exception étaient le vert des feuillages, le rouge des fruits et le blanc de la neige et du gel (nature et froideur). On y rajoute en tant que chrétien le bleu évoquant la robe de Marie, l’or et l’argent des Rois Mages apportés à l’Enfant divin. Les bougies donnent la lumière et la chaleur au foyer, remplaçant la traditionnelle bûche dans l’âtre. En Provence, autour des trois bougies centrales de la table, rappelant les défunts, les vivants et les enfants à naître, affirmaient la Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Tout comme les trois nappes superposées que l’on retirait au fur et à mesure que le repas se déroulait. La fête veut célébrer ce soir-là l’avènement par les fameux 13 desserts en entrée et clôture ce dîner très spécial : arrosé d’un petit muscadet et agrémenté de chocolats, la dinde traditionnelle aux marrons peut se changer en tian de veau, beaucoup plus léger entouré de gratins de légumes ; avant (pour se donner du courage et affronter le froid) ou après (pour se revigorer et s’apprêter au début des festoyades) la messe de minuit, c’est la soupe des bergers (à base d’ail et d’huile d’olive avec des croûtons, accompagnée de toasts de fromages de chèvre, de tapenades, et autres petits ’plaisirs’...) .

Lors de ce soir particulier, dans le monde entier, c’est l’occasion d’une multitude de rites et de pratiques sacrés ; ce point de jonction entre le passé (l’année se termine) et le présent (l’avenir proche) est favorable aux superstitions de toutes sortes. C’est le moment d’une nouvelle étape : c’est la période des ‘douze jours‘ (miroir des douze mois de l’année). C’est le solstice d’hiver, période favorable aux oracles et aux prédictions sur l’avenir. Au Moyen Âge, il était interdit de laver le linge et de faire cuire du pain, de travailler ou de faire travailler les animaux, de filer la laine (pour ne pas freiner le renouveau). Tous genres de pronostics sur le climat se faisaient à cette période du 26 décembre au 6 janvier. Actuellement, c’est le centre entre la Nativité et la venue des Rois, élargissant le moment de présentation des Vœux. Cela se traduit par une enveloppe d’argent remise aux jeunes enfants et adolescents par les aïeuls (pour bien débuter l’année : c’est la tradition du fameux Père Janvier) : ce sont les Etrennes, commémorant l’argent de la chance, ou début de la fortune. La Saint-Sylvestre se fête avec beaucoup de bruit et de mouvement afin de chasser les mauvais esprits.

Janvier qui débute (dieu aux deux visages des Romains) se célèbre par un festin où la famille et les amis devaient se côtoyer, faire l’effort de fraterniser entre voisins, de recevoir les uns et les autres, et surtout de bien marquer la présence par le bruit. Les grelots, les instruments de musique, les cloches et les klaxons actuels contribuent bien à ces rites ancestraux. L’autre symbole de cette nuit bien particulière est le gui, immortalité et porte-bonheur, il ne reste plus qu’à s’embrasser dessous la boule de cette plante dite parasite pour avoir le plus de bonheur possible tout au long de l’année à venir.

Le jour des Rois, le premier dimanche de janvier, la galette se partage entre tous : c’est un instant de fraternité, de générosité et de convivialité ; il appartient tout comme la Chandeleur aux ’lumières’ (cycle hivernal). C’est le jour où les décorations de Noël et du Jour de l’An doivent réintégrer les caisses (c’est pourquoi ensuite on ’tire’ les Rois (après le labeur, le réconfort). Pour certains (les Anglo-Saxons notamment), cela porterait malheur de garder plus longtemps ces décorations festives ; pour d’autres (surtout les provençaux) attendent la Chandeleur pour s’y résoudre (car cela signifie la progression du jour, du soleil, de la lumière si sacrée dans cette région-là). Le symbole de la galette feuilletée à la pâte d’amandes, dite aussi frangipane (ou de la couronne briochée aux fruits confits) dans laquelle on cache une fève sert de prétexte à la nomination du roi de la fête. C’est le plus jeune enfant de la maisonnée qui doit se cacher sous la table et désigner la part de chacun ; celui qui trouve la fameuse fève est proclamé roi ou reine, on lui met une couronne sur la tête qu’il doit garder tout au long de la journée. Mais si personne ne la trouve (ou ne la montre), la coutume veut de retirer dans l’heure les Rois pour que le malheur ne rentre pas dans le foyer. Avant, les fèves étaient sèches ; peu à peu, en quelques années, les boulangers en ont mis en argile, en porcelaine, en plastique : on en fait même des collections actuellement.


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2 réactions à cet article    


  • brieli67 24 décembre 2007 16:11

    LA AUSSI du très négligé et du réinventé

    Pourquoi ne donnez vous pas de références et des liens !!

    Il a des articles remarquables sur Wikipédia allemand français anglais hollandais et alaman...

    L’ Avent fait partie du Carème de la Saint Martin jusqu’à la Fête des Rois Mages dans les traditions de l’Eglise catholique.


    • aylcée 27 décembre 2007 00:16

      Très cher encyclopédiste, comme je vous retrouve sur tous mes articles ou presque, je puis croire soit à du harcèlement d’écriture soit de l’envie de me titiller afin que j’avance plus rapidement. Je ne vous laisse en tous les cas pas indifférent et j’en suis bien aise. Je vous remercie grandement de chacune de vos critiques ’détaillées’, je vous rassure : elles sont bien engrangées en ma mémoire. Tentez je vous prie parfois de lever un peu les yeux de vos livres et regardez le temps s’écouler car dans toute chose il y a du positif... et en vous aussi ! Cordialement, Aylcée.

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