« Les Grands Ducs » Jean-Pierre Castaldi & Véronique Genest en tête de parodie estampillée Jean-Luc Moreau
En mettant en scène au Théâtre de Passy l’adaptation du célèbre Film de Patrice Leconte « Les Grands Ducs », Jean-Luc Moreau fait un choix de transmission patrimoniale que les métiers du spectacle aspirent de plus en plus à offrir au public afin de faire perdurer au travers des générations artistiques successives un véritable partage vivant de l’imaginaire collectif.
Ainsi, en 1996, une bande de copains Philippe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle se réunissent en compagnie notamment d’acteurs de notoriété plus récente Michel Blanc, Catherine Jacob, Clotilde Courau etc... sous l’écriture et la direction burlesque de Patrice Leconte.
Ce sont bien les mêmes Georges Cox, Victor Vialat et Eddie Carpentier qui se retrouvent, près de trente années plus tard, en clones adaptés aux planches du Théâtre de Passy sous les traits de Jean-Pierre Castaldi, Georges Beller et Jean-Christophe Barc avec comme partenaire féminine Véronique Genest.
Sous l’effet prismatique d’un retournement du glamour, les trois ringards fictionnels certainement point « Has Been » puisqu’ils n’ont toujours survécu dans le milieu du spectacle que d’expédients et de figurations aléatoires vont saisir l’aubaine d’un projet de tournée sans envergure pour s’arrimer à la Production foireuse et s’y accrocher coûte que coûte malgré la corruption directoriale pour faire foirer l’aventure dans une vaste escroquerie aux assurances.
C’est cependant Carla Milo dite la « diva excentrique » ( Au choix La Jacob ou La Genest valeureuses à plein temps) qui supportera délibérément tous les déboires physiques et psychologiques induits par l’adversité particulièrement cataclysmique systématiquement réservée à cette pièce de Boulevard « Scoubidou ».
Au prorata d’une bonne humeur régnant à juste titre en coulisses pour apporter le change sur un plateau au potentiel fossoyeur de l’intérieur, le défi du spectacle bas de gamme incite les comédiens à s’en donner à cœur joie pour camper des sosies plus caricaturaux les uns que les autres et bien entendu hors d’atteinte des mœurs pratiqués hier comme aujourd’hui dans le show-business de papa ou même dans celui de la branchitude contemporaine.
Dans le cadre de leur performance cinématographique ou théâtrale spécifique distanciée donc par trois décennies, effectuer une évaluation d’interprétation comparative entre les deux Jean-Pierre, Marielle et Castaldi, n’aurait guère de valeur signifiante, en revanche dire que chacun, dans son style, est en position de dynamiter de l’intérieur le rapport de forces relationnelles dont la tension ne peut guère être supportée davantage que par leurs réactions forcément excessives et disproportionnées... ne pourrait qu’expliciter l’hilarité tellement communicative des spectateurs.
En effet, Jean-Luc Moreau étant un connaisseur expérimenté de l’âme humaine et de ses travers, ce réputé directeur d’acteur doit nécessairement être aux anges quand il a ainsi l’opportunité de jongler, grâce à autant de candeur et de noirceur entremêlées, avec les forces déclinantes de la médiocrité ambiante mais aussi celles tellement supérieures des idéaux individuels.
Vive donc Les Grands Ducs & leur « Scoubidou » si loufoque !
photos 1 à 5 © Theothea.com
LES GRANDS DUCS - ***. Theothea.com - de Serge Frydman - adaptation Annabelle Milot - mise en scène Jean-Luc Moreau - avec Jean-Pierre Castaldi, Georges Beller, Jean-Christophe Barc, Véronique Genest, Eric le Roch & Christian Diaz - Théâtre de Passy
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