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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Musées européens : Doivent-ils restituer le butin ?

Musées européens : Doivent-ils restituer le butin ?

« Qui vole un boeuf n’a que faire d’un oeuf ».

(Proverbe corse)

  Une question récurrente, la provenance des collections des musées européens, qui fait toujours débat. Dernièrement, l’Egypte a demandé à la France la restitution de pièces archéologiques. On se souvient que le Musée du Quai Branly des « arts premiers » a été inauguré le 20 juin 2006. Les musées des anciennes puissances coloniales ont été constitués en grande partie grâce à des pillages systématiques des anciennes colonies. Lors de l’inauguration, le président Chirac fit un discours remarquable. Ambivalence de ce beau discours, ce musée qui se veut une vitrine de l’altérité, interdit aux colonisés spoliés - pour cause de visa Schengen, excluant naturellement les anciens colonisés- qui souhaitent venir au moins contempler leurs biens multiformes qui leur ont été volées avec la terreur en prime. Qui va, en définitive, contempler le génie des peuples colonisés ? Des touristes américains ? polonais ? hongrois et autres bulgares, qui ne connaissent pas la symbolique voire la violence de chaque oeuvre volée. Pourquoi pas ceux à qui on ferme la porte du supermarché planétaire constitué, plus généralement par l’Europe sur le dos de leur sueur, de leurs larmes.

Cet aspect « positif » de la colonisation pour la Métropole, nous conduit à nous interroger sur l’origine et la provenance du fonds des collections. Cette question de fond est toujours épineuse et maintes fois remise en jeu dans les polémiques : quand les uns parlent de pillage et de spoliation, les autres défendent l’idée de sauvegarde et de mémoire. Si chaque objet exposé pouvait parler, il raconterait une douleur, une violence, un déni de non -droit à ses possesseurs. Ainsi, au Louvre, qui renferme des dizaines de milliers d’objets qui ont chacun une histoire, nous trouvons à titre d’exemple : les Antiquités orientales, avec plus de 100.000 numéros. Cela va d’une tête d’épingle aux taureaux de Khorsabad, d’un tesson de fouilles au Code d’Hammourabi emprunté à l’Irak. Les textes bien gravés sont en général stéréotypés. Parmi les milliers de tablettes d’argile, les tablettes cunéiformes. On y trouve des textes sur le commerce, des hymnes aux dieux, des codes de lois antérieurs à celui d’Hammourabi. Et puis, c’est le mythe de la création de l’homme. (1)

Pour Aminata Traore, ancienne ministre de la Culture du Mali, les musées sont en fait, les résumés des rapines et des butins de guerre des anciennes puissances coloniales. Ecoutons-la : « Les oeuvres d’art, qui sont aujourd’hui à l’honneur au Musée du Quai Branly, appartiennent d’abord et avant tout aux peuples déshérités. A l’heure où le Musée du Quai Branly ouvre ses portes au public, je continue de me demander jusqu’où iront les puissants de ce monde dans l’arrogance et le viol de notre imaginaire. Le Musée du Quai Branly est bâti, de mon point de vue, sur un profond et douloureux paradoxe, à partir du moment où la quasi-totalité des Africains, des Amérindiens, des Aborigènes d’Australie, dont le talent et la créativité sont célébres, n’en franchiront jamais le seuil compte tenu de la loi sur l’immigration choisie. » (2) Pour Jack Lang, le Louvre a une vocation universelle, il doit se délocaliser pour le rayonnement de la France. C’était à l’occasion de l’accord pour le Louvre d’Abou Dhabi, pour 1 milliard de dollars... A ce prix, les Arabes contempleront les rapines de la France coloniale. Pour Jack Lang, il existe un Louvre sans frontières, un Louvre « hors le Palais » qui s’identifie à la France, à son patrimoine, à son histoire, mais aussi à son éclat, à ses missions de diffusion du savoir. Le Louvre a sa place à Paris, à Lens, à Atlanta, à Abou Dhabi, partout où on l’accueillera. Comme dans tous les pays qui ont une histoire militaire et coloniale, les collections des musées français n’ont pas toujours été acquises de manière exemplaire. (...) »(3) Qu’en termes pudiques, ces choses- là sont dites : en une phrase il évacue le passé colonial de la France pour ne « retenir » que le butin….

« Quel statut donner, écrit l’écrivain Hassan Musa, à des milliers d’objets ordinaires qui se sont accumulés dans les réserves des musées, sans signalement et sans classification ? Les musées européens sont remplis de toutes sortes d’objets de provenances extra-européennes. Ces objets sont des témoins de l’histoire des relations entre les Européens et les autres. (...) Comme tout objet, les artefacts africains s’obtiennent par le don, l’échange, l’achat ou le vol (à main armée souvent). (...)La plus « belle » histoire de vol d’objets africains reste celle du « vol du Kono » de Kéméni en 1931. C’est une version ethnologique d’un « vol à l’étalage », avec profanation de lieux de culte et association de malfaiteurs, commis par des personnages emblématiques de l’histoire de l’ethnologie européenne. Michel Leiris, dans L’Afrique fantôme, raconte comment, avec Marcel Griaule, ils se sont introduits, contre la volonté des villageois, dans la case rituelle du Kono (un masque sacrificiel) et comment ils ont volé des objets du culte sous le regard des villageois ébahis : « Griaule et moi demandons que les hommes aillent chercher le Kono. Tout le monde refusant, nous y allons nous-mêmes, emballons l’objet saint dans la bâche et sortons comme des voleurs, cependant que le chef affolé s’enfuit.[...] » (4)

« Que faire donc des cadavres africains dans les placards des musées européens ? Quand je dis « cadavres africains » dans les placards des musées européens, ce n’est pas de la rhétorique. On y trouve également des hommes et des femmes africains empaillés pour le plaisir du public des musées. Pendant des années, les visiteurs du Musée de l’ Homme à Paris pouvaient contempler le corps empaillé de Saartje Baartman, dite « Vénus Hottentote », en guise de témoins de la spécificité raciale africaine. À la fin de l’Apartheid, les autorités sud-africaines ont pu récupérer le corps de Baartman pour l’enterrer. Si les corps des Africains peuvent être exposés dans les vitrines des musées européens pendant des dizaines d’années sans que cela ne trouble personne, c’est tout simplement parce que ce petit monde de l’ethno-muséologie européenne s’est constitué sur de solides consensus racistes. Peut-être conviendrait-il de les laisser là où ils sont comme pièce à conviction pour un futur procès de « Vérité et Réconciliation » entre les peuples afin de réparer les dommages causés par la modernité du capital, non seulement en Afrique, mais dans le monde tout entier.(4)

Dans le même ordre d’idée, il serait vain de chercher la tête de Boubaghla qui avait porté la révolte contre les Français si on sait d’après le docteur Reboud « quelle fut coupée et conservée, elle fait partie des riches collections du muséum de Paris »(5).

On se souvient aussi des remous provoqués par la vente le 25 février 2009 de deux statuettes chinoises en bronze de la collection Yves Saint-Laurent-Pierre Bergé. Deux têtes d’animaux en bronze, un rat et un lapin, provenant de l’ancien Palais d’été de Pékin, devraient être mises en vente par Christie’s. Comble de cynisme, Pierre Bergé « le receleur », donne à la Chine des leçons de démocratie. « Je serais prêt à les offrir au gouvernement chinois s’il s’engageait en échange à respecter les droits de l’homme ».

A propos justement du sac du Palais d’été, Amcarron écrit : « Rendra-t-on un jour aux peuples que nous avons envahis les chefs-d’oeuvre que nous leur avons volés ? Que seraient le British Museum, le Louvre, le musée Guimet, sans le pillage de l’Egypte, de la Grèce et de l’Asie ? (...) Sur la triste aventure du Palais d’Été, Hugo, répondait ceci, en 1861. « Vous me demandez mon avis, monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle. Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici. Il y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. (...) Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes, les mille et un rêves des Mille et Une Nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot, une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument.(...)C’était une sorte d’effrayant chef-d’oeuvre inconnu, entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur horizon de la civilisation d’Europe. Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce formidable et splendide musée de l’Orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’oeuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. (...) Nous Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous les Chinois sont les barbares. Voilà ce que la civilisation a fait à la barbarie. Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. (...) En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. (...) »(6)

Le 5 avril 2003, tandis que les forces américaines entraient dans Baghdad, les médias annonçaient le pillage du Musée iraqien et la disparition de 170.000 pièces d’antiquités. (...) D’aucun s’interrogent sur l’appartenance de ces richesses qui sont des marqueurs de l’humanité « À qui appartiennent donc les antiquités assyriennes, babyloniennes en Iraq ou Syrie, pharaoniques en Égypte, phéniciennes au Liban, byzantines en Jordanie, mais aussi romaines, berbères en Algérie, Tunisie, Libye et au Maroc, ou « négro-africaines » au Soudan ou en Somalie ? Comment les témoignages matériels de l’époque préislamique, l’héritage de la jahilyya en quelque sorte, peuvent être intégrés aux constructions des nations modernes à dominante musulmane ? Bien qu’on constate que c’est avec une intensité fort différente que s’exercent les demandes de restitution des oeuvres acquises illicitement et conservées aujourd’hui dans les musées occidentaux, les patrimoines préislamiques dans le monde arabe sont finalement devenus des objets de négociation pour les États contemporains. Patrimoine mondial, patrimoine national : ces antiquités appartiennent-elles aux dites nations ou au reste du monde ? (7)

Faut-il restituer ce qui a été spolié ? « Comment comprendre, écrit Jean Gabriel Leturcq, les demandes de récupération de la pierre de Rosette conservée au British Museum, le scribe accroupi au Louvre ou la tête de Néfertiti à Berlin ? Ces objets sont désormais considérés en Occident comme des oeuvres d’art absolues et des pièces centrales du patrimoine muséal de leur pays d’exposition, alors même qu’elles sont considérées comme patrimoine national dans leur pays d’origine. (..) Comment des objets sont devenus supports d’identité ? Face à ces revendications, les grands musées dits « universels » (Louvre, British Museum, Metropolitan Museum, etc.), défendent la légitimité de leurs collections au nom du rayonnement qu’elles leur offrent (...)Une question reste cependant en suspens : l’Égypte et l’Iraq apparaissent comme des cas isolés, les autres pays arabes n’ont pas manifesté de velléités de restitutions d’oeuvres. Est-ce un signe de minimisation voire d’insignifiance de ce passé préislamique dans la construction des histoires nationales ?(8)

Pour l’ONU, la réponse quant à la restitution est oui. « Le préambule de la résolution 42-7 votée par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1987 précise justement : « Le retour des biens culturels de valeur spirituelle et culturelle fondamentale à leur pays d’origine est d’une importance capitale pour les peuples concernés en vue de constitue des collections représentatives de leur patrimoine culturel. » (...) Au cours du sommet de 1992, les chefs d’Etat africains créent un groupe d’experts, chargé d’étudier la question. La proclamation d’Abuja se réfère « à la ´´dette morale´´ et à la ´´dette compensatoire´´ dues à l’Afrique par les pays engagés dans la traite négrière, le colonialisme et le néocolonialisme. Elle exige le retour des « biens spoliés » et des trésors traditionnels (...). Pleinement convaincue que les dommages subis par les peuples africains ne sont pas une « affaire du passé » (...). Convaincue que de nombreux pillages, vols et appropriations ont été perpétrés sur les peuples africains, la proclamation en appelle à ceux qui sont en possession de ces biens spoliés, de les restituer à leurs propriétaires légitimes. »(9)

Une fin de non-recevoir de l’Occident est venue rapidement : la « Déclaration sur l’importance et la valeur des musées universels », en décembre 2002 et signée par dix-neuf directeurs de quelques-uns des principaux musées du monde est édifiante. Les signataires vont même jusqu’à ne mettre l’accent que sur « la nature essentiellement destructrice de la restitution des objets », en rajoutant ensuite que « les musées sont les agents du développement culturel, dont la mission est d’encourager la production de la connaissance en entretenant un processus permanent de réinterprétation. Ils ne sont pas seulement au service des citoyens d’une nation, mais au service des peuples de toutes les nations ». (9)

« Pourquoi, conclut Bernard Müller, alors ne pas rendre ces objets à ceux qui les demandent ? Il serait donc déplacé de formuler des excuses ou de restituer des butins à des dirigeants d’Etats sanguinaires et obscurantistes ! (...) Pour atteindre l’objectif d’une véritable « restitution », en l’occurrence symbolique et sous forme de connaissance, ces expositions devront être accompagnées de projets pédagogiques. Il faut, comme l’écrit l’écrivain nigérian Wole Soyinka, « trouver des réponses permettant d’atteindre les trois objectifs incontournables pour qu’un semblant de paix puisse s’installer dans ce XXIe siècle multiculturel : l’établissement de la Vérité, la Réparation et la Réconciliation »...(9).

1.Chems Eddine Chitour : L’héritage controversé des musées. Mille Babords 29/ 06 2006

2.Aminata Traore : Droit de cité. Nouvel.Obs. 23/06/2006.

3.Jack Lang- Le Louvre, un musée universel. Le Monde 31/01/2007

4.Hassan Musa http://www.sudplanete. net/index.php ?out=1&menu=arti&no=6668 10 07 2007

5.V. Reboud : Revue Africaine. Volume 30 p.79. 1886

6.Victor Hugo et le sac du Palais d’Été http://amcarron.net/blog/2009/3/24/ html

7.Whose Pharaohs ? Article publié in Qantara, 62, Janvier 2007

8.Jean-Gabriel Leturcq 2006 http://leturcq.wordpress.com/2009/06/06/whose-pharaohs/

9. B.Muller- Faut-il restituer les butins des expéditions coloniales ? Le Monde diplom. 07/ 2007

Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Poltechnique enp-edu.dz


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12 réactions à cet article    


  • Charles Martel Charles Martel 24 octobre 2009 14:49

    le constat est simple : les oeuvres d’art ont été sauvegardées par des équipes européennes, avec des moyens européens. Elles sont accessibles à plus de monde parce que la France est la première destination touristique mondiale. A l’époque où les fouilles ont été faites, c’est uniquement l’intérêt pour l’art de certains européens qui a permis aux autochtones de s’intéresser à leur passé et de sauver des oeuvres(les egyptiens, devenus musulmans n’en avaient plus rien à foutre de leurs pyramides et n’ont pas attendu les européens pour les piller). C’est le regard de l’homme occidental qui donne de la valeur à ces choses là. Il va donc de soit que ces oeuvres doivent rester là où elles seront protégées, admirées et où elles pourront instruire l’humanité. Elles n’appartiennent plus à un vague territoire cadastrale d’une époque mais au monde entier.

    Personnellement leurs totems en bois à la con, ils peuvent se les récupérer mais on sait très bien qu’aucun de ces pays prompt à gueuler sur le néocolonialisme n’a les moyens, les compétences ou même le public pour faire des collections nationales dignes de ce nom !

    C’est plutôt un honneur pour tous ces biens pillés d’être exposés au Louvre plutot que dans une cahute dans la brousse, qu’on échangera contre trois kilos de tapioca ou un coupe coupe en prévision de la prochaine guerre inter ethnique.


    • Hesprides Hesprides 24 octobre 2009 21:03

      C’est bien là le malheur de l’occident !!!!!

      Considérer un totem pillé comme avoir été preservé par les graces du louvre est d’une mediocrité !!!

      ce totem la avait l’avantage quand il « pourissait » dans une cahute dans la brousse, de vivre et de remplir un role social que tes semblables ne pouvait reconnaitre.

      Aujourd’hui le culte des musées n’est que le comble de l’esthetisme qui regne partout !!!!
      Le savoir est mort, la culture est morte, la science est morte,les mots sont morts, le texte est mort, la spiritualité est morte......

      Seule l’image, la scène et la choregraphie restent vivants.........les filles siliconnées sur les papiers glacés, les corps des sportifs adulés, la culture du paraitre et celle de l’expostition des « oeuvres d’art »........

      Bientot, meme les musées de brousse qu’abritent les cahutes des « indigenes » ne voudront pas exposer de nos sousproductions culturels, d’une culture occidentale deja morte.

      Je vous laisserais enfin vous soucier de la « preservation » de votre corps, en louant une vitrine dans le musée de l’homme ou votre momie sera gardée pour l’eternité !!!


    • finael finael 24 octobre 2009 17:07

      Question vraiment intéressante.

      Vue de l’auteur, la question est : faut-il, pour nous puissances coloniales, garder le butin de ce colonialisme ?

      Et je comprends très bien son point de vue : ma famille paternelle a fait un détour de plus
      d’un siècle par l’Algérie.

      Elle y a laissé le sanatorium de Rivet, le lycée de Constantine, celui d’Alger, ...

      Et je pose une question : comment a été gérée la dépouille de Savorgan de Brazza ?

      Je dispose (collection familiale), de photos de son enterrement à Alger en 1905. En 2006 ses restes ont été transférés à Brazzaville (en non dans le village dont j’ai oublié le nom mais où il souhaitait reposer).

      Il ne faut pas oublier que si l’on a un si riche aperçu de l’antiquité et de l’histoire en général, c’est que nombre de celles-ci sont actuellement dans les grands musées occidentaux, le British Museum en tête.

      Aussi, sans être aussi pro-colonial que « charles Martel », je comprends la position de l’auteur mais je préfère voir ces pièces, dont des chefs-d’oeuvre, là où elles sont actuellement.

      Et la question est effectivement en débat intéressant.


      • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 24 octobre 2009 18:02

        @Par Charles Martel (xxx.xxx.xxx.141) 24 octobre 14:49

        Le constat n’est pas aussi simple que vous le pensez...

        @
        finael (xxx.xxx.xxx.248) 24 octobre 17:07

        C’est exacte, la questioin est plus qu’interessante, elle est capitale...

        Mais qu’on se souvienne, au moment où le Sorcier CHIRAC inaugurait le musée du Quai Branly des « arts premiers » que moi j’avais dénoncé comme étant le « Musée indigène des arts derniers » aucun responsable africain n’avait fait un quelconque commentaire sur le patrimloine mondial accaparé par l’Europe coloniale !

        J’ai toujours pensé que ce n’est pas l’Europe qui est intelligente, mais c’est plutôt l’Afrique qui est idiote ! C’est un constat indiscutable !

        Mohammed.


        • Shaytan666 Shaytan666 24 octobre 2009 18:11

          oui c’est ça, et quand on les laisse sur place (les œuvres d’arts) on voit le sort que leur réserve les fanatiques de la religion de paix de d’amour. (cfr les bouddhas d’Afganistan)


        • Shaytan666 Shaytan666 24 octobre 2009 18:17

          @L’auteur,
          Avez vous déjà visité le musée de l’Ermitage à St Saint-Pétersbourg, vous verrez que point de vue « pillage » les Russes ne sont pas restés derrière la porte.


          • krolik krolik 24 octobre 2009 19:09

            @ Shaytan666
            A l’effondrement de l’URSS, e isite à Moscou, on m’a pésenté un vieux monsieur.
            Ce vieux monsieur était peintre, un peintre fameux qui avait pein une grande partie des plafonds des bâtiments staliniens, tels que l’hôtel Ukraine, l ministère des affaires étrangères, l’hôtel Léningradskaya pour ceux qui connaissent.

            En fait ce vieux monsiur avai des oeuvres d’art à vendre. oeuvres d’art qui n’appartenaient pas au patrimoins historique de la Russie etpour cause.
            Donc j’ai vu les oeuvres d’art en question, tableaux, épures signées.. Rembrandt, Botticelli, etc..etc.
            Ces oeuvres d’art lui avaient été données par Staline en remerciement de son travail de peintre..
            Mais là où cela devenait compliqué ; au dos des oeuvres il y avait le tampon d’appartenance : le Dresden Museum.
            De la rapine de la soldatesque soviétique en Allemagne.
            J’ai fui..
            @+


          • krolik krolik 24 octobre 2009 19:00

            J’ai un bon ami, peintre, retaurateur d’oeuvres d’art, bien souvent pour les monuments historiques.
            Ce qui sauve son activité par ces temps de crise, c’est la restauration de pièces provenant du sac du Palais d’Eté.
            En fait des Chinois rachètent des pièces et veulent les faire restaurer , sauf qu’en Chine, ils ont oublié les secrets de la laque de Chine.
            Alors le petit restaurateur français travaille beaucoup....
            Le centre de ce commerce de pièces récupérées se passe à Singapour.
            @+


            • Surya Surya 24 octobre 2009 20:11

              Si des gens se sont approprié des objets dans les pays colonisés, pour ensuite les exposer dans des musées occidentaux, ou les garder pour leur collection personnelle, c’est bien parce qu’ils savaient que ces objets avaient une valeur, soit artistique, soit marchande (ce qui revient au même dans leur tête). Ne rien donner en échange (donc, c’est du vol, pillage), c’est non seulement dépouiller les gens de leur patrimoine ancestral, les priver de ce qui fait leur histoire, une partie de leur identité, mais en plus c’est les prendre totalement pour des imbéciles dans le sens où les colons savaient bien qu’ils n’avaient pas la possibilité, en tant que colonisés, de refuser.
              On ne leur a pas demandé leur avis, donc, déjà, avant même de se demander s’il faut les rendre ou non, nous devrions déjà reconnaître que ces pièces n’auraient jamais dû quitter le lieux où elles se trouvaient. Il est donc tout à fait normal que les pays demandent leur restitution. Si en plus, maintenant, on cherche tous les arguments pour ne pas les rendre, ça commence à faire un peu beaucoup tout de même...

              C’est vrai que des gens ont pillé l’intérieur des pyramides bien avant l’arrivée des colons mais ce n’est pas une raison pour faire la même chose.

              Au musée Guimet se trouvent des tas de pièces pillées dans les temples d’Angkor (pour ne citer que ça), notamment un des frontons du petit temple de Banteay Srei que Malraux a, de son temps, été découpé au burin ou à la scie, je ne sais pas, mais en tout cas il a carrrément employé les grands moyens, dans le but de le revendre en France, et c’est le genre de choses que j’adorerais voir rendues au Cambodge. Certes, le pays connait actuellement un problème de pillage des bas reliefs, statues etc... C’est ainsi que l’on voit des bas reliefs d’Apsaras, par exemple où il manque la tête, ou tout le buste) mais c’est dû à la pauvreté, les gens viennent piller la nuit car certains touristes achètent (en fraude évidemment), ces morceaux d’oeuvre d’art. (Avec le risque de se faire arrêter par la « Police du Patrimoine », une police crée spécialement pour ça, et ça rigole pas du tout du tout, et c’est bien normal. On n’a même pas le droit de ramasser le moindre petit caillou, ce pourrait être un tout petit morceau d’une oeuvre d’art ) 

              Parfois, il est donc risqué de rendre les pièces si l’idée est de les replacer à leur endroit originel, car elles peuvent subir un second pillage pour être revendues, mais quand il s’agit de les mettre dans un musée dans le pays d’origine, je pense qu’il est tout à fait normal de les rendre

              Bien sûr cela ne nous fera pas plaisir de vider nos musées de certaines pièces, mais je ne pense pas que les touristes étrangers viennent à Paris, première destination touristique au monde, parce que leur idée première était d’aller admirer la statue du scribe égyptien, ou le fronton de Banteay Srei.

              C’est vrai que je suis contente d’avoir vu le scribe au musée du Louvre, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que j’aurais encore plus aimé le voire dans un musée en Egypte. Au Louvre, il est bien exposé, bien mis en valeur, mais tout ça donne tout de même l’impression que c’est sorti de son contexte. J’adorerais voir le masque en or de Toutankhamon, mais j’attendrai un hypothétique voyage en Egypte pour le voir, sinon tant pis, même si je n’y vais jamais parce qu’on ne peut pas voyager partout, et que donc je ne le vois jamais, je préfère nettement qu’il soit là bas au Musée du Caire plutôt qu’au British Museum ou au Louvre.

              Que dirions nous si on venait nous piquer le Penseur de Rodin pour aller le mettre dans un musée du monde, et qu’ensuite on nous refusait sa restitution ? A mon avis ça ferait un scandale épouvantable...


              • Rough 24 octobre 2009 23:01

                Le sujet est interessant mais encore une fois l’auteur nous fait un article de propagande anti-occident, doublé d’une nième diatribre contre la colonisation responsable de tous les maux de l’Afrique...
                Les aventures de Marcel Griaule et Leiris peuvent sembler aujourd’hui choquantes mais cela se passait dans les années trentes....Et cette mauvaise action bien réelle doit être mise en balance avec l’immense travail de Griaule de Germaine Dieterlen ont accompli car sans eux aujourd’hui toute la mythologie dogon serait perdue...Il est assez curieux de penser qu’à la fin des années 1930 les derniers détenteurs de la culture religieuse des dogons étaient une poignée d’ethnologues blancs....ils en firent des livres avant que l’islamisation quasi totale des dogons ne fassent disparaitre cette mythologie dont il ne reste aujourd’hui qu’un pauvre folkore destiné aux écotouristes responsables qui visitent la région en s’extasiant sur la misérable et poussièreuse production artisanale du groupement des femmes villageoises....
                De plus ce retour des biens culturels c’est une mascarade instrumentalisée par des pays qui se moquent bien d’avoir un musée mais qui ne râtent pas une occasion de fustiger l’occident où les anciennes puissances coloniales....En Afrique en particulier tout le monde se moque des musées....Il faut avoir visiter les musées nationaux de Dakar à Conakry pour se rendre compte du ridicule de ces revendications....
                Même en Algérie les musées sont vides de visiteurs, ça n’interesse personne...En quatre j’ai du visiter une bonne cinquantaine de fois les musées de Tipaza ou de Cherchell, c’est bien simple en dépit d’un prix d’entrée modique ils étaient sytématiquement vides....Au Bardo ou celui des antiquités quand je croise un autre visiteur c’est un miracle !...Il n’ya que celui des Beaux-Arts où de tant à autres la présence de visiteur est significative....


                • finael finael 25 octobre 2009 10:24

                  Je regrette que ce débat ne soit pas plus posé.

                  La question est beaucoup plus complexe que certains ne semblent le penser :

                  - le pillage est de tous les temps et de toutes les nations : que croyez vous qui brûla dans l’incendie de la grande Bibliothèque d’Alexandrie ?

                  - Il est nombre d’oeuvres, italiennes par exemple, à Paris ou en Angleterre ...

                  Ce n’est qu’un aspect de la question.

                  L’un de mes amis, égyptologue autodidacte, se rend régulièrement au musée du Caire où, grace à ses talents de déchiffrement des hiéroglyphes, il passe ses vacances à étudier des pièces non exposées avec le directeur du musée.

                  Nous avons nous-mêmes détruit, chez nous, châteaux, archives (les archives d’état civil de Paris en1871) et autres pièces.

                  Je trouve que ce débat, qui existe au sein des sociétés archéologiques, mériterait plus de modération et de largeur d’esprit : les choses sont loin dêtre aussi simples et tranchées que certains commentaires le laissent croire : en Algérie, en Tunisie, entre autres, la conquête arabe a su préserver les ruines puniques et romaines que les occidentaux peuvent toujours voir.

                  Je remercie l’auteur d’avoir exposé ce débat, en fait très important.


                  • manusan 25 octobre 2009 10:59

                    A partir du moment où des œuvres historique sont définies comme patrimoine ou héritage de l’humanité, elles doivent être en toute logique restaurée et préservée par les « humains » les plus compétents.

                    Si encore les pays demandeurs avaient un budget de la culture crédible.

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