Mylène Famer, ou le génie de l’émotion
Mylène Farmer a livré, avant-hier, un spectacle d’une très grande qualité. Démesuré, sensuel, et audacieux.
L’ouverture par l’ésotérique court métrage d’Alain Escalle, Le conte du monde flottant, donne le ton. C’est un univers d’art qui va s’ouvrir, pendant trois heures en tout.
L’arrivée en héroïne de science-fiction, dans un caisson, par les airs, sur une techno rageuse et sous des tonnerres d’aplaudissements, au beau milieu de la jetée qui coupe Bercy en deux, et qui la mène vers un temple ancien, amorce une débauche de décors sompteux, de costumes, de chorégraphies interprétées par les deux troupes de danseurs et danseuses l’accompagnant. Tout au long du concert, des animations et des courts-métrages défilent sur l’écran géant au fond de la scène principale, et illuminent un Bercy exploité au maximum.
Une deuxième scène, au milieu de la fosse, marque le tournant intimiste. La chanteuse interprète notamment une version de : "Ainsi soit je..." avec son seul pianiste, pour un accompagnement d’une grande intensité.
Le concert se termine par la chanson "Avant que l’ombre...". Dans une robe orangée irréelle, elle monte vers un ciel imaginaire, derrière un rideau d’eau au sein duquel se forment le mot Passé, des corps de femme, qui s’évanouissent en tombant sur le sol.
Un émerveillement lucide traversait hier Bercy, et nous en sommes ressortis peut-être un peu différents.
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