Ne les laissons jamais s’effacer dans la nuit et le brouillard…
Camps de concentration de Natzweiler Struthof :
Le 1er mai 1941 l’Allemagne nazie ouvre les camps de concentration KL-Natzweiler sur le lieu dit « Struthof », sur un site de l’Alsace française récemment annexée.
Le camp principal est situé non loin d’un filon de granit rose dont l’exploitation va constituer le supplice de nombreux déportés.
De nombreux camps annexes sont ouverts des deux côtés du Rhin. 52 000 humains seront déportés dans ces différents camps dont 27 000 dans le camp du « Struthof ».
De 1941 à 1945, 22 000 êtres humains sont assassinés à petit feu (durée moyenne de vie : 3 mois) dans le KL-Natzweiler ce qui en fait un des camps les plus meurtrier du système nazi. Il faut dire que parmi les camps nazis, celui-ci a une place particulière.
L’ouverture du front Est contre l’Union soviétique contraint l’armée allemande à faire face à deux fronts, l’un à l’Est lui demande un immense effort de mobilisation, l’autre à l’ouest combat les résistances menées principalement, et souvent, exclusivement, par les communistes plongés dans la clandestinité.
Aussi, constatant que la répression féroce (exécutions sommaires, tortures …) des Résistants reste sans effet, le régime nazi décide d’adopter de nouvelles mesures encore plus barbares, ce seront les décrets Nacht un Nebel dits décrets NN signé par Hitler pour le premier le 7 septembre 1941, et par le maréchal Keitel le 12 décembre de la même année.
Le premier décret NN est sans équivoque :
« Avec le début de la campagne de Russie, des éléments communistes et d’autres milieux germanophobes ont intensifié leurs attaques contre le Reich et contre la puissance occupante. L’étendue et le caractère dangereux de ces menées imposent, pour des raisons d’intimidation, les mesures les plus rigoureuses à l’égard de leurs auteurs »
Les décrets NN sont donc l’expression de la politique barbare de répression la plus féroce à l’égard des résistants et spécialement des « menées communistes ».
Le traitement des déportés NN destiné à semer la terreur est tout particulièrement inhumain : isolés de tout et de tous, les déportés NN sont condamnés à mourir d’épuisement par le travail, la dénutrition et les mauvais traitements de toutes sortes. A leur mort, il est expressément demandé que leur famille ne soit pas prévenue.
Les déportés politiques sont condamnés à disparaitre dans la nuit et le brouillard…
A partir de juin 1943, le KL-Natzweiler Struthof devient le camp principal d’internement des déportés NN, en particulier tous les déportés d’origine germanique, pour l’essentiel des communistes allemands et autrichiens, y sont transférés.
Prés de 7000 déportés NN seront exterminés au KL-Natzweiler-Struthof.
Aujourd’hui, à la visite de ce camp on est glacé d’effroi. La vision des plateformes, du « ravin de la mort », des barbelés électrifiés et des miradors, des cellules minuscules, du four crématoire, du gibet en plein centre du camp, ne permet que d’entrevoir l’inimaginable. Pour autant, on y voit la volonté féroce est ignoble d’exterminer par le travail et par l’exploitation la plus inhumaine en recourant du côté SS aux pires vices de l’humanité : la cruauté et le sadisme sans bornes.
L’emplacement d’un des baraquements où étaient entassés les déportés. En fond le « ravin de la mort ».
Pour autant, lorsque l’on visite le musée ou le centre « européen » de la « mémoire », (pourtant financé par la République Française), il faut chercher pour trouver le mot « communiste » ou même le mot « politique », alors que le KL-Natzweiler-Struthof fut un des instruments principaux du massacre des Hommes qui voulaient vivre Debout et Dignes parmi lesquels de nombreux communistes.
Alors, à l’heure où les impérialismes occidentaux au premier rang duquel l’impérialisme allemand mènent dans la violence et l’austérité un repartage du monde dans lequel la guerre contre les peuples est de moins en moins larvée – il n’est que de voir la junte fasciste à pied d’œuvre en Ukraine – il est terrifiant de voir que dans le sillage du Film d’Alain Resnais, c’est tout un pan de notre mémoire résistante qui est ignorée et cachée, pendant que non loin du Struthof, un détachement de l’armée allemande stationne benoîtement sur notre sol. Rappelons que des généraux de la Wehrmacht ont tranquillement continué leur carrière dans la Bundeswehr après 1945 (notre camarade Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, a même subi la répression pour avoir refusé naguère de servir sous les ordres d’un général allemand devenu officier supérieur de l’OTAN : continuité et complicité des différents impérialismes unis sous la bannière antisoviétique…
De nombreux Hommes, parce qu’ils ne voulaient pas plier sous l’ignoble joug nazi, ont été massacrés au Struthof. Le vert des prairies et le blanc des pistes de ski sont à jamais inondés de leur sang et de leurs cris de souffrance et de lutte. Il est heureux que les républicains patriotes d’Alsace aient fait échouer le projet de fusion des deux départements alsaciens qui eût annoncé le rattachement de facto de l’Alsace au riche Land allemand du Bade-Würtemberg…
Nous ne devons jamais l’oublier, nous devons nous souvenir de leur lutte pour que reviennent les jours heureux et nous devons continuer leur combat pour que l’hydre fasciste, que les impérialismes occidentaux nourrissent dans leur sein, jamais ne puisse revenir.
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