Ne pas renoncer !
Il faut arrêter de penser et de faire croire que le peuple est amorphe....Il est capable de grande chose, il le montre régulièrement en se mobilisant.
Tous les yeux se tournent vers l'Espagne où se lève toute une génération.
Si les réseaux sociaux jouent un rôle non négligeable, s'ils permettent de donner à un mouvement un écho exceptionnel, ils ne peuvent pas à eux seuls créer des perspectives...
Les partis qui se réclament du mouvement ouvrier peuvent jouer un rôle important, non comme des donneurs de leçons mais comme des forces de proposition.
Il existe comme l'explique Christian Authier, des hommes déçus, désemparés mais aujourd'hui il nous faut reconstruire l'espoir et ne pas baisser les bras.
Comme le montre ce dessin, joint à ce texte, il est possible de recréer du lien social y compris dans les cités et préparer l'irruption sur la scène politique de toute une population d'exclus !

« Les liens défaits »
roman de Christian Authier
éditions J'ai lu
122 pages
janvier 2010
4,20 €
Le renoncement
Christophe est né à la fin des années 60 dans la période « révolutionnaire » de 1968 ou juste après...
Après des études réussies, il s'installe dans la vie et rien ne semble lui manquer.
Sa femme l'aime, il est très attaché à son fils et possède un ami très fidèle qui est d'ailleurs le narrateur dans cette histoire...
Que demander de plus à la vie ?
Il participe à toutes les mobilisations sociales et « sociétales » de sa génération mais il semble sombrer dans le « spleen », le mal-vivre.
Il n' accepte pas le décalage entre ses aspirations et la nouvelle réalité...En 20 ans, les français n'ont plus les mêmes moteurs : le zapping et le téléphone portable ont remplacé la lecture et l'échange entre copains a fait place à la consultation psychologique ou même psychiâtrique.
Est-ce vraiment le reflet là d'une génération désabusée comme l'indique la quatrième de couverture ou la réaction d'une personne qui a « mal à sa peau » ?
Ses semblables et ses proches lui semblent étrangers comme s'ils venaient d'une autre planète.
« séparés, atomisés, passés au grand mixeur, les humains ne formaient plus qu'un jus tiède et sans saveur. Une pâte informe d'où émergent quelques grumeaux indigestes. La broyeuse fait son oeuvre disait-il. »
C'est vrai que nous sommes entrés dans une autre époque.
C'est vrai que l'on glorifie l'instant et le mouvement perpétuel...mais pourquoi tant de pessimisme ?
L'histoire n'a pas une fin et les idéologies d'hier ne sont pas obsolètes...La société devient de plus en plus duale, les pauvres deviennent de plus en plus pauvres, les riches de plus en plus riches mais à la désespérance succède la recherche d'un nouveau débouché pour une nouvelle donne.
Le roman ne me laisse pas de marbre, j'ai apprécié le style et bien suivi l'itinéraire de Christophe, homme blessé mais qu'a-t-il fait pour s'en sortir ? Il s'est coulé au fil de l'eau avant de sombrer...
La génération de l'après 68 et la génération actuelle ne sont pas « arrivés trop tard dans un monde déjà occupé » et si les lendemains enchanteurs que nous annonçait la nouvelle économie ne sont pas arrivés...et pour cause : il y a tout à construire avec enthousiasme et persévérance.
Jean-François Chalot
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