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Rencontres en Nomadie

 

Je viens d'assister à la projection de ce documentaire sur les gens du voyage organisée à Melun dans le cadre du ciné-débat.

Je ne suis pas friand des documentaires, mais celui-ci m'a captivé tant par le sujet abordé que par les choix effectués par le réalisateur : du rythme et une démarche pédagogique.

Quand ils s'installent quelque part , notamment sur des sites dits « sauvages », c'est l'effervescence et bien souvent on entend nos concitoyens dire : « quand vont-ils partir ? » je passe les commentaires peu amènes qui accompagnent cette question.

Je peux toujours leur rétorquer qu'il n'y a pas d'aires de grand passage....rien n'y fait, c'est l'incompréhension.

Ce film de Franck Glowacki est un voyage qui permet au spectateur de découvrir l'histoire et la vie des gens du voyage : les gitans, tsiganes.....

Les gens du voyage, accueillant le cinéaste, répondent aux questions posées notamment à propos des difficultés rencontrées ici et là avec les accueils chaleureux et les rejets.

Oui comme chez les sédentaires, il y a des personnes qui respectent les lois, les personnes et les biens et d'autres, à la marge , qui ne le font pas....

Voici là une réponse convaincante qui nous sort des ornières et des idées préconçues sur « ces voleurs de poules » ou l'idéalisme du genre on est tous bons.... Les idées préconçues ont la vie dure.

Le film aborde des questions essentielles :

si les gens du voyage arrivent à 50, 60 caravanes c'est simplement pour se garantir une sécurité car ce n'est pas facile d'arriver quelque part à trois ou quatre familles dans un milieu différent parfois hostile.

Le film aborde aussi le problème des lieux d'accueil et du non respect de la loi par des collectivités territoriales, ce qui explique pourquoi les gens du voyage s'installent sur des terrains non adaptés.

Comme vous et moi ils aiment la quiétude et le confort et préfèrent avoir l'eau, l'électricité et des toilettes plutôt que des terrains vagues.

On en gagnerait du temps et de l'argent si les aires de grand passage étaient aménagés, au lieu d'installer à grands frais des obstacles au passage des caravanes.

Franck Glowaski est melunais, comme son ami Patrick Plessier de l'association Coeurel, producteur de ce film.

Son film projeté à Melun mérite d'être diffusé partout afin de faire comprendre que nous partageons beaucoup de valeurs avec ceux et celles de la Nomadie

700 000 gens du voyage en France, ce n'est pas rien et comme le rappellent des anciens : ils aiment la France et beaucoup ont souffert, déportés pendant l'occupation et résistants.

Présent dans le film et dans la salle, âgé de plus de 92 ans, il y a Raymond Gureme, ancien rescapé des camps de déportation que des policiers ont molesté avec violence en 2014....

Il était dans le film et dans la salle où a eu lieu un débat instructif et riche.

Aujourd'hui sur la communauté d'agglomération de Melun Val de Seine cela avance puisqu'une aire de grand voyage de 7 hectares va s'ouvrir.

Comme je l'ai dit au cours du débat, nous avons des outils comme ce film et d'autres comme le livre pour enfants d'Antoine Blocier :Maëlys et ceux des caravanes, utilisons-les afin de faire reculer la discrimination.

 

Jean-François Chalot


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4 réactions à cet article    


  • Coeur de la Beauce France Républicaine et Souverainiste 15 octobre 2018 15:11

    Quand on subit les exactions de ces populations (vols...) et leurs incivilités (tapage nocturne, non respect du code de la route...) il est difficile de les « aimer »... Que Chalot s’intéresse un peu aux braves gens au lieu de courir après les cas sociaux, au passage il comprendra peut-être mieux la montée des populismes !


    • bonnot 15 octobre 2018 20:09

      La fachosphère se déchaîne, comme d’habitude


      • Surya Surya 15 octobre 2018 22:06

        Je serais intéressée de voir ce film mais ce ne sera pas possible. Je pense que les auteurs devraient le diffuser en ligne, YouTube ou autre, afin de toucher un plus large public.


        • yvesduc 21 octobre 2018 14:28
          Merci pour votre article, que j’ai noté cinq étoiles.
          Effectivement, la xénophobie se nourrit d’ignorance et ce documentaire tente d’y remédier. La civilisation des Gens du Voyage est naturellement aussi respectable qu’une autre. Cependant, de sources policières concordantes je tiens qu’ils ont aussi une solide réputation d’escroquerie et de banditisme. Ce qui pose la question de leurs moyens de subsistance, et au-delà, de la viabilité d’une petite communauté fermée et itinérante dans un pays industriel du XXIe siècle. Le rempaillage des chaises risque de ne pas suffire. Enfin, une autre source m’indique que certains d’entre eux sont salariés et sédentarisés – mais pour autant, ne fréquentent en-dehors du travail que d’autres Gens du Voyage. Cette source, qui est professeur, témoigne de la difficulté à scolariser les jeunes Gens du Voyage dans le circuit général, du fait de la résistance de la communauté à se mélanger à autrui.
          Ceci n’est cependant pas un jugement dans un sens ou dans l’autre vis-à-vis d’une communauté que je connais en fait très peu.

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