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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Richard III avec Philippe Torreton

Richard III avec Philippe Torreton

Le Richard III de Philippe Calvario, incarné par Philippe Torreton, était fort attendu en ce début d’automne 2005, en représentations au théâtre des Amandiers de Nanterre, puis en tournée hexagonale.

D’autant plus qu’en face du théâtre de Paris devait le concurrencer le Richard III de Didier Long, avec Bernard Giraudeau !... Cependant le duel shakespearien n’aura pas lieu, puisque la deuxième mise en scène est différée pour raison de santé du comédien.

Sans doute les deux Philippe devraient-il être fort marris de cette rivalité défectueuse, car leur Richard, passant à l’acte d’une série de meurtres fantasmés dans l’opportunité la plus totale, sera un "sale gamin" aux caprices sans limites à l’égard de la couronne royale que ce personnage maléfique veut conquérir.

Prêt à toutes les forfaitures pour assouvir son obsession du pouvoir absolu, leur Richard saura pourtant finalement se contenter paradoxalement d’un cheval à bascule en place "de son royaume", pourvu qu’il ait eu auparavant l’ivresse d’avoir transgressé toutes les règles du jeu, y compris peut-être celles du drame !...

Quels eussent alors été les avantages respectifs issus de la confrontation artistique, si Didier Long et Bernard Giraudeau n’eussent pas adopté ce même parti pris de stratégie ludique ?

S’arc-boutant à la fois sur les lois du grand spectacle et la truculence de Guignol, Philippe Calvario va trouver un rythme métaphorique, qui permet à Philippe Torreton de transformer cette perspective du Don Quichotte sanguinaire en un rôle éminemment physique, tel celui d’une rock star affrontant et fascinant le public d’un grand stade.

En japonisant les costumes et le décor, dont un panneau mobile pourra, tel un pont-levis, servir selon le moment, de mur de lumière tamisée, de plafond luminescent ou pourquoi pas ressembler à une piste de disco, le metteur en scène va susciter une transposition spatio-temporelle implicite fort propice à un univers imaginaire où le concept du meurtre n’aurait pas d’autre équivalent que celui du modèle freudien.

Ainsi Richard, médiateur de l’inconscient, aura beau jeu de renvoyer les pulsions de mort au rang des accessoires d’une jungle policée, où les interdits ne seraient que le paravent du mal incarné.

Le véritable enjeu du Richard III de Calvario-Torreton, c’est donc " le jeu " dans toutes ses acceptions.

photo : Pascal Victor

RICHARD III *** de William Shakespeare - avec Philippe Torreton, Martine Sarcey... - mise en scène : Philippe Calvario - Théâtre des Amandiers de Nanterre -


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7 réactions à cet article    


  • ben (---.---.30.103) 7 octobre 2005 17:01

    C’est du vieux « son & lumière », mal rythmé, très mal interprété (chaque acteur joue perso, en plein narcissisme), sans point de vue et sans propos. Les spectacles précédents de Calvario étaient nuls et tout aussi laids (Ma Solange, La mouette, Zucco...) mais au moins ils étaient maladroits. « Le ressort du théâtre vulgaire est la paresse de son public : tout le travail est ici dévolu à la scène, et le spectacle n’est jugé bon que dans la mesure où on s’y dépense beaucoup » Roland Barthes (lettres nouvelles, mars 1954)


    • warren (---.---.127.125) 11 février 2006 20:23

      c’est pas la peine de faire son malin avec des citations qui rendent votre commentaire prétentieux et méprisable. Pour une fois qu’un spectacle est si merveilleux, et qu’on ne s’ennuie pas une minute ! Si il pouvait y avoir des spectacles de cette envergure plus souvent, je m’endormirais moins en cours de représetation ! Enfin, après tout, le metteur en scène aurait aussi très bien pu faire une mise en scène conventionnelle ; déjà vue, ringuarde et molle, mais ce n’aurait pas été servir un si grand auteur tel que Shakespeare.


    • (---.---.99.128) 7 octobre 2005 21:03

      Le Richard III de Giraudeau qui s’est donné à la Rochelle avant les ennuis de santé de l’acteur était très puissant, rythmé, profond. Quel jeu des acteurs, quelle mise en scène ! Revenez vite Bernard !


      • (---.---.94.187) 29 janvier 2006 19:31

        ah eh bien moi j’ai adoré ! j’ai trouvé ce spectacle vraiment magnifique, avec des acteurs qui jouaient vraiment bien. Et c’est sans compter une mise en scène et des costumes extraordinaires ! Je pense que cette mise en scène convient particulièrement à l’univers de Shakespeare qui est un mélange de differents genres (le propre du théatre élizabethain) et qui lui a donné encore plus de force. Moi je dis bravo à cette interprétation d’un epièce longue est difficile qui est devenu un moment inoubliable et bien trop court !


        • myllaa (---.---.46.33) 14 février 2006 20:16

          moi j’ai bien aimé mais c vraiment trop long, de 20 heures à 0h30 , j’en pouvais plus mais sinon, je trouve que les acteurs ont beaucoup d’envergure qu’ils savent par coeur leur personnages et qu’ils interprètent vraiment avec une passion débordante. je n’irais pas le voir une seconde fois mais j’ai appréciée.


          • silvia (---.---.228.78) 20 février 2006 18:15

            Le théâtre de Shakespeare, et la figure de Richard III en particulier, font à tel point partie intégrante de notre fonds culturel que la question de son renouvellement au travers de la représentation est un vrai challenge pour ceux -acteurs et metteurs en scène - qui s’y attellent. Entre une fidélité au texte et au contexte qui pourrait être trop appliquée et des transpositions parfois hasardeuses, l’art est difficile ! Le problème de Calvario, c’est qu’il en fait des tonnes : entre la musique de Manson, les costumes sinisants ou hindouisants (on ne sait plus trop !), une machinerie excessivement lourde, une gamme chromatique blanc/rouge/noir qui a des airs de « déjà trop vue », des déclamations de textes très (trop ?) classiques, le spectateur cherche des points de référence sur lesquelles s’appuyer, avant de s’épuiser dans cette recherche d’une homogénéité de lecture qui n’existe pas. On s’accroche une heure, et puis on chavire avec le navire ; seul surnage Philippe Torreton auquel on pardonne ses excès d’effets de connivence avec le public parce qu’après tout il est le seul qui donne à peu près corps à son personnage. Les autres sonnent faux, peut-être eux aussi perdus dans cette accumulation de références qui font l’effet d’un inventaire à la Prévert, une foire aux accessoires. Et pourtant, trois heures de texte, cela doit quand même ouvrir des possibilités à un metteur en scène de créer un univers cohérent !

            (c’était pour la dernière du spectacle donnée à Toulouse vendredi 18/02, à l’Odyssud de Blagnac)


            • memel (---.---.136.231) 26 mai 2006 20:52

              j’ai adorer se spectacle il était super les costumes splendide Philippe Torreton est un super acteur ; bravo pour cette représentaion

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