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Three Monks, trois moines pour un point d’orgue gothique, romantique et progressif

Paru en mai 2011, l’album des Three Monks se place parmi les objets musicaux non identifiés les plus originaux. Ce trio s’est offert le luxe de produire sept pièces musicales avec comme ingrédient de base l’orgue à tuyaux, celui qui en anglais est désigné comme pipe organ et qui en français se dit « grandes orgues », autrement dit l’orgue d’église, instrument qui fut oublié au 18ème siècle avant de renaître en se transformant et en devenant imposant au 19ème siècle avec l'art des facteurs d'orgue. Three Monks est un groupe récemment formé à Arrezo en Toscane, avec Paolo Lazzeri aux grandes orgues, Mauricio Bozzi à la basse et Roberto Bichi à la batterie. Claudio Cuseri joue également sur deux des sept morceaux en complétant les percussions.

Avec ce disque, le rock progressif apparaît dans son essence esthétique, comme la rencontre du classique et du rock pour un résultat très élaboré et parfois éloigné du rock standard qu’on voit à la télé. Lazzeri est un organiste qui fut impliqué dans le progressif du début des seventies. Comme beaucoup de ses compatriotes versés dans le prog, il fut séduit par Van der Graaf Generator ainsi que King Crimson, tout en étant passionné par la musique romantique du 19ème siècle, avec un intérêt spécial pour Julius Reubke (1824-1858), pianiste et organiste allemand décédé précocement après avoir laissé une œuvre réduite mais de qualité exceptionnelle. Bozzi fut aussi partie prenante depuis les seventies dans de nombreux projets musicaux et c’est rejoint par deux batteurs que ces virtuoses nous offrent à entendre l’une des œuvres les plus étranges et fascinantes du prog, avec un style résolument néogothique qui rappelle parfois le Van der Graaf de la première époque ainsi que Le Orme, autre trio basé sur les percussions, la basse et les claviers. Ne cherchez pas la guitare, elle est absente et pourtant c’est bel et bien du rock de la plus belle facture que nous écoutons. De l’ampleur, du volume, de la virtuosité, une intention esthétique résolument orientée vers le tragique romantique, grâce aux subtiles compositions de Lazzeri. Un disque à écouter en résonance avec notre époque aux relents apocalyptiques dans laquelle les âmes en errances cherchent quelques étincelles de divine lumière diffractée dans la conscience telles des émanation filtrant d’un vitrail d’église que l’on imagine en écoutant les grandes orgues flamboyantes manœuvrées par un Lazzeri des plus inspirés.

Lazzeri voue une passion à cet instrument qu’est l’orgue d’église. La première pièce de l’album s’intitule Progressive Magdeburg. Il est dédié à l’orgue qui, détruit avec la cathédrale par le bombardement des alliés, fut reconstruit en 2009. Sur cette séquence filmée nous pouvons entendre Lazzeri devant les claviers, exécutant la partie d’orgue de cette pièce musicale qu’il a composée. Il suffit d’imaginer les parties de basse et de percussion se superposant pour avoir une idée de ce qui vous attend lorsque vous chargerez sur votre lecteur ce CD de Three Monks édité par le très dynamique label Black Widows basé à Gênes. A noter comme autre singularité la cinquième pièce intitulée Deep red, profondo rosso, en référence au film de Dario Argento dont la musique a été jouée par une autre légende du prog italien, le groupe Goblin, qui à cette occasion composa lui aussi une pièce incorporant les grandes orgues. Ce n’est pas si courant que d’entendre un orgue d’église dans un morceau de rock et c’est sans doute la première fois qu’un disque du répertoire rock est entièrement dédié à cet instrument. Ne ratez pas les Three Monks, un opus qui mérite de figurer dans la discothèque de tout mélomane du prog, avec notamment une Toccata neogothica N°7 dédiée à Anton Bruckner et à l’orgue qui porte maintenant son nom, avec plus de 7000 tuyaux. Cette toccata néogothique verse dans le même style que l’abbaye Saint Florian qui héberge cet instrument : le baroque. Imaginez une partition de Bach jouée avec en plus deux batteries et une basse électrique. Etonnant et un ravissement pour les tympans

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Three Monks, trois moines pour un point d'orgue gothique, romantique et progressif

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2 réactions à cet article    


  • tinga 23 septembre 2011 11:54

    ça me fait penser au rock totalement indigeste et mégalo d’emerson lake and palmer, des fautes d’harmonies grossières toutes les deux mesures, rabâchage de tout les clichés néo classiques, musique grandiloquente, un batteur qui pèse quinze tonnes, pathétique et régressif, entreprise de pur marketing, pas l’ombre d’une intention musicale dans cette entreprise, à mettre dans le même sac que les carlas brunies et compagnie, de la savonette.


    • Slipen’Feu 23 septembre 2011 13:24

      Bon article bien documenté
      le batteur est très bon, parfois doux comme une plume sur la cymbale ride  smiley

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