Un français inspirateur du Da Vinci Code ?
Un employé d’usine français et quelques amis ont imaginé il y a quelques années une histoire de société secrète, celle-ci n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Un romancier américain a pu s’en inspirer pour en a faire un best-seller mondial. Voici les dessous de l’ histoire.
|
Pierre Plantard de Saint Clair était employé comme dessinateur industriel dans une usine de poêles à Annemasse, en Haute-Savoie. Il était aussi, à ses heures perdues, consultant en astrologie ! C’est lui qui imagina la trame d’un scénario qui devint célèbre internationalement : le Da Vinci code. Dans les années 1960 avec quelques amis, il déposa à la Bibliothèque nationale de France un dossier secret intitulé "4°Lm249" indiquant les sources historiques d’une société secrète appelée "le Prieuré de Sion." Des hommes illustres en auraient été membres, comme Botticelli, Newton, Hugo ou Cocteau.
Fabriquant de faux
Aidé d’un ami comédien et historien encyclopédiste Philippe de Cherisez , Pierre Plantard va constituer un faux dossier, qui deviendra la trame d’un best-seller mondial ! Son collègue P. de Cherisez avouera en 1979 avoir monté de toute pièce ce faux dossier.Le protagoniste de l’affaire est né le 18 mars 1920, fiché par les Renseignements généraux dans les années 1940 ; en effet, il édite en 1942, sans complaisance, un mensuel, Vaincre, qui propage avec violence les thèses du complot judéo-maçonnique. Ses thèses sont tellement délirantes que même la police de Vichy le surveille de près ! Il s’appuie notamment sur les écrits de Paul le Cour, promoteur d’un ésotérisme chrétien, avec tout un imaginaire du complot et des idéologies d’extrême droite. De cette culture, Pierre Plantard retira le goût du secret. Il fonde le 25 juin 1956 une association déclarée en Haute-Savoie, qui a pour objet "l’étude et l’entraide de ses membres". Elle édite un journal, Circuit, qui est un bulletin d’information de défense des droits et libertés des foyers HLM. Bref , il souhaite améliorer la vie en HLM ! Mais derrière ce but fort louable se cache un autre objectif : ni plus, ni moins, la fondation d’un ordre chevaleresque.
Un circuit déroutant
"CIRCUIT" = Chevalerie d’ institution et règle catholique indépendante et traditionaliste. Alors P. Plantard peut devenir Grand maître du Prieuré de Sion, une confrérie qui n’a pas d’autre existence que celle imaginée par ce dessinateur de poêle à frire. Cet imaginaire fut récupéré par Dan Brown pour en faire une machine marketing d’envergure mondiale, où l’usine à fric et non pas à frire est devenue une montagne redoutable, qui pourrait s’écrouler lorsqu’on saura qu’elle a été fondée par un malheureux employé d’usine qui ne souhaitait que sortir de sa condition, pour devenir le Grand maître d’un prieuré alors inconnu, faute d’être une star hollywoodienne ! Il est bien connu que lorsqu’on construit des prieurés à Sion, il y en a toujours qui savent encaisser les loyers, et d’autres y habiter ...
(A lire : Code da Vinci : l’ Enquête. M.F Etchegoin, F. Lenoir, Robert Laffont)
21 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON