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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Une nouvelle version du salon du livre

Une nouvelle version du salon du livre

Le printemps et l’été, c’est la saison des salons littéraires. Sous ce patronyme se cachent de nombreuses versions de ce genre de manifestations. De la"FNAC" en plein air à la "foir’fouille" du livre, toutes les versions existent. Les auteurs, les éditeurs, les lecteurs ne savent plus où donner de la tête, et ce n’est pas toujours le plus connu qui est le plus rentable, du moins pour les maisons d’édition indépendantes.

L’usine à gaz

Récemment, j’étais à Montpellier, à la Comédie du livre parmi les 380 auteurs invités pour présenter mon roman.

Les libraires louent des tentes aux organisateurs —sûrement très cher— et tentent de les rentabiliser au mieux. Alors, ils les remplissent au maximum. C’est là que les disparités commencent.

Les têtes d’affiches, les stars qui assurent, se retrouvent avec 1 mètre pour présenter leurs ouvrages. Le chaland attiré par la tête connue (parfois leur nom leur échappe....) s’approche, arborant un sourire niais de la poule qui rencontre un tournevis et se met à bégayer quelques mots de félicitations.
dédicace ?"

L’auteur, selon son charisme, prendra le temps de dire deux mots sympathiques au client ou ne le regardera que 2 secondes.

C’est le moment de découvrir le vrai caractère des certaines célébrités qui surfent sur une sympathie du public, sans toujours la mériter vraiment.

Tel acteur/auteur a demi Sénégalais passe son temps à râler, investiver, voire mépriser le petit, le simple, le serveur... quand on l’entend défendre l’humain à longueur d’interview. Parfois le libraire lui demande de lâcher son téléphone portable quand une file d’attente sans fin vient acheter son livre... 800 en 3 jours, il pourrait au moins sourire, tous frais de déplacement et d’hébergement payés !

Tel journaliste soi-disant engagé ne passe que 10 minutes pour signer une centaine de livres préparés par le libraire.

Heureusement, ils ne sont pas tous comme cela.

Les attroupements autour des stars sont touffues, c’est pour cela que les libraires intercalent des "petits" auteurs entre les gros. A ceux-là, ils ne laissent que 50cm de présentation, voire moins. Juste la place de juxtaposer deux titres. Qu’importe, même si on se croit dans un siège d’avion en classe économique, qu’on a fait plusieurs centaines de km à ses frais et que les clients du "gros" d’à côté s’appuie sur les livres pour signer le chèque pour le roman de star qu’elle ne lira peut-être pas.

Heureusement, les célébrités font des interview, des rencontres et laissent respirer les "petits" une heure, juste le temps de vendre... si le chaland s’approche, deux ou trois livres.

Chaque salon génère sa clientèle. Celle de Montpellier passe à deux mètres des tentes, lit le nom des auteurs affichés en remuant les lèvres silencieusement sans chercher à découvrir les talents méconnus, comme à Fuveau.

Celui de Sablet conjugue les deux clientèles. Certains visiteurs ne viennent voir que les inconnus en disant : "de toutes façons, les stars, on les voit sans arrêt à la télé, dans les vitrines des librairies, en têtes de gondole, il y en a marre ! Je viens rencontrer ceux qu’on ne voit pas ailleurs".

C’est ceux-là qu’on aime, nous les "petits", les inconnus, les Goncourt en devenir.
Non pas parce qu’ils vont forcément nous acheter notre livre, mais parce qu’ils s’intéressent à l’écriture, à la plume, au style, au rythme des mots, à ce que l’auteur veut dire. Et s’ils nous choisissent, c’est en connaissance de cause et ils nous liront !

Une alternative très intéressante

Commence à poindre un autre genre de salon du livre : le salon d’éditeurs.
Pas de grosse pointure, mais des maisons d’édition indépendantes —patronyme plus flatteur que petite maison d’édition...

Le visiteur ne s’intéresse plus à une tête, mais vient découvrir un catalogue, un travail d’écriture, une sélection de plumes, un révélateur de talents.

Le contact est beaucoup plus constructif. C’est l’éditeur qui présente et le visiteur peut ensuite parler avec l’auteur qu’il souhaite, selon le style de lecture qu’il recherche. Le contexte est totalement différent, le livre prime, c’est le but recherché.

Un exemple festif dans le sud

Sainte-Cécile-les-Vignes, en Vaucluse, à quelques km d’Orange. Village de 2000 habitants connus pour son Côte du Rhône village, quelques commerces et une librairie tenue par 2 nanas fraîches et dynamiques.

Avec quelques associations dont "Editer en Vaucluse" qui fédère les éditeurs du département, "ELU" une association littéraire qui fournit les volontaires et la mairie du village, un salon va voir le jour le 22 juin.

Les éditeurs de la région viennent avec leurs auteurs. Toute la journée, des lectures accompagnées de musiciens vont être proposées, des ateliers d’écriture, une mise en scène montée par une classe d’enfants qui ont créé un livre "grande taille", bien des occasions de goûter les pages à tous les âges.

Pour rester convivial, ce salon accueille des stands de producteurs de vin qui feront gouter leur cuvées, un repas de groupe sera pris sur la place...

C’est la version très champêtre diront certains, festive, conviviale diront d’autres.

Le tout est de faire de ce genre de rencontre un moment de plaisir et de bon temps.
Tout le monde s’y retrouve, du lecteur à l’auteur.

Une façon de découvrir ceux qui ne font pas la une des médias, qui n’écrivent pas sur le président ou ses femmes successives. Pas d’ancien joueur de tennis ou de rugby reconverti à la "littérature" par nègre interposé.

Un bon livre, un bon verre, une chaise longue... que demander de plus pour passer un bon dimanche à la campagne ?
Rendez-vous le 22 juin à Sainte-Cécile-les-Vignes en Vaucluse et... nous avons su le faire, faites-le savoir !

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3 réactions à cet article    


  • Raskolnikov 8 juin 2008 09:12

    je vous conseille le débat entre René Rougerie, éditeur indépendant de poésie depuis 60 ans, et André Velter de la maison Gallimard,ici :

    http://www.veoh.com/videos/v14086830qygw6K9T

     


    • Yohan Yohan 8 juin 2008 09:36

      Bonne initiative. Un salon des petits éditeurs et petits auteurs c’est une garantie de diversité.

      Les gros éditeurs de toute façon ne nous donnent pas le choix des oeuvres. J’aurais plus envie de me rendre à ce genre de salon qu’à celui du livre qui n’est fréquenté que par des chasseurs d’autographes

       


      • Dominique LIN Dominique LIN 9 juin 2008 08:55

        Autant pour les éditeurs que pour les auteur, les salons d’éditeurs remportent un succès lié aux vraies rencontres, l’absence de nuisances people et surtout le vrai engagement pour le livre en général.

        En plus, faire la fête est toujours bon...

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