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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Watchmen », le point limite du film super-zéro ?

« Watchmen », le point limite du film super-zéro ?

Je ne comprends pas bien l’emballement pour le Watchmen de Zack Snyder (sorti le 4 mars 2009) que j’ai trouvé d’une médiocrité assez confondante. Dans la presse, en général, comme pour cautionner l’objet mastodonte en question, on en parle comme d’une adaptation réussie du comic-book d’Alan Moore (From Hell) dessiné par Dave Gibbons, et c’est certainement vrai, mais est-ce que cela suffit pour en faire un bon film ?

Selon moi, celui-ci est très inégal, à l’instar du réalisateur, capable, on le sait, de polir une honnête série B (L’Armée des morts) comme de fabriquer un nanar de péplum lorgnant vers le racisme poisseux (300). Rappelons-nous de ce film mastoc, 300 fois visuellement imbitable et, pire encore, moralement fort contestable parce que raciste et fascisant. Je m’explique. Regardons-y de plus près, la botte et le salut nazis ne sont pas très loin : les Spartiates, bodybuildés à souhait et au look de Chippendales arborant fièrement leurs tablettes de chocolat, font sérieusement penser au mythe du surhomme de Nietzsche récupéré sommairement par les nazis et autres fachos ; de plus, attention, ces Grecs-là, costauds itou itou, ne doivent surtout pas être confondus avec les Athéniens qui eux (c’est dit dans le film !), selon Léonidas, le chef Monsieur Propre des Spartes, sont traités de « beaux parleurs, de philosophes qui aiment les garçons », et alors là, histoire de forcer encore plus le trait (de Frank Miller), les adversaires des Spartes, n’en parlons même pas, c’est vraiment la « lie » de la société, aux yeux de la sacro-sainte norme : les Perses, venant de Xerxés, sont : soient des malades, des bossus, des monstres ou des gays (le chef des Perses est une drag-queen bronzée de 2m50 qui passe son temps à mettre à genoux ses adversaires - mon Dieu, certainement en vue d’une pratique de sexe oral ô combien perverse par rapport à la sexualité saine de Léonidas et de ses scouts Spartiates !), soient des Noirs, des Asiatiques Immortels et autres « basanés », « rastaquouères », c’est-à-dire des étrangers dont la couleur de peau n’est pas assez raccord avec l’idée du clean. Voilà donc pour l’ambiance nauséabonde du film (Perses = peuple de barbares aux mœurs dépravées), alors certes, on peut en rire car ce péplum nullissime ne se veut pas reconstitution historique, mais l’on peut aussi se fâcher et se rappeler une mise en garde d’Eric-Emmanuel Schmidt – qui n’est pas le penseur du siècle, je vous l’accorde ! -, dans La Part de l’autre, « Un pays devient une nation quand il se met à détester tous les autres pays. C’est la haine qui fonde la nation  », ou encore de Duras : « Le simplisme est fasciste » (1976). Bien vu. On le sait, que ce soit dans les films ou ailleurs, il faut toujours faire attention aux effets de mode, qu’ils soient de masse ou de mass media.

Dans Watchmen, qui nous raconte le schéma classique d’une machination menaçant de tuer et de discréditer tous les super-héros du passé et du présent, le meilleur côtoie le pire, à croire que par instants Snyder se mette en pilotage automatique afin de passer le relais à un réalisateur 2ème équipe qui serait nettement plus finaud. Il y a des choses très belles dans Les Gardiens : le générique kaléidoscopique inaugural, sur fond de coupures de presse, d’extraits de journaux et de brassage d’une bonne partie de l’histoire américaine, est un plaisir optique vertigineux - on se laisse porter par une caméra labile qui nous fait feuilleter avec une traînée de nostalgie rock l’American(a) way of life. La malléabilité du visage-morphing de Rorschach, justicier masqué limite psychopathe, nous aide aussi à glisser, entre deux eaux, entre rêve et réveil, dans une uchronie (réécrire l’histoire à partir de la modification d’un événement du passé) qui se propose de revisiter le réel à l’aune des fantasmes : dans une Amérique alternative de 1985, alors que la Guerre froide est à son apogée, les Américains ont gagné au Vietnam, sans Rambo !, et Nixon achève son 5ème mandat à la Maison-Blanche : Halleluiah… ? Par ailleurs, les scènes érotiques sont bien rendues, on n’hésite pas à montrer l’impuissance de certains, et le fait qu’une bonne partie de ces super-héros retraités fassent du surplace - à l’exception du grand schtroumpf bleu, Dr Manhattan, aucun superpouvoir à l’horizon pour eux - rend l’objet filmique, à bien des égards, intrigant ; sa lenteur surprend, sa sensualité également, et ses stases spatio-temporelles baignent bientôt dans une bulle vaporeuse qui l’éloigne, semble-t-il, des blockbusters épileptiques coutumiers du genre. Tout ça fonctionne bien, mais est soudain contrarié par les ficelles scénaristiques rasoir du film de super-héros (apocalypse, théorie du complot, monde pourri de l’intérieur et on en passe) et, surtout, par le naturel mauvais goût (non-contrôlé) de Snyder qui revient au galop - eh oui n’est pas kitsch, ou Koons, qui veut. Les saynètes sur Mars, avec le Dr. Manhattan, au sceptre… soyeux, sont d’une laideur absolue. Leur architecture en verre filé, comble de l’affreux, m’a fait penser aux paysages intergalactiques peinturlurés à la bombe par de jeunes amateurs sur le parvis de Beaubourg et autres places du Tertre. C’est du même acabit tellement c’est ringard, et d’aucuns se pâmeront devant ces daubes graphiques, prêtes-à-peindre, pendant qu’ils se croiseront les yeux, au 4ème étage de Pompidou, devant l’aventure chromatique d’un Kandinsky ou la beauté convulsive d’un Matta, allez comprendre.

Mais ce n’est pas le pire, le plus nul, c’est la séquence au Vietnam : sur les Walkyries, on voit des hélicos d’Apocalypse Now défiler, puis notre Géant Bleu écrabouiller de braves villageois vietnamiens, morts-vivants en puissance, et là, on se dit que la coupe est pleine, autant sur le fond que sur la forme. Dans le maelstrom d’images désaccordées (mélange entre un réalisme socialiste et un saupoudrage pop), on pourrait penser que Snyder cherche à passer du film de super-héros à celui de super… Erró, via un clin d’œil au peintre haut en couleur de la Figuration narrative s’évertuant, par le recours à une mosaïque d’images-sources de propagande, à dénoncer la communication visuelle de l’impérialisme américain ou japonais (cf. photo : American Interior n°9, 1968). Mais l’image en mouvement de Watchmen ne marche pas aussi bien que l’image fixe d’Erró ou du roman graphique originel. Chez Snyder, sa ligne (directrice) est loin d’être claire : la forme incontrôlée (au vu de la laideur du film, j’ai des doutes sur ce réa(c) en matière de connaissance de l’art de la 2ème moitié du XXème siècle), vient confirmer que le fond, bien crapoteux, n’est pas loin de l’abject : bref, a-t-on le droit, sous prétexte de revisiter l’Histoire et de faire un divertissement de masse, de créer une image pétaradante d’un Surhomme Bleu dézinguant aveuglément des figures archétypales renvoyant à l’humanité douloureuse, et en chair et en os, de notre temps ? Ne fait-on pas ici de la mort de l’autre un spectacle couplé à une sorte de révisionnisme hors limites ô combien contestable ? N’est-on pas alors dans une pornographie visuelle se complaisant à faire mumuse avec une tragédie (une guerre historique) ? A croire, qu’à l’heure actuelle, les travellings ne soient plus affaire de morale et que la pure délectation tous azimuts de l’œil ne cherche à faire passer définitivement sous silence les vertus, et la dignité, de la « caméra-vérité » ontologique à la Bazin.

Bref, sans être le gardien de je ne sais quel Jurassic Park du cinématographe, je considère que, quelle que soit l’époque, « l’esthétique sans éthique n’est que cosmétique », et ce Watchmen, avec son imagerie de bande-annonce sous vide, n’est pas une image juste, mais juste une image. Il y a longtemps déjà, un certain Breton nous avait avertis : « Il viendra un jour où les images remplaceront l’homme et celui-ci n’aura plus besoin d’être mais de regarder. Nous ne serons plus des vivants, mais des voyants.  » En haut de l’affiche française de Watchmen – Les Gardiens, on trouve ceci : « Par le réalisateur visionnaire de 300 ». Désolé, messieurs les publicitaires, mais Snyder est moins un visionnaire qu’un voyeur pataud. En même temps, je ne lui jette pas la pierre sur tous les plans. Son Armée des morts (2003), remake survolté du Zombie de Romero et film de morts-vivants virant au jeu de massacre quelque peu subversif (enfin, n’exagérons rien…), comportait une scène iconoclaste assez réjouissante : sur un toit de supermarché, quelques survivants, derniers êtres humains encore en vie, faisaient du tir aux pigeons en s’amusant à shooter des zombies décérébrés en les appelant par des noms de vedettes du fait de leur ressemblance quant à certains modèles, style Burt Reynolds et consorts. C’était drôle, potache, enlevé, et la postmodernité complètement assumée de l’objet (faire des images dérivées d’images) rendait la mise en abyme, autour du cinéma et de ses codes, assez brillante. Mais là, avec 300 (2007) et Watchmen (2009, du 1,5 sur 5 pour moi), on a affaire à un réalisateur dont l’aspect « chien fou » peut toujours séduire mais qui est aussitôt contrebalancé par la fâcheuse impression de sentir à l’œuvre un jeune cinéaste ne semblant pas toujours maître à bord de sa panoplie de moule-burnes, de figurines et d’images lisses - et c’est plutôt inquiétant, voire, par moments, écœurant. 

 

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17 réactions à cet article    


  • morice morice 28 mars 2009 11:15

    ah celui-là, vous étiez fait pour en parler !! admirons votre courage a vous être rendu dans la salle. Film naze, pour des nazes. Commenté par.... Delaury. Vous savez, tout ça c’est déjà dans les jeux vidéos. Vous pourriez rester chez vous....


    • roOl roOl 28 mars 2009 11:32

      T’as raison Papy, les jeux video, c’est toujours naze et sans scenario.
      Continue la tele...


    • John McLane John McLane 28 mars 2009 15:38

      @ Morice : C’est votre brillant commentaire qui est nase et fait pour les nases.

      Me concernant, si je ne suis pas allé voir Watchmen, il y a deux raisons : 1) Je respecte trop la BD de Moore et Gibbons, chef d’oeuvre absolu au bas mot, pour me contenter d’une version ciné qui sera forcément édulcorée/simplifiée par rapport au matériau de base (celui qui conteste ce point est quelqu’un qui n’a pas lu le comics et ne s’est jamais frotté à sa richesse formelle et thématique vertigineuse) ; 2) Le film dure 2H43. Or, sur le DVD qui sortira dans quelques mois, il sera proposé dans sa version complète de 3H20, soit quarante minutes en plus. Bref, que le montage destiné aux salles ait été volontairement raccourci pour caser le plus possible de séances dans une journée afin de faire le plus possible de pognon (pratique honteuse de plus en plus fréquente) ne me donne vraiment pas envie, mais alors vraiment pas, de me déplacer pour mater ce film, quelle que soit sa qualité intrinsèque.


    • John McLane John McLane 28 mars 2009 15:48

      Ces quelques lignes en plus à l’adresse de l’auteur : y’en a marre d’entendre que 300 est un film raciste, fasciste, nazi ou je ne sais quelle connerie dans le genre. 300 est un gros film d’action complètement décérébré qui ne pense pas un seul instant (la ligne historique sur laquelle il s’appuie est tellement vidée de sa substance que cela ne lui donne aucun poids intellectuel) ; et il est difficile de prêter à un film qui ne pense pas des intentions racistes ou fascistes.


    • Traroth Traroth 29 mars 2009 04:06

      @John McLane : Absurde. Les thèmes fascisants foisonnent dans 300. L’auteur de l’article a d’ailleurs oublié de la justification de l’eugénisme qu’on trouve dans le film. Et du fait que la Perse, de nos jours, c’est l’Iran. Et du thème du roi qui sait, lui, mais qui est mis en échec par un parlement manquant de sagesse.

      http://traroth.blogspot.com/2007/03/300.html

      Cela dit, je le trouve dur avec Watchmen, qui est à mes yeux très réussi. J’aime bien surtout l’idée de casser l’image du super-héros parfait. On voit dans ce film (j’avoue ne pas connaitre la BD) toutes les dérives que pourraient provoquer l’existence de super-pouvoirs. Qui pourrait bien empêcher un super-héros de faire exactement ce qu’il a envie ? Si ça existait, on en serait remis à leur bon vouloir. Ca replace le super-héros exactement où est sa place : une mythologie contemporaine. La version XXe et XXIe siècle des Hercule, Achille, Jason et autres Thésée...


    • idoric 28 mars 2009 11:26

      > « les Américains ont gagné au Vietnam, sans Rambo !, et Nixon achève son 5ème mandat à la Maison-Blanche : Halleluiah… ? »

      Sauf que… l’œuvre développe la thèse selon laquelle cette victoire est tout sauf « propre », et que le prix de celle-ci est totalement démesuré, et porte en elle des conséquences dramatiques.

      Mais difficile d’en dire plus sans raconter l’histoire, juste une chose : bien que du même réalisateur, je ne trouve personnellement que bien peu de points communs avec 300 (qui effectivement lui ne volait pas haut).


      • Vincent Delaury Vincent Delaury 28 mars 2009 12:40

        idoric : " Sauf que… l’œuvre développe la thèse selon laquelle cette victoire est tout sauf « propre », et que le prix de celle-ci est totalement démesuré, et porte en elle des conséquences dramatiques. "

        Oui, d’accord avec vous, d’où mon " ? " après le " Halleluiah… ? ", car la charge critique contre les Etats-Unis, et leur politique de va-t-en-guerre, est bien sûr présente dans le film. Et vous savez, c’est moins le roman graphique originel que je critique (je n’ignore point ses qualités narratives et ses nombreux fans à travers le monde), que son adaptation en film, complètement inégale, et donc, selon moi, en partie ratée.


        • Mmarvinbear mmarvin 28 mars 2009 13:41

          Il est toujours risqué d’émettre un jugement sur une oeuvre, entreprise ô combien subjective...

          Surtout si un fan est dans les parages...
          Mais bon je ne suis pas de ces intégristes qui décrètent une fatwa si un commentaire ne lui plait pas. Mais je vais quand même apporter quelques précisions.

          "visuellement imbitable et, pire encore, moralement fort contestable parce que raciste et fascisant." : je ne vois pas en quoi "300" est un film fasciste et raciste. Le film décrit juste une réalité, celle de la société spartiate antique, mais elle n’en fait aucune glorification. Devrait-on qualifier "de nuremberg à nuremberg" de film nazi parce qu’il parle de l’allemagne entre 1933 et 1945 ?

          La société spartiate antique était militariste à un point difficilement imaginable. Mais elle n’était au fond qu’une caricature poussée des sociétés des villes grecques de l’époque. On glorifie la "démocratique" Athènes mais on se garde bien de préciser que seuls 10 ou 20 % de la population avait le droit de vote : les citoyens AOC (mâles bien entendus...),
          Athéniens d’Orgine Contrôlée. Etaient exclus les métèques (dans leur sens éthymologique : ceux qui ne sont pas nés à Athènes ou dont les ancêtres ne sont pas Athéniens ) et bien entendu les esclaves.
          Sparte avait une base identique. Un petit noyau de locaux ayant tous les droits, mais aussi tous les devoirs. Des étrangers libres qui servaient à faire vivre le commerce, et une masse imposante d’esclaves.
          Le film se borne à le montrer, mais en aucune façon il ne le glorifie.

          "
          font sérieusement penser au mythe du surhomme de Nietzsche récupéré sommairement par les nazis et autres fachos" : faut pas pousser quand même... Les fachos ont certes récupéré l’iconographie de la virilité mais c’est quand même pas de leur faute, non ?
          Et puis c’est pas parce que certains sont musclés, bodybuildés et servent leur armée que cela en fait automatiquement de fascistes.

          "
          soient des Noirs, des Asiatiques Immortels et autres « basanés », « rastaquouères », c’est-à-dire des étrangers dont la couleur de peau n’est pas assez raccord avec l’idée du clean." : Rappellons nous que les sociétés grecques étaient très fermées. Le brassage culturel et de population, ça existait pas à leurs yeux. Donc logique de n’y voir que des "blancs" dans les sphères politiques et sociales. L’empire perse, lui, s’étendait sur le Moyen Orient, une partie de l’Inde et commerçait ses esclaves avec l’Afrique. C’est donc pas une surprise que de retrouver au final dans l’armée perse un aéropage coloré d’hommes venant de pays et de cultures diverses. 

          Ultime rappel sur 300 : le film se passe du point de vue spartiate. Donc les jugements rendus des personnages principaux est forcément le point de vue spartiate tel qu’on peut l’imaginer. Quand on voit un film avec des nazis qui parlent, ils vont pas se baser sur les valeurs morales de leurs rivaux ou ennemis réels ou supposés.


          "
          puis notre Géant Bleu écrabouiller de braves villageois vietnamiens, morts-vivants en puissance" : je ne sais pas si tu as bien vu mais Manhattan au VietNam s’occupe des combattants. Je veux bien croire que le métier premier n’est pas celui des armes mais un fermier avec un fusil en bande avec d’autres fermiers en fusil et qui tirent sur ceux qui sont en face, on appelle ça une armée. La musique wagnérienne est quand à elle là pour rappeller le magnifique "Apocalypse now" de Copolla.






          • logan 28 mars 2009 14:43

            Si le film est effectivement mauvais, je serais toujours énormément intrigué par les gens comme vous qui interprètent tout et n’importe quoi sans s’inquiéter des multiples autres possibilités qu’il peut y avoir et qui se rendent coupable d’une sorte d’intellectualisme exagéré renvoyant à des répugnantes sensations d’élitisme ou d’intolérance.

            L’affaire péan est d’ailleurs un cas d’école dans ce domaine. Celui-ci dans son livre "Un monde selon K" fut accusé d’anti-sémitisme sous prétexte du fait qu’il avait utilisé le mot cosmopolite, qui pendant la période de l’avant-guerre avait été utilisé dans la propagande anti-sémite pour accuser les juifs et parce que Kouchner est juif.
            Cette interprétation des intentions de Péan en réalité ne se fonde sur pas grand chose, vu que le mot cosmopolite fut utilisé courramment bien avant cette periode et est utilisé aujourd’hui courramment aussi.
            La possibilité qu’il n’y ait aucune intention derrière l’utilisation de ce mot est tout aussi plausible si ce n’est même plus que l’autre possibilité.
            Alors qu’est ce qui permet d’interpréter d’une façon ou d’une autre ?
            Il est évident que le livre dérangeait monsieur Kouchner et qu’il lui fallait trouver un moyen de se défendre.

            En faisant le film 300 par exemple, est-ce que Zack Snyder voulait faire la promotion du mode de vie ou de l’idéologie que renvoyait les spartiates ? ou est-ce qu’au contraire il avait l’intention par la caricature de dénoncer ce genre d’idéologie ? ou est-ce que tout simplement il n’avait aucune intention de faire la promotion de quoi que ce soit, et en voulant tout simplement retranscrire la forme violente de l’univers qu’il voulait recréer il a trouvé bien d’utiliser ce genre d’images ?
            Toutes les possibilités sont plausibles, pourtant vous, vous choisissez la 1ère interprétation.

            Je crois pour ma part que s’il avait voulu faire la promotion de quoi que ce soit, il n’aurait pas fait un film aussi caricatural. C’est d’ailleurs une forme d’humour que de forcer l’exageration, et cela se prète à toutes les sortes d’humour, l’humour noir aussi.

            Je crois que vous vous prennez trop pour un intellectuel et je crois que vous devriez abandonner votre carrière de critique du cinema avant même de l’avoir commencé car vous ne m’avez l’air franchement pas doué.
            Trop d’interprétation tue l’interprétation. On appelle cela ensuite de la médisance.
            Mais néanmoins si vous voulez persister dans cette voie, la prochaine fois essayez d’interpréter en prenant en compte toutes les possibilités, ca serait déjà un bon début ... Le manque d’objectivité dans ce genre de critique est extrêmement pénible à lire.

            300 est un excellent film. Il ne fait passer aucun message c’est juste une fresque épique violente et sombre, l’exageration et l’aspect graphique du film le sépare clairement de tout lien avec la réalité. Dans la réalité il n’y a pas de monstre, dans la réalité il n’y a pas de société aussi fasciste et élitiste, et tant mieux. Et ce film ne plaide en rien pour ce type de société, qui peut envier une telle société où les enfants sont tués s’ils ne correspondent pas au standard imposé ?





            • kabreras kabreras 28 mars 2009 14:54

              Il semble effectivement que vous n’ayaez pas lu le comic car le film est une adaptation quasiement a la vignette pres de celui-ci . Avant de déblaterer sur ce que vous ne savez pas essayez de vous informer avant. 
              Ce n’est pas un film de super heros (il n’y a qu’un personnage dans le film ayant des pouvoirs : Manathan) tous les autres sont des gens "normaux", il n’y a qu’ a les voir, bedonants, vieux, schizophrenes ou fous. 

              Tout le monde ne peux pas aimer mais au moins pour avoir une idée de l’adamptation qui a été faite il aurait été bon de votre part de prendre 1h ou 2 pour lire le comic dont celle ci est sortie et non pas de critiquer le film pour ce qu’il n’est pas : une oeuvre originale, c’est une adaptation tres réussie.


              • djib 28 mars 2009 16:23

                Je vais abonder dans le sens de certains des intervenants. Je suis allé voir le film, intrigué par la réputation du comics dont l’oeuvre est inspiré. Le fait de savoir que l’auteur du comic était le même que celui de "V pour Vendetta" n’est pas étranger non plus à mon intérêt.
                Et j’ai été bluffé ... si bluffé que j’ai aussitôt acheté le comics pour m’immerger plus profondément dans l’oeuvre.
                Il est vrai que pour beaucoup le film est une retranscription on ne peut plus fidèle du comics. Il est inhérent au changement de média que certains aspects du comics (comme les textes intermédiaires ou encore le fil d’ariane en hommage aux histoires de pirates) ont été laissé de côté.
                L’histoire est symboliquement très forte et ceux qui sauront placé chacun des membres de l’équipe des watchmen à sa place archétypale saura j’en suis sûr saisir toute la portée du discours professé, allant largement au-delà du contexte historique et du "premier regard" que ne semble pas avoir dépassé l’auteur de cette article.
                il dénonce pourtant dans cette article le rôle de simple spectateur qui semble vouloir nous échoir alors que lui-même ne semble pas avoir dépassé l’aspect purement visuel du film, qui je trouve a contrario de lui est parfaitement réussi, et n’a pas voulu laissé l’hisoire et les symboles guider sa réflexion.
                Je suis sorti de ce film bluffé, n’ayant pas vu de comic aussi intéresssant porté à l’écran depuis le sus-nommé "V pour vendetta".


                • djib 28 mars 2009 16:29

                  Je suis tellement choqué par cette article ... j’avoue que je ne comprends pas que l’on puisse taxer un tel film, et par extension l’oeuvre originale d’être fascisante, tant le discours par le film énoncé est son exact opposé, sans tant de nuance d’ailleurs.
                  Que l’on n’ait pas compris watchmen je le comprends, mais que l’on écrive un article pour le descendre à ce point relève pour moi d’une profonde incompréhension des méthodes conventionnelles de communication.


                  • patroc 28 mars 2009 18:29

                     J’ai lu la bd et vu le film qui en est une fidèle adaptation.. Noirceur du ton, super-héros humanisés, désoeuvrés.. Moi, j’ai bien aimé...


                    • Epeire 28 mars 2009 18:42

                      Je me joins au coeur des personnes choqués par cette critique.

                      J’ai été voir Watchem sans connaître le comics, m’attendant à une classique histoire de gendarme courant après les voleurs (rajoutez vous même le préfixe super_ là où il manque.)

                      A là place, j’ai vu un film tout en ambiguité où finalement, on ne sait plus très bien distinguer les gentils des méchants pour bon nombre de personnages. Les américains ne sont pas montré non plus sous un très beau jour au vietnam d’ailleurs. Le risque d’une dérive fascisante dûe aux super-héros est d’ailleurs clairement évoqué.

                      Après l’aspect esthétique, c’est autre chose. Franchement, je n’y fais jamais attention en allant au cinéma (sans doute un tord, je ne le nie pas) et si on aurait sans doute pu faire mieux, en même temps ce n’est sans doute pas le pire qui soit sorti du cinéma.


                      • PtitLudo PtitLudo 28 mars 2009 19:07

                        Je suis allé voir le film hier et je ne partage pas l’opinion de l’auteur de l’article.

                        Watchmen est un film surprenant. Je ne sais pas pour vous, mais d’habitude pendant un film on "joue" à prévoir ce qui va arriver. Eh bien là, à part si on connait la BD j’imagine, on est à chaque fois pris à contre-pied, notamment sur le final.

                        En tout cas à part d’avoir une sacré installation home cinéma à la maison, ça vaut quand même le coup d’aller le voir au ciné pour l’image et le son !


                        • Gugu Gugu 28 mars 2009 23:23

                          Je n’ai pas vu le film, mais dans les descriptions que l’auteur fait du film, je retrouve exactement le comic... ce qui me donne envie d’aller voir le film, du coup smiley

                          Finalement, vous ne critiquez pas le film, mais bien le comic, vu que tout ce que vous reprochez au film est dans le livre...


                          Quand à vos assertions sur le coté facho de "300", vous devriez lire "rève de fer" de Spinrad, et vous comprendriez d’où le réalisateur tire ses caricatures, ce film est un excellent hommage à ce livre, bien que dans un univers différent...

                          ma conclusion : quand on ne sait pas de quoi on parle, il vaut mieux se taire plutot que de dire une grosse c***** smiley


                          • AD 30 mars 2009 21:25

                            @ l’auteur

                            Votre analyse n’est pas sans pertinence, même si je ne souscris pas, dans une certaine mesure, à votre jugement (évitons, par exemple, de moraliser l’art, même si je vous donne raison quant aux attitudes "clichés" que vous dénoncez dans 300). Toutefois, permettez moi de me soustraire aux débats en cours, pour apporter une rectification qui me semble tout à fait nécessaire, en tout cas suffisament pour m’inciter à prendre mon clavier.

                            Vous écrivez ceci : "les Spartiates, bodybuildés à souhait et au look de Chippendales arborant fièrement leurs tablettes de chocolat, font sérieusement penser au mythe du surhomme de Nietzsche récupéré sommairement par les nazis et autres fachos" (c’est moi qui souligne). Concernant votre référence à Nietzsche, quelques remarques d’importance :

                            1° Détail lexical en apparence, mais qui, puisque l’on parle de Nietzsche et de philosophie, relève plus de la catégorie de pensée, et se doit par conséquent d’être corrigé : vous parlez du "mythe" du surhomme. Mais si, effectivement, l’idéologie nazie a "mythifié" le surhomme tel que l’a pensé Nietzsche, Nietzsche lui-même n’en faisait pas un mythe, pas même au sens platonicien du terme. Il en résulte des différences non négligeables entre les deux.

                            2° Si, effectivement, le corps acquiert une dimension fondamentale dans la pensée de Nietzsche, qui y voit "une grande raison", écrivant par exemple, quelques lignes plus haut dans le même passage ("Des contempteurs du corps" dans Ainsi Parlait Zarathoustra) "l’homme éveillé à la conscience et à la connaissance dit "je suis tout entier corps, et rien d’autre ; l’âme est un mot qui désigne une partie du corps", ce corps dont il est question n’est en aucun cas de manière spécifique des corps de chippendales bodybuildés que vous décrivez. Il s’agit du corps pris de manière générale, quel qu’il soit.

                            3° Enfin, prennant en compte les deux premières remarques : vous parlez du "mythe du surhomme de Nietzsche récupéré sommairement par les nazis". Remplacez, de grâce, "sommairement" par "à tort" "faussement", et "honteusement". La récupération de Nietzsche par les nazis est avant tout le résultat de contresens flagrants dûs à une mauvaise foi et une malhonnêteté intellectuelles certaines. Parmi lesquels, relevons :

                            - le coup du mythe : le mythe est une récupération proprement nazie, au service d’une propagande idéaliste (à laquelle se rattache ce culte de l’athlétisme ...)

                            - et plus précisément le coup du mythe du surhomme : et il s’agit d’autant plus d’un mythe dans l’idéologie nazie, que le surhomme nietzschéen ne renvoie pas à une sorte de "superman" accompli, atteignable, état stable et indépassable, comme semble vouloir le faire croire le nazisme en le situant dans l’idéal aryen. Nietzsche ne cherche pas des surhommes, mais plus exactement des "pont[s] vers le surhumain" (avec toute la richesse de pensée qu’introduit la nuance).

                            Inutile de développer plus outre ces quelques considérations, déjà bien assez longues relativement à la simple allusion que vous faites à Nietzsche. Mais cet auteur à été suffisament insulté par le nazisme pour que de tels préjugés demeurent dans les esprits.

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