Agriculture bio vs Agriculture intensive
La nourriture bio , selon le journal anglais The Independant, ne serait pas meilleure pour l’environnement que les produits de l’agriculture conventionnelle, et dans certains cas, elle produirait plus de gaz à effet de serre que l’agriculture intensive.
Une étude gouvernementale anglaise prouverait ainsi que l’impact environnemental de la production agricole n’a pas montré clairement que produire bio avait des impacts réduits relativement à d’autres méthodes agricoles.
Ce document de deux cents pages risque ainsi
de relancer le débat autour de l’industrie du bio en Angleterre, et qui
s’élève à 1,6 million de £, avec une croissance de 30% sur l’année
dernière.
David Miliband, secrétaire à l’environnement, s’est attiré les foudres des agriculteurs le mois dernier quand il a déclaré que manger bio était un "choix de vie" sans pour autant impliquer de meilleures qualités nutritionnelles.
Sir David King, le scientifique en chef du gouvernement, a aussi déclaré à l’Independant que la nourriture bio n’était pas plus saine que celle issue des cultures traitées aux engrais et pesticides...
Le rapport du Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA) trouve que beaucoup de produits bio ont des impacts environnementaux moindres que lorsqu’on utilise des méthodes conventionnelles utilisant engrais et pesticides. Mais la Manchester Business School (MBS), qui a conduit l’étude, dit par ailleurs que ceci est contrebalancé par d’autres catégories de produits bio - comme le lait, les tomates ou encore le poulet - qui sont bien moins efficaces en termes d’utilisation d’énergie et peuvent aussi être plus polluantes que leurs équivalents produits intensivement.
Ken Green, professeur de management environnemental au MBS, qui a co-écrit le rapport, dit : "Vous
ne pouvez pas dire que la nourriture bio est meilleure pour
l’environnement, car si vous regardez de près l’énergie nécessaire pour
produire cette nourriture, vous vous trouvez en face des cas complexes,
avec certaines fois une empreinte écologique plus importante pour les
produits bio."
Cette étude ne prend pas en compte certains facteurs comme la biodiversité qui est mieux conservée, voire augmentée par les cutures bio.
Et le rapport de conclure : "Il n’y a pas assez de conclusions évidentes pour statuer que la généralisation d’une agriculture bio aurait moins d’impact que l’agriculture pratiquée aujourd’hui."
Se fondant sur des données d’études
précédentes, les chercheurs ont montré que le lait, par exemple, est un
cas explicite en la matière. Produire du lait bio demande 80% de terres
en plus et émet presque le double de substances pouvant conduire à
l’acidification des sols et à l’eutrophisation. L’étude montre ainsi
que produire du lait bio, qui utilise plus de nutriments, et moins de
pesticides, génère cependant plus de CO2 que les méthodes
conventionnelles : 1,23 kg/l contre 1,06 kg/l .
Des résultats similaires ont été
montrés à propos du poulet : le temps de croissance plus long impacte
forcément la quantité finale de sous-produits polluants, ainsi que la quantité d’énergie consommée...
Lire l’article en entier et en anglais sur The Independant
Tomates
* 122 m² de terres utilisées pour produire une variété de tomate bio contre 19 m² en agriculture intensive (qu’ils appellent conventionnelle).
* 1,9 fois plus d’énergie utilisée dans le cas de la production bio.
Lait
* 80% de sol en plus utilisé pour du lait bio.
* Produit presque 20% de CO2 en plus, et double presque les sous-produits polluants qui génèrent l’acidification du sol et l’eutrophisation.
Poulet
* 25% d’énerie en plus utilisée pour la croissance de poulets bio.
* 6,7 kg de CO2 par poulet bio, contre 4,6 kg de CO2 pour un poulet en batterie.
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