La taille ne fait pas tout
“Small is beautifull” affirmait Schumacher
Et les géants n’ont jamais eu le dernier mot.
L’avenir serait donc du côté des petits.
Comme l’écrit Jean Marie Pelt dans son livre « la raison du plus faible » paru chez Fayard en 2009, l’histoire nous a prouvé que ce sont toujours les plus petits qui triomphent.
Cette affirmation n’est pas une allusion déguisée à qui vous savez, mais elle concerne plutôt l’extinction des grandes espèces lors des bouleversements terrestres, au profit de la survie des plus petits.
Lors des 4 milliards et demi de son existence, il a fallu à peine un milliard d’années pour que la vie apparaisse.
Pendant les deux milliards d’années qui ont suivi, la vie s’est limitée aux algues, et aux êtres unicellulaires minuscules.
Il y a 600 millions d’années, la vie apparut, commençant par faire naître une faune d’invertébrés longs d’un mètre maximum, puis elle prit diverses formes, et c’est le Pikia, petit organisme de 5cm, qui a été le rescapé miraculeux de la faune d’alors.
Nous en sommes donc les descendants.
Puis, il y a 450 millions d’années, nouvelle explosion de vie avec l’apparition d’insectes géants : mille-pattes de 3 mètres de long, libellules d’un mètre d’envergure, des poissons…jusqu’à ce que se produise il y a 250 millions d’années une catastrophe qui marqua la fin de l’ère primaire, provoquant la disparition de 95% des espèces.
Mais là aussi, ce sont les animaux de petite taille qui ont le mieux résisté, à l’exemple du Thériops, petit crustacé d’eau douce, toujours présent dans notre environnement.
Les interrogations sur ce qui s’est passé continuent à faire débat : explosion d’un super volcan, projetant ses cendres sur toute la surface de la planète, et plongeant dans le froid et la nuit toute la vie pendant de longs mois, à l’exemple de ce qui s’est passé il y a 75 000 ans et que j’ai évoqué dans un article récent.
En tout cas la vie mit plus de 10 millions d’année à s’en remettre.
Puis il y a 13000 ans, la mégafaune fut de nouveau décimée, mammouths, et autres mammifères de grande taille ne résistèrent pas à un nouveau cataclysme.
Seuls survécurent en grande partie les animaux de taille plus petite.
Comme l’a écrit Stephen Jay Gould « les petits animaux, pour une raison encore mal comprise, semblent avoir un avantage lors de la plupart des extinctions de base, en particulier celle du crétacé qui balaya les derniers dinosaures ».
Or aujourd’hui, on constate un allongement de la taille des hommes et des femmes et une augmentation de leur poids.
Dans les pays développés, la taille humaine a augmenté pour les garçons de 7 cm en moyenne, et le nombre d’obèses ne cessent d’augmenter.
32% des américains souffrent de surpoids, et la moitié d’entre eux est déjà obèse.
En Europe, nous emboîtons leurs pas, et fréquentons assidûment sans complexe les fast food, nous gavant de sucre, frites et mayo.
Le marché a bien compris ce qui ce passe et lance des « programmes minceur ».
Les Américains dépensent plus de 60 millions de dollars par an pour sortir de l’obésité.
Pourtant, nous ne tirons pas les leçons de tout ça, continuant à privilégier au contraire l’excès et le gigantisme.
Hauteur des tours, taille des entreprises, avions géants, toujours plus vite, toujours plus grand, toujours plus gros.
La sagesse devrait nous guider vers le contraire : produire et consommer l’énergie produite sur place, par exemple, au lieu d’encourager des centrales nucléaires toujours plus grandes, et des réseaux électriques de distribution toujours plus puissants…et plus polluants.
En agriculture, les petites exploitations pratiquant une agriculture respectueuse de l’environnement, ne seraient-elles pas préférables à ces méga exploitations agricoles, favorisant la prolifération d’insectes prédateurs, entraînant OGM et traitements chimiques.
En ce qui concerne le logement, on pourrait suivre l’exemple indien : après avoir créé la voiture Nano à 2000 dollars pièce, l’entreprise va entamer la construction de 1244 nano-studios à Bombay, vendus à moins de 8000 dollars pièce.
Une équipe de l’université de Floride vient de mettre au point un moteur électrique d’une taille inférieure à 5 millionièmes de millimètres.
Il est destiné à réparer les cellules endommagées ou à combattre les virus.
Il est alimenté grâce à une seule molécule d’ADN capable de convertir l’énergie solaire en électricité.
Mais serons-nous capables à temps de changer de comportement ?
Car comme disait un vieil ami africain :
« le soleil n’oublie jamais un village, même s’il est petit ».
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