Victimes collatérales de la pornographie sur Internet
Julie Amero, une institutrice, pourrait être condamnée à quarante ans de prison aux Etats-Unis. Son crime : ne pas avoir été en mesure d’empêcher l’apparition de fenêtres pornographiques sur l’écran de son ordinateur alors qu’elle tentait de faire une démonstration aux élèves de sa classe. Une affaire choquante, d’une part parce que la sanction adoptée est très sévère, mais aussi parce qu’elle nous rappelle à quel point Internet est aujourd’hui infesté par la pornographie.
Une institutrice américaine pourrait être condamnée à quarante ans de prison à la suite de l’apparition incontrôlable, et incontrôlée, de fenêtres publicitaires (pop-up) sur son ordinateur, alors qu’elle tentait de faire une projection aux élèves de sa classe. Les jeunes enfants de l’école primaire ayant été choqués par des images qui, on ne peut le nier, sont bien souvent dégradantes et contraires à la dignité des personnes, l’institutrice a été poursuivie en Justice.
L’accusation affirme que l’intéressée aurait visité des sites à caractère pornographique et ainsi délibérément pris le risque d’exposer ses élèves à ce type de contenu en utilisant son ordinateur portable à l’école. Il semblerait pourtant que l’ordinateur de l’institutrice ait été infecté alors qu’elle visitait des sites parfaitement innocents, notamment de coiffure. D’ailleurs, tout internaute qui surfe régulièrement sur la Toile sait qu’il n’est pas nécessaire de visiter des sites pornos pour voir des fenêtres de ce genre apparaître sur son écran de manière intempestive.
Comme Jean Baptiste Balleyguier l’explique bien dans son article, les implications juridiques de cette affaire sont importantes. Cela signifie qu’il faudra désormais protéger son ordinateur lorsqu’on surfe sur la toile. Une obligation de sécuriser son PC, ce qui n’est pas aisé pour des personnes maîtrisant peu leurs outils informatiques, d’autant plus qu’en matière de sécurité, les logiciels évoluent en permanence.
Plus largement, on peut s’interroger sur la légitimité de la présence, ou plutôt de l’omniprésence de sites pornographiques sur la Toile. Dans la mesure où l’Internet est visité par tous, y compris par les mineurs, et vu que les propriétaires de sites X n’hésitent pas à s’imposer aux utilisateurs par ce genre de procédés, il devient difficile de justifier la publication de contenus qui sont strictement interdits aux mineurs. Il est d’ailleurs naïf de penser, comme nos sociétés l’imaginent, que nous pourrons continuer à préserver nos enfants de la pornographie tout en la rendant toujours plus accessible jusque dans nos propres maisons.
Une question qui agace d’autant plus qu’on voit les moyens déployés par nos gouvernements pour lutter contre le piratage de musique sur Internet.
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