Haddock, un visionnaire…
Dans « Le Crabe aux pinces d’or », le capitaine Haddock a l’impression de mettre en fuite par ses invectives une troupe de pillards touaregs inamicaux.
En fait, la fuite des pillards est due à l’arrivée des méharistes de la légion, mais là n’est pas l’intérêt de l’histoire. Le vrai coup de génie du compagnon de Tintin est d’utiliser le mot « iconoclaste » pour déstabiliser et discréditer ses adversaires.
Contrairement aux iconodoules de la province d’Athènes qui adoraient les images, les iconoclastes de la région de Byzance n’admettaient pas l’idolâtrie qui consistait à prier devant une représentation du Christ, une icône.
La querelle tournait autour du promblème du verre à moitié vide ou à moitié plein :
- Les iconodoules estimaient que Jésus était avant tout un homme puisque sa mère était une femme et prétendaient que l’on avait le droit de représenter les hommes
- Les iconoclastes estimaient de leur côté qu, le père de Jésus étant Dieu lui-même, le Christ avait une nature divine et il était tabou de le représenter, comme l’imposent les trois grandes religions monothéistes : le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam.
Et il semble bien que les intégristes musulmans, qui n’admettent ni la représentation de Dieu ni celle de son prophète, se rangent du côté des iconoclastes (ou iconophobes) et non pas dans le camp des iconodoules.
En traitant d’iconoclastes les cavaliers berbères qui le menaçaient, le capitaine Haddock n’aurait-il pas touché du doigt la problématique majeure qui serait celle du 21ème siècle ?
Iconoclaste détruisant une image du Christ
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