L’échomédiavirus
L’appât rôle de Sibeth Ndiaye
Comment imaginer que cette dame n’ait pas été choisie non pour ses qualités mais justement pour son immense talent à susciter l’exaspération, l’indignation, la lassitude, l’hilarité, la surprise, l’incompréhension et bien d’autres sentiments qui s’entrechoquent, se mêlent, se confondent chaque fois que l’incomparable porte-parole du gouvernement vient nous délivrer quelques âneries ?
Elle a tout contre elle : une allure incertaine, caricaturale dans une absence de délicatesse et de finesse, une tonalité hystérique, un phrasé incertain. Elle provoque immédiatement le rejet avant sa prise de parole qui vient confirmer la première impression. Sa voix agace, son débit irrite, ses propos étonnent. Elle cumule les maladresses, des platitudes les plus affligeantes avec un sourire qui a l’air de nous dire : « Vous voyez à quel point on vous prend pour des idiots ! »
Parvenir à un tel degré d’expertise ne peut relever du seul hasard. Son patron l’a choisie en toute connaissance de cause. Nous ne pouvons lui faire l’injure qu’il puisse commettre une telle bévue, une faute de jugement si éclatante qu’il ne veuille pas la rattraper par orgueil ou obstination. Non le choix de la dame relève d’un plan soigneusement établi et qui interroge sur les véritables buts recherchés.
Que signifie donc confier la pédagogie des choix politiques à cette charmante cruche qui va accumuler les maladresses ? Est-ce l’expression la plus aboutie de la posture initiale de Freluquet qui explique son élection ? Le dégagisme se fondait sur l’idée qu’il convenait de mettre à bas une classe politique qui avait fait son temps, de changer radicalement de logiciel (comme ils disent dans les milieux autorisés). Avec cette vitrine, chacun se dit que oui, décidément, la politique engendre des individus sans fond ni forme, avec une absence totale de pertinence.
Le président dans ce contexte, avec un parlement dans lequel des individus rivalisent de stupidité avec la dame, apparaît comme le seul à tenir la barque, à être en mesure de raisonner, de réfléchir et de parler convenablement. C’est la stratégie de l’épouvantail appliquée à la politique. Il convient de faire peur par des représentants du peuple aux oripeaux dépenaillés, aux propos insipides et niaiseux pour achever définitivement la déconsidération de la classe politique.
Pourquoi donc pareil dessein ? Seul le grand manitou en marche pourrait nous expliquer le plan machiavélique dont l’incomparable Sibeth Ndiaye est l’archétype en majesté, l’échomédiavirus en majesté. Il ne peut s’agir d’une maladresse, l’homme est trop malin pour s’autoriser une telle sottise. Il est hors de question de croire qu’il ne lui a pas assigné une mission sacrée, totalement inscrite dans sa stratégie de conservation du pouvoir.
Les mots me manquent pour trouver une raison crédible à la farce qui se déroule sous nos yeux. Cela échappe à toute logique mais nous devons admettre que nous n’avons pas l’intelligence brillante, évanescente même de ce grand président. Comme il ne fait rien par hasard, contentons nous d’observer attentivement les myriades de bévues de la dame, d’en faire collection pour égayer nos soirées elle tient avec un immense talent son appât rôle !
Il se peut que des grands annalistes de la chose publique aient soufflé au chef suprême que le peuple adorait les comiques. Comme personne jusqu’à présent n’avait remplacé Coluche dans le cœur du public, il convenait de confier ce rôle à la porte-parole du gouvernement afin d’être dans un total contrôle des saillies, des répliques hilarantes, des gags qu’il convient de servir aux citoyens rabaissés au statut de public admiratif d’une pièce de boulevard.
Regardons sous un autre angle les prestations, interventions, conférences, interviews et déclarations de la dame. C’est du grand art en somme qui mérite applaudissements et respect. Elle tient admirablement bien son rôle et je tenais ici à lui exprimer publiquement toute mon admiration même si je suis quelque peu marri qu’elle supplante avec plus de talents les professionnels de la dérision, de l’ironie et du persiflage.
Comiquement sien.
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