Scoop : Sarkozy contre les privilèges de la naissance !
Papa, pourquoi m’as-tu abandonné ? Avec la prochaine nomination de son fils Jean à la tête de l’EPAD, le plus grand centre d’affaire européen, le Président savait qu’il allait se heurter à l’opinion publique. Mais lors de son discours sur la réforme des lycées, Nicolas se lâche, ou plutôt lâche son fils : « Ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né, c’est travailler dur, et avoir fait la preuve, par ses études, de son travail, de sa valeur. »
« La création du Lycée : la fin des privilèges de la naissance »
En faisant référence à la création des lycées par Napoléon, dans le but de supplanter au critère de la naissance celui du mérite, le Chef de l’Etat applique à la lettre sa maxime favorite : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! » Jean Sarkozy, 23 ans, en passe de se saisir du centre d’affaire de la Défense, fait rire la planète médiatique, mais n’enchante pas les électeurs français. Pas plus que l’opposition, qui ne manquera pas de réagir à cette sortie étrange du Président sur la République du mérite.
Nicolas Sarkozy, Discours sur la réforme des lycées. (3 min 27 sec —> 4 min 40 sec)
Infanticide ?
Mettez vous à la place de Jean Sarkozy, lorsqu’il entend ce matin à la radio le discours de son père sur le lycée. « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », doit se dire le dauphin, crucifié sur l’hôtel de l’Arche (pas de Noé, de la Défense). Son père vient de l’envoyer parmi les hommes (d’affaires) pour les laver de leurs péchés, et maintenant, il l’abandonne... Oui, de leurs péchés, souvenez-vous : quand Devedjan prend la tête du conseil général des Hauts-de-Seine en 2007, il avoue « être amené à nettoyer les écuries d’Augias. » Une subtile métaphore mythologique pour qualifier la corruption et les appels d’offre truqués, dont Rue 89 réalise l’inventaire. Ainsi, en invoquant la toute puissance républicaine du mérite, le Président abandonnerait son fils pour se sauver lui-même d’une opinion publique encline à la sacrifier en 2012.
Schizophrénie ?
Une autre interprétation, plus plausible, est celle de la maladie mentale, plus précisément du dédoublement de personnalité - encore un point commun avec notre seigneur, capable d’être en lui-même, en son fils, et en chaque homme -. Ainsi, le père soutient son fils, lui donne un petit coup de piston comme on dit. Mais le Chef de l’Etat, le Président de tous les français, rappelle les bases de notre République, dans laquelle le mérite des diplômes a remplacé l’ascension par la naissance.
Sarkozy n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai : « Le Président de la République, ce n’est pas l’homme d’un parti, ce n’est pas l’homme d’un clan. (...) Je veux que les nominations soient irréprochables » affirmait-il dans son spot de campagne en 2007. Une vidéo qui nous permet d’affiner le diagnostic : Sarkozy ne souffre pas de dédoublement de personnalité, mais plutôt de mythomanie chronique, comme cette dernière promesse, qui se dispense de tout commentaire : « Je veux changer la pratique de la République : plus de simplicité, plus d’humilité, plus d’authenticité. » Et pour finir, la phrase symptomatique d’un réelle crise mythomaniaque : « Je veux que le Parlement ait plus de pouvoir. » (Voir la vidéo)
Mégalomanie !
Finalement, cette pathologie le rapproche encore un peu plus de Dieu le père : la promesse de la vie éternelle fut un gros mensonge ; Sarkozy s’inspire de ses maîtres, surtout lorsqu’ils ont réussi un mandat long de deux millénaires ! Ainsi, les Sarkozy, dans l’affaire de l’EPAD, nous font le remake de la Sainte Trinité : Jean n’a pas bénéficié de sa naissance pour accéder, à 23 ans et sans expérience, à une des plus hautes fonctions, car le père, le fils et le Saint Esprit ne font qu’un ! Quand Jean arrivera à la tête du plus grand centre d’affaire européen, deux ans après son père, ce n’est pas lui qui sera aux commandes, car Jean et Nicolas, c’est la même personne. Ou plutôt Jean, Nicolas, et les valeurs de la République, notre Esprit Saint laïque. Pratique, non ? Surtout pour se réserver les manettes du projet du « Grand Paris » ...
Le chef de l’Etat nous rappelle, jour près jour, sa stature divine : il peut tout (« Ensemble, tout devient possible »), voit tout, sait tout. Il peut donc dire l’un et faire son contraire. Quoique. Car les paroles du Président, comme celles de la Bible, méritent une exégèse : Sarkozy parle du lycée comme la fin des privilèges liés à la naissance. Et bien justement, son fils Jean, le seul diplôme qu’il possède, c’est bien celui qui sanctionne la fin du Lycée ! CQFD
Un article tiré du site : www.animalpolitique.com
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