« On remonte dans le bus »
Voilà c’est fait l’équipe de France est qualifiée pour les quarts de finale de l’Euro 2012 et s’en va défier la Roja tenante du titre samedi prochain dans un match aussi déséquilibré sur le papier qu’incertain sur le rectangle vert…
Mais avant de se projeter sur ce choc à venir, un gros coup de gueule sur le match d’hier soir et sur la prestation d’une équipe de France en dessous de tout.
Tout d’abord dans l’appellation « Equipe de France » il y a deux mots qui sont incongrus pour le 11 qui a débuté la rencontre : « Equipe » et « France » « Equipe » car le peu de solidarité affichée hier par nos 11 coqs occupés chacun à défendre son intérêt individuel et à soigner ses statistiques est affligeant… Cette équipe s’apparente à quelques bons soldats qui jouent le jeu (LLoris, Debuchy, Clichy, Diarra) trois autres qui font avec leurs moyens limités, actuels ou pérennes (Rami, Mexès, M’Villa), un soliste renaissant (Ribéry) et trois joueurs offensifs qui pensent à leur pomme en se baladant à peu près où ils veulent sur le terrain et cherchant à venger leurs différends (Nasri), prouver qu’ils savent marquer (Benzema) ou qu’ils peuvent être en EdF (Ben Arfa). Aucune combativité, aucun sens tactique, aucune envie de se dépasser, schéma tactique obsolète, et la leçon de combativité, de respect de l’adversaire et du public donnée par les suédois hier n’en est que plus douloureuse…
Nous touchons là au second mot décalé « France ». A voir l’attitude totalement absente de certains lors de l’hymne national, les grands sourires béats un peu « limites » (Nasri, Benzema ?) affichés juste à la fin de la minute de silence en hommage à Thierry Roland (merci la Suède de lui avoir rendu hommage footbalistiquement !) , le peu de respect du maillot porté en balançant un match international par suffisance ou insuffisance…tout ceci concours à se poser une question assez effrayante au final : nos individualités si brillantes en club dans le football moderne « OGM » ont-elles vraiment envie de se dépasser pour leur pays ? A voir le peu d’envie manifestée et la résignation sur le terrain je doute de la réponse. Et au-delà, les joueurs en ont-ils tout simplement conscience ? C’est cela la vraie question en fin de compte et les fantômes d’Afrique du Sud sont ils vraiment exorcisés sachant que les mêmes « fautifs » sont encore présents dans le groupe ? C’est d’autant plus rageant que certains joueurs irréprochables dans leur mentalité et leurs performances en bleus sont condamnés au silence sur le banc de touche comme Valbuena et Giroud pours lesquels le maillot frappé du coq a encore une signification profonde. Difficile de ne pas revenir sur la composition du groupe des 23 où partir avec trois défenseurs centraux (attention il nous en reste 2 pour l’Espagne !) et 2 attaquants (une première mondiale à coup sur !) apparaissait déjà étonnant. La dérive du football actuel où jouer sans attaquant est la dernière mode (Barçà, Espagne notamment) est en train de gagner la sélection tricolore, et j’ai appris un nouveau mot hier soir « dézoner », où comment se balader à 40 mètres des buts pour un avant centre…
Voilà et le pire c’est que j’ai envie d’y croire, croire en ces signes du destin qui par le passé nous ont portés si haut : quart face à l’Espagne, demi face au Portugal et finale face à l’Italie tiens tiens Euro 2000 avec la aussi une organisation bicéphale (Pays Bas et Belgique) ? Croire aussi que, tel Zizou imperator, Karim Benzema va renaître de ses cendres pour planter la dernière banderille dans la nuque de ses amis de clubs espagnols qui auraient enterrés trop vite nos Bleus. Essayons au moins d’être dignes, dignes de l’évènement, de nos adversaires, des glorieux aînés du foot français et défendons notre honneur, quitte à tomber faisons le le ballon aux pieds dans un enthousiasme retrouvé. En sommes-nous capables ? Réponse dans 4 jours car si nous sommes effectivement descendus du bus pour faire plaisir à Michel Platini, nous remontons dans le « quart » face à l’Espagne avec arrêt à Donetsk samedi soir, en espérant que ce ne soit pas notre terminus, comme l’aurait dit Lino « notre terminus des prétentieux »…
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