Une histoire de mascottes. Troisième partie : de 1996 à 2002
Footix, Goaliath, Benelucky, The Spheriks, les mascottes officielles des grandes compétitions de football ne sont pas toutes restées dans l’histoire. Troisième partie de la grande saga des monstruosités : De l’Euro 1996 à la Coupe du monde 2002.
GOALIATH : ANGLETERRE 1996
Un lion roux et béat aux couleurs de son pays, en tout point semblable à celui de la Coupe du monde 1966, force est de constater que la créativité n’est pas le point fort de nos amis britanniques. Trente ans après son papa Willie, Goaliath devient donc en 1996 la mascotte officielle de l’Euro de Football en Angleterre. Cette peluche, dont on ne retiendra pas grand chose, fut l’emblème d’une compétition barbante, organisée devant des tribunes vides, qui vit l’Allemagne remporter le titre grâce à ce qui s’appelait alors « le but en or ».
Comble de la calamité, le lion Goaliath ne put échapper à la mode douteuse des pin’s, tant prisés cette année-là avec les grotesques et éphémères « écarteurs de narines », incarnant ainsi à merveille le mauvais goût ambiant du milieu des années 90.
Anecdote débile : Malgré des rumeurs persistantes le lion Goaliath n’a jamais été l’amant de Lady Dy. Après la compétition il aurait mordu le premier ministre de l’époque John Major qui venait pourtant de l’adopter.
FOOTIX : FRANCE 1998
On entre dans le dur avec Footix, le papa des supporters du dimanche. Aussi peu inspirés que leurs collègues anglais, nos designers nationaux eurent la lumineuse idée de faire d’un coq le symbole de la Coupe du monde 1998 en France. Les historiens de l’art s’interrogent encore aujourd’hui sur les raisons qui poussèrent le comité d’organisation à tant d’audace. Peut-être le génie Français.
Volaille au corps bleu, de la même couleur que le maillot de l’équipe de France pour éviter toute confusion, Footix fut unanimement associé à la victoire de 1998 par la masse des curieux qui découvrirent le football cette année-là. Détail cocasse, à la fin de la compétition c’est cette même masse de curieux, nouveaux convertis au ballon rond, qui fut associée à Footix par les véritables connaisseurs. Réussite suprême, hommage ultime, le nom de la mascotte est maintenant entré dans le langage commun pour désigner un supporter du dimanche. Une remarquable définition du « footix » est d’ailleurs disponible sur le site desencyclopedie.wikia.com :
Footix (n.m.) : Personne qui a découvert le football en 1998 en 2000 ou en 2001, et qui n’y comprend rien, même si elle croit le contraire. Tout ce que le footix sait sur le foot, il l’a appris le dimanche à Téléfoot, grâce à Christian Jeanpierre. Il soutient toujours l’équipe qui gagne. Le footix est souvent supporter de l’Italie (depuis 2006), du FC Barcelone (depuis 2009), de l’Espagne (depuis 2008), ou de plusieurs clubs d’une même ville (Inter Milan et Milan AC) ou commence à haïr l’OL depuis 2009 après les avoir aimés entre 2001 et 2008.
Anecdote débile : Si, dans les stades, la baudruche de Footix était si agitée et si énervante c’est parce que le gars qui était « dedans » s’appelait Nicolas Sarkozy.
BENELUCKY : BELGIQUE & PAYS-BAS 2000
De façon un peu injuste Benelucky est l’une des mascottes les plus oubliées et les moins considérées de l’histoire des compétitions de football. Certes, à sa naissance, ce « diable-lion » à la crinière chamarrée n’a pas été gâté par ses concepteurs. Un physique disgracieux, des cornes menaçantes, une allure inquiétante de démon à peine modérée par un sourire d’écorché vif n’aidèrent pas à populariser cette créature incertaine, projection fantasmagorique de l’union improbable entre néerlandophones et francophones.
Mais soyons justes, car limiter Benelucky à son aspect bourru et déplaisant ferait oublier le formidable Euro 2000 si prolixe en grands matchs et en buts. Une compétition qui fut non seulement spectaculaire mais également morale, puisque les méchants Italiens tacleurs de la Squadra Azzura furent vaincus sur le fil par les gentils Français au jeu si chatoyant.
Anecdote débile : Déchiré entre Wallons et Flamands Benelucky a sombré dans la folie. Il est actuellement interné à l’Etablissement public de santé mentale de Louvain pour soigner une grave schizophrénie.
KAZ, NIK et ATO : COREE DU SUD & JAPON 2002
Horribles, abominables, affreux ! Kaz, Nik et Ato, également connus sous le sobriquet des « Sphériks », furent au merchandising ce que les croûtes de Pal Sarkozy sont aujourd’hui à la peinture et à l’art : un crime majeur. La Coupe du monde 2002 ne méritait pas un tel traitement.
Ces trois monstres protoplasmiques, assurément les plus moches inventions de l’histoire de la coupe du monde, incarnaient sans rire les membres d’une équipe de football futuriste baptisée « Atmoball » dont l’ectoplasme Ato (en orange Modem) était le chef de gang. Par malheur pour l’émission vidéo gag et les bêtisiers du monde entier personne n’eut l’idée de demander à leur créateur pourquoi donc les « Sphériks » n’étaient même pas ronds ! Dommage, car la vidéo de sa réponse tournerait encore aujourd’hui sur Youtube et Dailymotion...
Anecdote débile : Sébastien Bazin, président du PSG, affirme que son club aura les moyens de recruter Kaz, Nik et Ato afin de créer une grande équipe à Paris l’année prochaine. On parle d’un contrat de 140 millions d’euros qui sera financé par un crédit revolving auprès de la banque Goldman Sachs.
A suivre...
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