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Accueil du site > Culture & Loisirs > Voyages > Aux sources du Tarn : noces d’or lozériennes

Aux sources du Tarn : noces d’or lozériennes

Chaque année, à la fin du printemps, une grande partie de la Lozère se couvre d’or. L’or des genêts en fleurs. C’est principalement sur les contreforts du Mont Lozère, dans la partie nord du Parc national des Cévennes, que cette explosion de couleur est la plus spectaculaire...

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Roc de Chambelève

Pour assister à un phénomène botanique naturel d’une grande beauté, on peut – à condition d’en avoir les moyens – aller jusqu’à Kyoto admirer l’extraordinaire profusion des cerisiers en fleur, ou en Amérique du nord s’émerveiller des couleurs de « l’été indien ». On peut aussi, plus modestement, choisir de se rendre au Pont-de-Montvert, en ce lieu où est née la Guerre des camisards à l’aube du 18e siècle. Entre les croupes arrondies du Mont Lozère et celles, plus boisées, du massif du Bougès, ce sont des dizaines de milliers de genêts qui, dès le mois de mai, s’épanouissent dans un éblouissement d’or pour le plus grand plaisir des rares habitants de ces lieux et celui des randonneurs précoces, souvent venus là tout exprès pour jouir du spectacle.

Comble de bonheur pour les contemplatifs et les photographes, ces genêts se mêlent de manière intime aux multiples chaos de granite qui caractérisent les contreforts du Signal de Finiels (1699 m) ou du Signal des Laubies (1657 m) – point culminants du Mont Lozère –, et plus encore les paysages des sources du Tarn, entre Le Pont-de-Montvert et Le mas de la Barque, tout autour de l’emblématique Pont du Tarn sur lequel passe, depuis l’époque médiévale, la grande draille du Languedoc. On assiste alors, dans la lumière printanière, aux noces d’or lozériennes, autrement dit au mariage réussi des blocs granitiques et des innombrables inflorescences dorées qui, sous l’action du puissant soleil cévenol, exhalent de surcroît un puissant parfum. Une pure merveille !

Les Cévennes et les grands causses, réunis au sein du Parc national des Cévennes*, ont été classés le 28 juin 2011 au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de « paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen ». Et c’est en effet cet agro-pastoralisme qui caractérise l’activité humaine dans le terroir granitique du Mont Lozère, si différent des paysages schisteux des Cévennes méridionales ou des immensités karstiques des causses voisins. Chaque année, début juin, montent du midi de grands troupeaux de brebis transhumantes le long des vieilles drailles utilisées depuis des temps immémoriaux pour amener les animaux sur les lieux de pâture d’altitude. Sous le regard des curieux, les troupeaux passent, emmenés par les meneuses aux pompons rouges, bleus ou jaunes, et encadrés par les bergers et leurs chiens, tous très excités par l’aventure renouvelée de la transhumance, même si les hommes, par pudeur, ne le montrent pas.

Les anciennes fermes d’altitude et les jasses** de montagne ont toutefois changé pour la plupart de destination durant les dernières décennies. Beaucoup ont été restaurées et sont devenues des résidences secondaires de gens de la ville, montés du Gard ou de l’Hérault pour se ressourcer dans ces paysages vierges des atteintes industrielles et consuméristes qui ont semé tant de chancres hideux dans les vallées et les plaines. Un bien pour un mal : abandonnés pour des raisons économiques, ces témoins architecturaux*** de l’activité paysanne d’autrefois ont bel et bien été sauvés de la ruine par cette mutation. Au vu du résultat, on ne peut que s’en féliciter en observant l’état de délabrement de fermes remarquables comme celles de Peyreguy ou de Pailhas dans les hauteurs de Fraissinet-de-Lozère, pour ne citer que celles-là.

Malgré la présence persistante, année après année, des brebis ou des vaches Aubrac maintenues à l’estive par les exploitants de rares Gaec, le pastoralisme déclinant a naturellement favorisé la colonisation des pâturages par les genêts dont chacun connaît le caractère invasif. Paradoxalement, c’est donc à la diminution de l’activité humaine, au fil du temps et des transformations de la société, que l’on doit l’essentiel de la splendeur printanière de ce massif austère, si glacial en hiver, et parfois si étouffant en été. Et cela malgré les écobuages pratiqués tous les 5 à 7 ans par les éleveurs pour enrayer la progression des genêts sur la lande et enrichir les pâtures par l’action du feu.

Mais quelles que soient les motivations qui conduiront, au printemps revenu, les visiteurs béotiens sur les flancs du Mont Lozère – du côté de Finiels, de L’Hôpital ou de L’Aubaret –, une chose est certaine : ils seront émerveillés par ces noces d’or lozériennes qui s’offriront à leurs regards dans l’infinie variété des formes minérales granitiques et le chatoiement doré des millions d’inflorescences. Et si le spectacle les laisse indifférents, c’est qu’ils seront si malheureux, ou tellement blasés des splendeurs naturelles, que l’on souffrira pour eux d’une telle cécité !

 

Le Parc national des Cévennes est jumelé avec un autre territoire remarquable : le Parc national du fjord du Saguenay (Québec)

** Bergeries

*** Souvent constituées de bergeries à haute élévation et voûtes en arcs brisés

 

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Près de L’Hôpital
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Chaos de Montgros
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Génisses à L’Aubaret
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Crête et Roc de Montal
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La Vialasse
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Près de Finiels

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44 réactions à cet article    


  • colere48 colere48 10 juin 2014 09:57

    Merci pour ce p’tit moment de fraicheur. smiley
    Notre pays est beau, et vous êtes un poète.


    • Fergus Fergus 10 juin 2014 11:33

      Bonjour, Colère48.

      Oui, la Lozère est magnifique, de l’Aubrac et du pays d’Apcher au nord jusqu’au Mont Lozère au sud, sans oublier les grands causses. J’ai coutume de dire que la Lozère et le Finistère sont, dans des genres différents, les plus beaux départements de France. Mais peut-être suis-je quelque peu chauvin, ayant un mère lozérienne et ayant habité (par choix) 10 ans à Morlaix...


    • lsga lsga 10 juin 2014 13:44

      ce n’est pas votre pays.



    • Fergus Fergus 10 juin 2014 17:14

      Bonjour, Isga.

      Le pays de chacun, c’est le lieu auquel il est attaché, pour ses paysages, sa culture, ses habitants, son histoire. Il peut être étendu, ou au contraire limité à quelques centaines de kilomètres carrés. Mais surtout, il échappe aux frontières administratives.


    • cevennevive cevennevive 10 juin 2014 10:04

      Bonjour Fergus,


      Magnifiques photos du Mont Lozère ! Les belles vaches aux yeux maquillés qui regardent passer les rares marcheurs...

      Durant des années, vivant à Mende et descendant deux ou trois fois par semaine à mon village au bord de la Cèze, j’ai traversé ces paysages par tous les temps. La neige l’hiver, la fumée des feux en automne, l’odeur du fumier au printemps, et les épilobes l’été.

      Etes-vous passé à Fraissinet-de-Lozère ? Moi je passais plus haut, dans le village de la Brousse où les chiens dorment au milieu de la route, se dérangeant à peine pour laisser passer la voiture...

      Un hiver, les villageois tuaient le cochon au milieu de la petite place. Il y avait tout le monde autour de trois tables supportant trois cochons fumants (il faisait froid). Les chiens étaient assis en rond autour, bien sages, la queue frétillante.

      Il y a aussi un petit village magnifique, mais plus haut, derrière la forêt de Mercoire : le cheylard-l’évêque où les fées semblent être passées pour lui donner un petit air de paradis.

      Fergus, prions (même si nous ne sommes pas très religieux) pour que ces paysages enchanteurs ne soient pas souillés par la recherche des gaz de schiste...

      Bien à vous.
       



      • Fergus Fergus 10 juin 2014 11:56

        Bonjour, Cévennevive.

        Vous avez raison, cette région est superbe en toutes saisons, même quand souffle, l’hiver, un vent glacial à décorner les cocus (faute de bovins, au chaud à l’étable).

        Oui, je suis passé à pieds à Fraissinet-de-Lozère. J’y ai même photographié ce chat très altier (lien), juste en face de la maison des habitants qui font deux fois par semaine du pain à l’ancienne dans un ancien bistrot. Et à pieds également à La Brousse où ne subsiste que la Gaec Mazoyer. J’y ai photographié ceci et cela. Superbe endroit.

        Tuer le cochon, j’ai bien connu cette « cérémonie » étant gamin en Auvergne. On appellait le cochon « Moussu » (monsieur), par respect pour cet animal qui apportait tant à la vie rurale. Très jeune, j’ai été écœuré par le spectacle, mais ravi de goûter, très hypocritement, les premières grillades !

        Je ne connais que de nom Le Cheylard-L’évêque. D’ailleurs, je connais peu la région de Langogne. Mais c’est un endroit où je pourrais bien poser mes valises et rechausser mes chaussures de randonnée une prochaine fois.

        Comme vous, je croise les doigts (à m’en faire mal) pour que les exploitants du gaz de schiste aillent fracturer ailleurs que dans ces lieux préservés.

        Cordialement.


      • alinea alinea 10 juin 2014 12:13

        impossible d’ouvrir vos lien Fergus !! j’aurais bien voulu voir le chat, pourtant ! smiley


      • Fergus Fergus 10 juin 2014 13:03

        @ Alinea.

        Dommage que cela ne fonctionne pas car ce chat, pris en photo devant une vieille grange, est très séduisant. Il a beaucoup plu à ma belle-fille !

        Les deux autres liens montrent des chaos de granit à la sortie de La Brousse en direction de la route du col de Montmirat. 


      • Fergus Fergus 10 juin 2014 13:26

        A propos de Fraissinet-de-Lozère, je recommande vivement aux personnes qui se rendront dans la région et voudront rallier Florac au Pont-de-Montvert, de délaisser la route de vallée après Cocurès, trop enfermée dans la végétation, pour lui préférer la route haute et dégagée qui passe par les superbes hameaux de Ruas et de Rûnes avant d’atteindre Fraissinet puis de redescendre vers Le Pont-de-Montvert. 5 km de plus seulement et de magnifiquess vues en balcon sur les Cévennes et le Causse Méjean.


      • alinea alinea 10 juin 2014 16:00

        Il y a là, sur la gauche ( donc au nord) « mon mont » : l’échine d’Ase !! smiley


      • Fergus Fergus 10 juin 2014 17:17

        @ Alinea.

        Sauf erreur de ma part, l’Echine d’Aze, c’est le plus long des trois puechs des Bondons. Je n’y suis jamais monté, mais j’ai gravi l’un des deux autres puechs, celui qui est le plus proche de la route qui va des Fraux aux Bondons. Superbe vue sur les Cévennes et le Méjean !


      • alinea alinea 10 juin 2014 18:00

        J’ai quelque chose contre le « z », c’est sûr ( sûrement en rapport à mon nom, j’irai voir mon psy !!) j’ai toujours voulu écrire d’Ase, avec un « s », au point d’être sûre que c’en était l’orthographe ; vous avez déboulonné une certitude Fergus ! Mais avec un « z » ou un « s », c’est quand même zuperbe !!


      • Fergus Fergus 10 juin 2014 18:43

        @ Alinea.

        Je n’ai même pas réfléchi en écrivant « aze ». Le plus amusant est que j’écris spontanément « pèbre d’ase » (poivre d’âne) pour nomme la sariette. En fait, on trouve cet âne un peu partout dans les régions de langue d’oc, et il s’orthographie tantôt avec un « z », tantôt avec un « s ». Quoi qu’il en soit, son échine offre là un beau spectacle.


      • jcm28 10 juin 2014 11:31

        Bonjour

        superbe article que j’ai lu avec beaucoup de mal entre toutes les publicités qui s’affichent sur l’écran y compris sur le texte et les photos (c’est trop)

        je connais bien la région et je vois que vous aussi

        vous connaissez sans doute l’opinion de Jean-Pierre Chabrol sur la prolifération des genets, c’est que le pays se meurt. Pour être plus optimiste disons que la vie a changé


        • alinea alinea 10 juin 2014 11:41

          il y a moyen de les filtrer, les pubs !! smiley


        • cevennevive cevennevive 10 juin 2014 11:47

          Bonjour jcm,


          Adblock plus et plus de pub...

          Quant à J-P Chabrol, il est mort, et les Cévennes sont encore là ! Ce triste Monsieur croyait que les Cévennes lui appartenaient et qu’il était le seul à comprendre ses habitants.

          Bon, ne ternissons pas le bel article de Fergus...

          Je vous salue.


        • Fergus Fergus 10 juin 2014 12:00

          Bonjour, JCM.

          Je connais assez bien, en effet, et c’est toujours avec beaucoup de plaisir que je retourne en Lozère.

          Effectivement, la prolifération des genêts est le signe que l’activité décline, ce que j’ai indiqué dans l’article. Il se murmure toutefois que le classement à l’Unesco a donné un coup de pouce à ceux qui tentent de relancer l’activité pastorale dans les Cévennes. Très franchement, je n’en sais pas plus, mais j’espère que cela se traduira par des initiatives positives.


        • jcm28 10 juin 2014 12:02

          bonjour cevennevive

          merci pour le conseil Adblock je vais essayer, sinon c’est invivable


        • Fergus Fergus 10 juin 2014 12:16

          @ Cévennevive.

          Il semble qu’il y ait quelques griefs contre Chabrol. Personnellement, je connais mal l’homme Je lui ai pourtant su gré autrefois d’avoir claqué la porte du PC lors de l’invasion de la Hongrie par les troupes russes. En revanche, je n’ai jamais partagé son regard et ses commentaires acides sur ces gens venus d’ailleurs qui ont contribué à sauver des hameaux de la ruine. Pas d’avantage que ses prises de positions virulentes contre le Parc des Cévennes.


        • cevennevive cevennevive 10 juin 2014 14:08

          En ce qui concerne Chabrol, il avait une grosse tête, au sens propre et au sens figuré. Ce ne sont pas des « griefs » à proprement parler, mais plutôt une gêne que nous, les « vieux Cévenols » ressentions lorsqu’il paraissait devant les médias en « tartarinant » comme à son habitude.


          Je ne pense pas que les habitants du Pont-de-Rastel et de Chaborigaud qui l’ont connu en aient gardé si bon souvenir... Les « héros » de ses oeuvres ont sans doute existé (il a parlé de l’un de mes aïeux dans « le Crève-Cévenne ») mais il a dénaturé leur personnalité et leurs propos sans état d’âme pour montrer combien ces gens-là étaient différents.

          Il en est de même d’ailleurs pour André Chanson dans « les Hommes de la Route » : accentuer, et même outrer les différences. 

          Rien à voir avec ses opinions politiques, bien qu’à ce sujet, je pense qu’il y avait, là aussi, une forte dose d’opportunisme.

          A cette époque-là il était de bon ton que les intellectuels issus des classes populaires s’engagent dans la voie du communisme sans en connaître réellement l’impact sur les nations. Moi qui vous parle, j’ai été attirée par ce mirage à la sortie de la fac, au grand dam de mon père qui, mineur de charbon lors des grèves dans les années 1940, et possédant sa carte du PC, s’était vu mettre à pied pour ce seul motif. Il a été réintégré après, mais a gardé une grosse dent contre les membres de ce parti qui, d’après lui, n’a pas su défendre ses adeptes.

          C’était un autre temps.






        • Fergus Fergus 10 juin 2014 18:52

          @ Cévennevive.

          « En ce qui concerne Chabrol, il avait une grosse tête, au sens propre et au sens figuré. » En réalité, je le pense aussi, car à l’époque où il endossait l’habit du conteur à la télévision, il assénait souvent ses propos d’une manière un peu trop docte, à la limite parfois de la pédanterie. Mais je l’ai guère suivi en ce temps-là...

          Pour ce qui est des communistes, mon défunt beau-père a également connu une grosse désillusion après avoir pourtant rendu de nombreux services à sa section. Je pense malheureusement qu’il y a des coups à prendre dans tous les partis. C’est pourquoi je n’ai jamais été encarté nulle part.


        • alinea alinea 10 juin 2014 11:39

          Belle balade ! et que de souvenirs !
          Quand j’habitais dans une vallée, très au sud de la Lozère, à la naissance d’un des Gard, en juin, les genêts qui fleurissaient en haut, à plus de 900 mètres d’altitude, sur les hauteurs de la vallée de Sext ou au dessus du col de Salides, malgré la distance de plusieurs kilomètres, leur odeur nous entêtait ! On ne les voyait pas, on les sentait !! J’en ai une vraie nostalgie !
          A la fin de l’été, ce sont les mauves de la bruyère callune..
          Bienheureuse d’avoir passé ma jeunesse au milieu d’une telle beauté !! ceci dit, cela rend exigeant et.. frustré après !! smiley


          • Fergus Fergus 10 juin 2014 12:06

            Bonjour, Alinea.

            Merci pour ton commentaire. D’accord avec toi : avoir connu de tels moments de félicité simple et authentique durant son enfance rend exigeant, mais aussi... frustré, comme tu l’as souligné, quand on est contraint d’aller vivre en des lieux moins attirants.

            Les landes de bruyère, c’est également très beau. De même, en juillet, que la profusion des grandes gentianes dans les pâturages en relais des genêts et des narcisses.

            Passer quelques jours, chaque année, dans des lieux comme ceux-là, est pour moi une nécessité quasi vitale !


          • Xenozoid 10 juin 2014 12:16

            merci Fergus je connais un peux le coin,plus bas du cote du mont aigual, et plus bas st jean du gard ,anduze j’avais l’habitude de me resourcé la haut,ca va faire un dizaine d’annee je suis plus allé...ca donnes envie


            • Fergus Fergus 10 juin 2014 13:12

              Bonjour, Xenozoid.

              Merci pour votre commentaire. Je connais nettement moins bien le sud-est des Cévennes, et c’est incontestablement une lacune à combler, mais en dehors des périodes de forte chaleur que je n’apprécie pas trop.

              Quant au Mont Aigoual, j’y ai crapahuté à pieds, entre le sommet et Meyrueis, mais aussi en VTT, notamment cette fois ou j’ai là aussi rejoint Meyrueis après être descendu par les crêtes jusqu’au col du Perjuret puis avoir traversé une partie du causse Méjean. Superbe balade et contraste assuré entre le relief cévenol et les arides plateaux calcaires ! 


            • brieli67 10 juin 2014 12:39

              c’est le genêt à balais ??


              ATTENTION TOXIQUE pour le coeur par la sparteine
              avec la graine de Persil, un classique des "faiseuses d’anges

              les chevreuils et les lapins - lièvres adooooooooooorent.

              En agriculture, le genêt fixe de l’azote comme la luzerne et fertilise les sols maigres.

              Sous nos latitudes il faut encore attendre un peu

              à Gérardmé y a pas que la jonquille en jaune !!

              Zen nous le confirmera



              • Fergus Fergus 10 juin 2014 13:21

                Salut, Brieli.

                En fait, on trouve, selon les lieux, des genêts de type cytisus, genista et spartium dans la région. Mais tous sont en fleurs au même moment et participent à la fête.

                Un chevreuil, il m’en est surgi un au débouché d’un sentier de lande à genêt. Il avait chez lui et heureux d’y être.

                Dommage que les jonquilles n’aient pas été au rendez-vous cette année dans les Vosges. Je me souviens d’en avoir vu des tapis naguère. Magnifique spectacle !

                Bonne journée.


              • jcm28 10 juin 2014 13:41

                Je me balade souvent dans le secteur du Mas de la Barque, Bellecoste, Mas Camargue, l’Hôpital, ... c’est le paradis sur terre


                • Fergus Fergus 10 juin 2014 16:31

                  @ JCM28.

                  Je partage votre avis. Et je passerais des heures au Pont du Tarn tant le site est magnifique et loin de toutes les turpitudes de notre société moderne.

                  Bonne journée.


                • cevennevive cevennevive 10 juin 2014 13:43

                  Et les bondons ?


                  Sur la route allant vers le col de Montmirat, on aperçois les Bondons.

                  Il faut s’arrêter et contempler la géante endormie. Ce sont trois collines basses, deux forment les seins, la troisième, à peine renflée forme le ventre.

                  Tiens, cela me fait penser à une anecdote. Un jour que je « montais » à Mende par cette route, embouteillage de camions-grues, de voitures, d’utilitaires en tous genres. Et l’on m’arrête, me disant que la route était barrée pour le tournage d’une publicité, mais qu’il n’y en aurait que pour un quart d’heure.

                  C’était le tournage de la publicité pour une Renault (je ne sais plus laquelle) où l’on voyait la voiture s’élancer dans l’azur...


                  • Fergus Fergus 10 juin 2014 16:35

                    @ Cévennevive.

                    Les Bondons, ce n’est pas mal non plus, même si la « Cham » des Bondons est moins typée que les contreforts du Mont Lozère, encore que les « puechs » soient surprenants et offrent des balcons magnifiques sur les environs. Mais surtout le village comporte une très jolie église et quelques très belles maisons en pierre.

                    Je ne connais pas cette pub. Je vais essayer de la trouver sur le net.


                  • foufouille foufouille 10 juin 2014 14:16

                    ça manque d’arbres comme paysage


                    • jcm28 10 juin 2014 15:33

                      bonjour

                      c’est à 1500 m environ d’altitude, mais il y fait si froid que rien ne pousse

                      les arbres ressemblent à des bonsaïs 


                    • Fergus Fergus 10 juin 2014 16:38

                      Bonjour, Foufouille.

                      Il y a quand même quelques très belles hêtraies, parfois mêlées à des chaos.

                      Et puis c’est une question de goût. Personnellement, j’aime beaucoup me balader en forêt, mais plus encore dans de grands espaces vierges, d’où mon attirance pour l’Aubrac, les Causses ou le Mont Lozère.


                    • Lisa SION 2 Lisa SION 2 10 juin 2014 15:32

                      Bonjour Fergus,
                      sous cet angle, le Chaos de Montgros ressemble à Bécassine semi enterrée, avec ses gros yeux sur une tète ronde coiffée d’un mouchoir et ses bretelles foncées...la nature à inspiré tous les poètes et peintres et vous en êtes un digne représentant.
                      Ma grand mère a été expropriée du Larzac pour le camps militaire destiné aux essais nucléaire en sous sol (?), mais ma fille est de mère lozérienne, donc mes racines sont sauves et suis toujours antimilitariste ...


                      • Fergus Fergus 10 juin 2014 16:48

                        Bonjour, Lisa.

                        Bien vu ! Le fait est que le bloc de droite ressemble à cette héroïne de BD. On voit même son plastron.

                        Le Larzac vaut également le voyage, ne serait-ce que pour ses nombreux chaos de dolomie déchiquetée, pour ses dolines de lin mêlé de coquelicot (superbe mélange de bleu et de rouge !), ou pour ses cités médiévales dont La Couvertoirade, magnifique avec ses remparts, ses vieilles maisons caussenardes et sa superbe lavogne. Sans oublier les très impressionnantes bergeries de pierre que l’on peut admirer dans les rares hameaux.

                        Etre expropriée du Larzac a dû être une expérience douloureuse. Surtout pour laisser la place à des militaires !


                      • claude-michel claude-michel 10 juin 2014 16:18

                        Les gorges du Tarn..un petit coin de paradis.. !


                        • Fergus Fergus 10 juin 2014 17:26

                          Bonjour, Claude-Michel.

                          Oui, les Gorges du Tarn sont superbes, entre le canyon et les magnifiques hameaux qui y ont été restaurés au fil du temps.

                          Mais elles sont un peu trop envahies en été, tant sur la route que sur l’eau par les nombreux canoës. Cela dit, superbes coins de baignade, quand ils ne sont pas trop fréquentés. Celui que je préfère n’est toutefois pas dans la partie la plus touristique, mais nettement plus en amont, à deux km environ au dessus de Cocurès en direction du Pont-de-Montvert : lien (en espérant qu’il fonctionne).


                        • bakerstreet bakerstreet 10 juin 2014 19:15

                          Merci Fergus pour ce billet. 

                          J’ai découvert la région de Florac il y a quelques années, et elle m’a réconcilié avec le tarn, ne connaissant auparavant que ses gorges, sans doute superbes, mais trop touristiques. 
                          Dans l’imaginaire, elles prennent toute la place

                          Si bien que les gens ne connaissent pas le haut Tarn, si beau, que l’on peut remonter, en ne pouvait être qu’autrement dans les pas de Stevenson. 
                          C’est vrai qu’il y a de pires compagnons. 

                          Lui comparait très à propos ces magnifiques hauteurs avec celles de ses highlands natales. 
                          Nos landes bretonnes sont un peut jalouses. 
                          Seule la vision de la mer, du haut de leur colline, du coté de Braspart, leur permet de enorgueillir 
                          Voilà une région qui vous donne envie de vous projeter dans une autre vie, dans un autre ailleurs. 
                          On dirait le sud, 
                          on dirait le nord. 
                          Une région qui vous ferait perdre la boule

                          • Fergus Fergus 10 juin 2014 20:04

                            Bonjour, Bakerstreet.

                            Stevenson a été un voyageur et un observateur avisé des différents massifs cévenols et des personnes qui les habitaient de son temps. Son souvenir est, aujourd’hui encore, omniprésent dans la région ; il perdure chaque année, sur la route qui porte son nom, par le truchement de voyageurs anonymes accompagnés des descendants de l’âne Modestine.

                            La comparaison avec les Highlands est assez juste. Mais vous avez raison de souligner que les landes bretonnes n’ont rien à leur envier, particulièrement lorsqu’on se balade sur les crêtes des Monts d’Arrée, entre Mont Saint-Michel de Brasparts et Roc’h Tredudon.

                            Comme vous, je trouve le haut Tarn magnifique et tellement plus séduisant qu’il n’est pas envahi par les hordes de touristes qui, pour la plupart d’entre eux, se contentent de sortir pour quelques pas de leur voiture ou de leur car entre Ispagnac et Peyreleau.


                          • brieli67 11 juin 2014 00:51

                            sont ainsi en Lozère ??


                            à Massegros

                             En grec, Φέτα, il y a un accent diacritique, tonique, 
                            dont l’absence me gêne en français

                            Lactalis  se fait boycotter
                            n’est ce pas ?

                            • Fergus Fergus 11 juin 2014 09:13

                              Bonjour, Brieli.

                              Le Massegros, c’est déjà quasiment Séverac-le-Château, et donc l’Aveyron. Mais le lait vient bien, en grande partie, de brebis lozériennes des grands causses.

                              On est là dans l’industrie lourde, et si cela donne de l’emploi dans la région, les produits qui sortent de la fromagerie géante de Massegros ne sont pas faits pour satisfaire les véritables amateurs de fromages de qualité, au lait cru et affinés dans les règles de l’art.

                              Personnellement, je fuis ces produits (qui plus est, je déteste même la vraie féta) et je leur préfère les productions modestes des rares paysans qui continuent à élaborer le fromage à l’ancienne, tel qu’on le faisait, lorsque j’étais gamin, chez mes grands-parents où se côtoyaient vaches, brebis et chèvres. Mais il devient de plus en plus difficile de trouver des fournisseurs...


                            • brieli67 11 juin 2014 15:11

                              Un passé de neurobiochimiste : j’aime bien « traficotter » l’alimentaire.

                              THIES un alsaco de Paris a partagé ma paillasse chez le Nobel LEHN à la Krutenau-ès Plat

                              On peut laiSser pourrir en quelque chose de bien ces « fromages saumurés » des Balkans.
                              Vache, brebis, chèvre, dromadaire, ânesse ..... surtout qu’il soit bien gras

                              Déssaler la masse pendant 6 jours dans de l’eau à changer tous les jours : progression de 2 à 3 mm par jour.
                              2 jours de mise au parfum ( phase non obligée) d’herbes, épices dans un mélange huile/eau......ou alcools

                              puIs laisser sécher mûrir sa croûte dans le bac à légumes du frigo. 5=6 j
                              d’ailleurs le frometon aura sûrement dispru en cours de route.

                              NB on peut aussi se faire du Bleu-maison avec ce féta,
                              avisz’ô ’matrices & mateurs.



                            • Fergus Fergus 11 juin 2014 16:18

                              @ Brieli.

                              Tu as sans doute raison, mais je crois que j’en resterai aux recettes traditionnelles et à un affinage suffisamment long pour que les fromages deviennent, selon leur nature, redoutables à l’odorat (munster, époisses, maroilles, pont-l’évêque) ou durs comme de la pierre pour les chèvres. 

                              Bonne journée.

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