Vers 1920 Paul Valéry s’en plaignait déjà. « En France, observait il, une oeuvre s’expose plus à un jugement qu’à la délectation ». Du côté des défenseurs de l’écrivain, « La revue des deux mondes » fait de l’« Après Littell » le thème de son numéro de décembre 2006, « dans un pays comme la France où l’Histoire s’est toujours racontée dans l’espace littéraire ».
« Et si Littell avait marqué là un point décisif ? Non par on ne sait quelle victoire du roman sur l’Histoire, mais au contraire par un processus esthétique d’harmonisation des deux ? », s’interroge son rédacteur en chef, Michel Crépu.
Conclusion sur « Les Bienveillantes » de la revue « L’Histoire », qui orchestre traditionnellement le débat historique en France : « Ce livre est insoutenable mais captivant. Il faut le mettre entre toutes les mains ».
« On oublie que la force de la littérature tient au caractère exceptionnel de ses personnages. Elle aborde l’Histoire par la bande et se sont souvent des marginaux ou des pervers comme Vautrin ou Bardamu qui offrent le mieux accés à la réalité d’une époque. Peut-être même que seul un personnage atypique idéaliste, disent certains, pourrait faire office de passerelle entre nous , lecteurs humanistes du XXIe siècle et eux les nazis. » Paroles des auteurs de « l’écriture génocidaire » citées par Nathalie Crom de Télérama dans l’émission « Répliques » de France Culture.Vautrin , Bardamu, Max Aue ?
A propos du tract de Marc -Edouard Nabe : Les ravages du style célinien, qui passait le message génocidaire comme en contrebande, se sont fait sentir jusque bien après la guerre, bien que bridés par la loi et l’absence de talent, sous la plume de négationnistes comme Paul Rassinier et Roger Garaudy, ou de « rouge-brun » tels que Jean-Edern Hallier et Marc-Edouard Nabe. Et de constater qu’aujourd’hui encore, le discours antisioniste, qui a achevé sa mondialisation, fait des Juifs, comme soixante ans auparavant et pour de tout autres raisons, dans un tout autre contexte, des cibles potentielles, où qu’ils se trouvent dans le monde.
Oui , il y a des choses qu’il faut vivre sans que la vie soit un roman ( ceci est le domaine du fantasme ... qui un rempart contre le Réel et son horreur ).