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En réponse à :


jean-pierre castel 19 novembre 2012 14:01

Vous êtes 100% fidèle à la vulgate chrétienne, style Rodney Stark
Il faut pourtant ne pas avoir froid aux yeux pour dire que « La physique d’Aristote ou les mathématiques de Pythagore (qui constituaient une sorte d’initiation spirituelle) ne rentrent pas dans le cadre de la science ».
La science de Newton est certes « nouvelle » par rapport à celle d’Archimède . Mais on ne peut pas plus imaginer Newton sans Archimède que Galilée, Kepler et Newton sans Thalès, Euclide et Ptolémée , ni d’ailleurs, plus près de nous, Einstein sans Newton (ni en outre Thomas d’Aquin sans Aristote) ! La démarche de tous les scientifiques « modernes » s’inscrit dans le développement de la pensée logique, dans la longue lignée de la recherche de lois rationnelles, non intentionnelles, gouvernant l’univers , et dans la mathématisation du monde, démarche qui remonte à Pythagore, reprise en dehors de l’Europe par les mathématiciens indiens et arabes . L’origine de cette lignée, la naissance de la démarche rationnelle, tant scientifique que philosophique, se situe dans la Grèce polythéiste de Thalès, de Pythagore, de Socrate et d’Aristote , sans aucun rapport avec un quelconque monothéisme. Opposer la science « qualitative » des Grecs à la science « quantitative » du XVIIème siècle revient à ignorer que la géométrie et les sciences du nombre (arithmétique, algèbre, analyse) sont des branches sœurs des mathématiques, distinctes mais complémentaires et ayant chacune connu un développement parallèle depuis l’Antiquité.
Comme le dit Michel Serres : « Les fondateurs de fait de la science moderne se disent moins les héritiers de Copernic ou de Galilée qu’ils n’apprennent leur métier dans l’œuvre d’Archimède. » , ou Bernard de Chartres (vers 1130-1160) : « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants. Nous voyons plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient les anciens, non par la pénétration de notre propre vue ou par l’élévation de notre taille, mais parce qu’ils nous soulèvent et nous exhaussent de toute leur stature gigantesque. » 
« La science et la philosophie grecque ont stagné puis dégénéré avant l’avènement du christianisme » Peut-être avez-vous oublié que ce sont les évêques qui ont fermé les écoles de philosophie grecque et pourchassé les philosophes et les savants, qui trouveront pour certains refuge dans le monde arabe ou perse (d’où l’âge d’or arabe) où succomberont comme Hypathie lynchée sur ordre de Saint Cyrille.
La science expérimentale est née dans l’Europe chrétienne (et dans le monde arabe), c’est un fait. Mais le fait que ce soit un Gènois qui ait découvert l’Amérique permet-il de dire que c’est grâce à la ville de Gènes ? Vous ne craignez pas d’excuser l’Eglise dans l’affaire Galilée, comme PC chinois protège encore l’image de Mao. Lisez l’Eglise et la science de G Minois, ou le Syllabus ou encore Humanis Genere !
« L’idolâtrie est une dégénerescence des religions » dites-vous. Puis-j vous rappeler Psaume 96, 5 ; 1 Chroniques, 16, 26 « Car tous les dieux des peuples sont des idoles. » Toutes les religions non monothéistes sont donc bien dégénérées, selon vous ?
« Le Moyen-Age connaissait très bien l’Antiquité aussi. » Platon et quelques textes d’Aristote ne résument pas toute l’Antiquité.
Bref, nier le « miracle grec » et la Renaissance fait bien les affaires d’un certain christianisme, comme attribuer l’antisémitisme aux païens.




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