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En réponse à :


sobriquet 17 mars 2010 00:34

Mouais je la voyais venir celle-là. Toujours cette vision du Progrès inexorable et révolutionnaire, incontournable... Je veux bien vous donner une petite leçon, mais tâchez de vous renseigner par vous même, plutôt que vous faire la voix de l’ignorance.

L’émergence de l’agriculture n’a pas porté de coup d’arrêt à la consommation de plantes sauvages. La baisse importante de leur consommation un phénomène très récent, que l’on peut faire remonter au mieux au début du siècle, mais plus particulièrement à la suite de la seconde guerre mondiale. Les plantes sauvages ont toujours eu une importance stratégique chez les populations les moins riches. Aujourd’hui encore, on consomme abondamment des champignons, des prunelles, etc. Les châtaignes, entre autres sont très intéressantes nutritionnellement. D’autres plantes ont été cultivées puis abandonnées. L’égopode podagraire, notamment, semble avoir été abandonnée car elle proliférait trop... Le régime crétois authentique est connu pour la longévité qu’il procure et pour sa richesse en plantes sauvages. Si vous passez dans une maison de retraite, vous rencontrerez à n’en pas douter des gens qui mangeaient régulièrement des plantes sauvages dans leur jeunesse ; des pissenlits entre autres.

Par ailleurs, on peut aussi bien citer des espèces qui ont co-évolué de longue date avec l’humain et qui nous sont encore familières : pommes, carottes, ... l’homme a effectué des sélections sur ces espèces, mais à un rythme incomparablement plus raisonnable que ce que l’on fait depuis le 20e siècle.

Pensez-vous qu’il aurait fallu tester en laboratoire les milliers de variétés de pommes qui existaient au début du siècle, et qui pour la plupart avaient une répartition très locale ? Avec 5 variétés de pommes commercialisées aujourd’hui en France, ça paraît peut-être moins absurde.

Quant à la question de la productivité, en effet, amusons nous. Commencez par constater que 70% des surfaces agricoles sont destinées à la production de viande (fourrage et pâturage). Constatez que nous sommes en surproduction et surconsommation de viande. Constatez qu’en convertissant ces surfaces de cultures à une production alimentaire directe, nous pourrions allègrement nourrir le double de la population mondiale actuelle, et encore, je suis modéré. Concluez que nous n’avons aucun problème de productivité.

Mais continuons à nous amusez, puisque vous semblez d’humeur. Comparez le rendement énergétique de la production d’un quintal de blé de Beauce à celui d’un quintal de la plante sauvage de votre choix, en milieu sauvage. Comparez le coût environnemental d’un millier d’hectare de cultures intensives à celui de la surface sauvage permettant une production comparable. Le rendement pourrait être dix fois moindre, on y gagnerait encore.

Avec un hectare de plantes sauvages ou semi-sauvages, on pourrait nourrir de manière équilibrée environ 4 personnes. avec les 300 000 km² de surface cultivables que comporte la France, on peut affirmer avec une prudence excessive que l’on pourrait nourrir 120 millions d’habitants.

A quoi serviraient les PGM dans ces conditions ?




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