Madame Cheverney, bonjour !
Comme vous avez eu la gentillesse de me faire part de vos interrogations, je vous répondrai point par point.
- Je ne doute pas un seul instant que le flamand soit un brave type généreux et hospitalier là où il est chez lui. C’est quand ils sont tous ensemble noyés dans un mythe que cela se gâte, on pourrait en effet appeler cela la culture d’un peuple.
- Quant aux bières, vous avez fait un mauvais choix : vos deux préférées sont typiquement bruxelloises. Ceci dit, la bière - plus de mille appellations différentes - est, avec les pralines, quasiment le seul reliquat de notre culture commune.
- La sécession, qui couve depuis des années dites-vous, est le seul fait de voracité inébranlable du mouvement flamand, un mouvement populiste qui a un peu trop fricoté avec le nazisme pour qu’il ne soit pas franchement suspect, si pas pavé de bien mauvaises intentions.Une séparation dont, c’est vrai, nous ne voulions pas. Mais puisqu’ils nous l’imposent, autant qu’elle soit juste et là, c’est plutôt la volonté d’écraser l’autre qui prévaut.
- Le Roi ! Le Roi un arbitre ? La seule chose qui l’intéresse, c’est sa couronne. Une Belgique coquille vide lui suffit amplement. Ce qu’il craint, c’est l’éclatement du pays, de SA nation. Or, sa nation, plus personne n’en veut. Ni les Flamands qui veulent leur république. Ni nous qui ne voulons être des sous-citoyens colonisés sur nos terres. L’abîme qui nous sépare est désormais trop grand et il n’y a plus qu’à l’étranger que le label Belgique fait vendre. Chez nous, il est soldé, sold-out..
- Nous rattacher à vous ? Le moment venu, nous en discuterons d’égal à égal et ce même si nous sommes quatorze fois moins nombreux que dans votre hexagone. D’égal à égal, exactement ce que la Flandre nous dénie. Exactement ce sur quoi nos politiques félons ont cédé.