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En réponse à :


morice morice 5 octobre 2011 23:53

 Franchement j’ai hâte de voir le volet Français .Une petite question pourquoi vos articles sont systèmatiquement moinssés ,est ce parce qu’ils disent trop de véritès et que ça gêne certains lecteurs qui se sentent visés ou est ce de la jalousie pour le travail que vous fournissez si assiduement ?`


merci : pour deux raisons : car je m’attaque à l’extrême droite négaitonniste, qui ne le pardonne jamais, et par jalousie de ceux qui n’arrivent pas à tenir le même rythme : parmi mes détracteurs, des virés d’ici qui peinent à faire un texte tous les 36 du mois et qui virent à tire-larigot leurs lecteurs, après m’avoir reproché de demander à le faire ici : personnellement, à les voir en ce moment parler de leur dada, l’islamophobie qu’ils ont tenace, ça me fait rire : j’ai été le premier à parler de Gilles Kepel ici, et de ses ouvrages : ils le découvrent aujourd’hui dans un article du Monde, et n’arrivent même pas à COMPRENDRE ce qu’il a écrit : ils en arrivent à l’inverse même de ses conclusions, il faut le faire !

mon article avec Kepel

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-ravages-de-la-religion-86277

je continue à dire que j’y avais pressenti les révoltes arabes.

extrait :
Comme le souligne dans sa critique Vincent Vier, pourtant, l’islam, historiquement, s’acheminait avant 2000 vers un islam modéré, et c’est bien ce que disait Kepel. « La thèse défendue par Kepel est la suivante : le développement de l’Islamisme correspondrait à une phase de tension liée au contexte socio-économique et politique des années 1970-80, mais sa faillite à la fin du siècle ouvrirait la voie au pluralisme et à la démocratie. Il convient ici d’explorer plus en avant cette argumentation afin de mieux l’analyser. D’une part, nous dit l’auteur, l’avènement d’une nouvelle ère (moindre pression démographique et exode rural ralenti ; mondialisation accélérant l’occidentalisation) créerait aujourd’hui des conditions moins favorables à l’Islamisme. D’autre part, l’expérience d’une phase de repli identitaire permettrait paradoxalement à ces sociétés, en réaction à ces excès, de s’approprier pluralisme et démocratie, notions jusqu’alors perçues comme d’importation occidentale. Kepel montre que, lasses des promesses non tenues et des violences, les populations rejettent effectivement autoritarisme politique et Islamisme, de plus en plus renvoyés dos à dos, et ressentent une profonde aspiration au pluralisme. L’inflexion du discours islamiste modéré, qui s’inspire désormais de principes hier encore honnis (notamment en matière de droits de l’homme) s’inscrirait dans ce contexte nouveau ». Qu’est ce qui a bien pu gripper le processus inéluctable, sinon l’attentat du 11 Septembre, en définitive, et la mise en valeur dans des proportions effarantes d’un individu devenu le chantre d’une vision réactionnaire de l’islam née en Egypte, et n’ayant séduit jusqu’alors qu’un petit groupuscule de fanatiques ?
A partir de cette réflexion, une idée fondamentale apparaît en effet : n’aurait-on pas assisté à une coalition de fait entre un pouvoir wahhabite chancelant, fruit d’une hérésie religieuse selon certains, qui voyait la démocratie annoncée venir lui enlever sa place dans un délai de plus en plus bref, comme en Iran au seuil de l’an 2000 avec leurs mollahs chiites, et un autre pouvoir désireux de se trouver un ennemi lui permettant de tenir à flot une économie de guerre reposant sur les contrats faramineux passés à sa propre armée ? N’aurait-on pas assisté à l’accord entre deux pouvoirs afin de réallumer les flambeaux d’une vision de l’islam traditionnel qui périclitait ? Pour moi, ça ne fait aucun doute : il y a trop de preuves de l’ingérence de l’Arabie Saoudite dans les préparatifs ou la dissimulation de cet événement majeur. Je vous ai déjà dit, à la suite du visionnage de Power of Nighmares, qu’Al-Qaida était une fabrication complète et désormais un label apposé à n’importe quel mouvement terroriste inorganisé. Cela se confirme une nouvelle fois. L’islam, comme toute religion, ça se manipule, et ces dernières années le démontrent.

l’article du Monde : lisez bien la conclusion !
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/04/banlieues-de-la-republique_1581976_3224.html#ens_id=1574671

Le problème, montre Gilles Kepel, c’est que l’Etat bâtisseur ne suffit pas. Les tours ont été rasées pour certaines, rénovées pour d’autres, mais l’Etat social, lui, reste insuffisant. La politique de l’emploi, incohérente, ne permet pas de raccrocher les wagons de chômeurs. Les transports publics restent notoirement insuffisants et empêchent la jeunesse des deux villes de profiter de la dynamique économique du reste de la Seine-Saint-Denis. Plus délicat encore, la prise en charge des jeunes enfants n’est pas adaptée, en particulier pour les familles débarquant d’Afrique subsaharienne et élevés avec des modèles culturels très éloignés des pratiques occidentales.

Que faire alors ? Réorienter les politiques publiques vers l’éducation, la petite enfance, d’abord, pour donner à la jeunesse de quoi s’intégrer économiquement et socialement. Faire confiance, ensuite, aux élites locales de la diversité en leur permettant d’accéder aux responsabilités pour avoir, demain, des maires, des députés, des hauts fonctionnaires musulmans et républicains. Car, dans ce tableau sombre, le chercheur perçoit l’éveil d’une classe moyenne, de chefs d’entreprise, de jeunes diplômés, de militants associatifs, désireuse de peser dans la vie publique, soucieuse de concilier identité musulmane et appartenance républicaine.




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