• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


velosolex velosolex 4 octobre 2011 17:25


L’article se barre un peu dans tous les sens, et à tendance à vouloir régler trop de comptes à la fois, ce qui pourrait nuire à sa pertinence.
Néanmoins c’est un article de valeur, justement pour ces défauts, qui sont sans doute à la mesure de la colère que l’auteur veut nous faire sentir.
Et qui ne peuvent que provoquer des réactions variées...N’est ce pas ce que l’on demande d’un article, de déclencher des débats ?
Ca nous change un peu de cette foutue objectivité qui n’est souvent qu’une volonté de manipulation hypocrite, attachée aux valeurs sacrées du temps.
Je m’attacherais ici à parler de la langue française, et de sa décadence supposée.
 L’histoire heureusement n’est pas finie. Bon, c’est vrai que le Français occupe une place moins grande, qu’auparavant, mais n’était-elle pas exagérée, quand l’aristocratie anglaise en avait fait sa langue vermiculaire au moyen-age, avant d’être adoptée à la cour de Moscou, avant que Napoléon ne commence à la transformer en langue de l’ennemi.
Il en est ainsi. Le grec, le latin ont eu leur temps. Il en sera de même de l’anglais.
C’est vrai que l’influence de cette langue est assez perverse, dans le sens qu’elle se comporte effectivement comme une novlangue, une code de la pensée à usage limité, avec des mots et des expressions faisant office de code de la route pour échanger à minima et comprendre le monde de la même façon.
Ce n’est pas l’anglais de Shakespeare, très riche, mais une anglais petit-nègre, assez désastreux pour les anglais eux mêmes, dans le sens qu’ils ne sont pas protégés contre ces productions débiles, filmés aux quatre coins de monde, et qui reviennent dans leur pays sans avoir besoin d’être traduit, mais qui sclérose et appauvrit petit à petit la langue natale, par un effet de feed-back désastreux.
« feed-back », je n’ai pas de scrupule à employer des mots anglais. Les mots français l’ont été bien aussi, ( d’ailleurs n’oublions pas que la langue anglaise est composée à quarante pour cent de mots français, et que des mots comme towel, serviette en anglais, vienne du mot toile, qui en Normandie signifiait le morceau de tissu pour laver.
L’étymologie des mots est souvent marrante ( je m’égare un peu mais on n’est la pour ça)
Ainsi le mort marmelade, confiture d’oranges, vient de la cour d ’Écosse, ou la jeune reine Mary était malade,et où un cuisinier français composa cette confiture pour la jeune enfant : Mary-malade devint ainsi marmelade.
Les anglais sont les premiers victimes de l’internationalisation de leur langue. Quand le Français était utilisé par les aristocrates, l’anglais l’est pour les échanges à minima et pour les commerciaux. Heureusement aussi pour lui par les écrivains.
( Notons que l’écrivain américaine Nancy Huston écrit maintenant ces bouquins en français, avant de les traduire elle-même en anglais. Elle s’est aperçue que son style avait gagné par cette technique et s’était bigrement enrichi en nuances. )
On ne dira donc jamais assez le profit que l’on peut faire en étant bilingue. Car la démarche de Nancy Huston pourrait être bien sur inversée. Romain Gary écrivit beaucoup de ses livres directement en Anglais. Cette gymnastique nous permet sans doute d’avoir accès à des domaines nouveaux de la pensée et de l’expression.
Divine surprise de constater qu’une nouvelle langue, en accord avec des domaines cachés de notre personnalité profonde, nous permet de nous renouveler, ou même de nous révéler à nous même.
D’où, l’importance, c’est vrai, que les langues vivent, pour pouvoir s’enrichir les unes les autres.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès