Le détournement de sens des termes auquel nous assistons illustre parfaitement la confusion qui règne dans les esprits.
Les néologismes abondent, le sens des mots explose dans une polysémie de taille inquiétante, épidémique et, je crois, internationale.
Les royaumes, les empires, les fiefs bien gardés, sont en dislocation. Ils sont à la recherche d’une langue impériale qui ne se profile toujours pas.
L’anglais est au monde d’aujourd’hui ce que le latin était aux temps de l’Empire romain. Sauf que l’Empire n’existe que virtuellement.
Cet empire, c’est le marché, qui se trouve partout et nulle part. Car, quelle est la fin ultime de cette gigantesque (pléonasme) tour de Babel ? Le système anonyme des pouvoirs politiques, financiers et de la consommation.
L’anonymat est, par nature, indestructible. La langue comme mouvement perpetuel, autoréglé. On s’y perd, et là est le but de la manoeuvre.