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Walid Haïdar 18 octobre 2011 17:04

« Nulle part il n’est question de »sans doute«  ; j’ai pris l’exemple de l’Ancien Régime parce qu’il est plus proche de nous historiquement et sur le plan de l’identité, mais j’aurais tout aussi bien pu employer celui des sociétés polynésiennes ou amérindiennes étudiées par M. Mauss dans l’Essai sur le don. La problématique clef de l’article est la répartition du capital, dont résulte tout le reste. »


Voilà. Je ne suis pas d’accord avec « plus proche de nous sur le plan de l’identité ». Je suis Français de naissance, et je ne me sens absolument pas proche de l’ancien régime, je m’en sens même viscéralement éloigné. Et je disais que votre présentation était spécieuse justement parce qu’elle faisait in extenso la démonstration d’une forme particulière de protections contre une certaine forme de totalitarisme. Mais d’une part cette forme est elle-même totalitaire (poids des traditions, privilèges et conservatisme extrême, castes...), d’autre part il existe bien des idées qui ont la vertu de reposer sur autre chose que des croyances et des injustices, et sur lesquelles il eut été plus approprié de s’attarder. Des idées plus proches de nous... sur le plan de l’identité... si je puis me permettre d’utiliser ce mot à la mode. Je me sens bien plus proche, et de nombreux Français avec moi, de l’autogestion et de la démocratie directe que de l’ancien régime.

Par ailleurs sur la question du rapport politique-économique, je suis tout à à la fois dans la ligne marxiste, et dans son dépassement (après avoir été un peu naïf sur la question étant ado, pensant que le conditionnement du pouvoir était à sens unique, de l’économique vers le politique, en bon petit Marxiste). Quand je parle d’équilibre des pouvoirs, ceux-ci reposent bien entendu sur le capital de chaque agent. Si l’état est propriétaire de tout le patrimoine public, c’est le Léviathan. Si la propriété publique est vide, il n’y a pas de bien commun, et donc il n’y a pas de souveraineté populaire mais simplement le chacun pour soit, et ce même si on fait des assemblées populaires.

Par conséquent il faut que le bien public soit réparti à travers les différents échelons, et ce de façon appropriée pour avoir un équilibre matériel des pouvoir. Cependant, ceci ne peut pas être mis en place sans des assemblées populaires et la démocratie directe, qui elle-même comme on vient de le voir n’a pas de sens en l’absence d’une répartition adéquate du bien commun. C’est alors qu’il ne faut surtout pas se poser la question de la poule et de l’oeuf : « la démocratie directe d’abord ou la répartition du capital d’abord ? »

Cette question n’a pas de sens. Je fais simplement le pari que les questions de la rerépartition de la propriété (du capital en fait) et de la légitimité de la décision (et la solution de la démocratie directe), vont germer ensemble, et que c’est par le jeu
1/ de l’effondrement du système
2/ de l’activisme citoyen qui ira croissant
que la rerépartition adéquate du capital et la démocratie directe se mettront en place petit à petit et aussi par à-coups, conjointement et aussi incertainement et contradictoirement.

Je ne vois pas d’ordre pérenne, économique et relativement pacifié (guerre homme/homme mais aussi homme/écosystème) faisant l’économie de la démocratie directe.
En un mot : ce me semble être le sens actuel du courant de l’Histoire.

enfin sur l’éducation : en effet, l’alphabétisation est d’un point de vue Historique, la conséquence de la division du travail et de la mutation de l’économie. Mais c’est un fait du renversement de l’ancien régime quand même, puisque cet ancien régime correspondait à cette ancienne économie, et un progrès en soit. Après, qu’il y ait eu par ailleurs la télévision pour contrecarrer la mise au service de l’intelligence et de la collaboration citoyenne de ce capital technique accumulé, je ne le nie pas. Mais voilà un fait encore : je vis au Sénégal, et je peux garantir que l’alphabétisation est une valeur ajoutée sur tous les plans de la société. Car ici aussi nous avons le divertissement, et même moins qu’en France, mais nous avons les chefferies religieuses, et l’analphabétisme. Et le délabrement des relations sociales ici est bien pire qu’en France en réalité (en dépit des clichés à la con du nègre souriant). Il est bien pire au sens où le lien social le plus répandu, et il est absolument répandu dans chaque pouce de la société, le seul lien c’est celui de corruption. Et si vous vous intéressez à l’ancien régime, vous devriez savoir à quel point il était corrompu : éminemment corrompu.

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