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Mmarvinbear Mmarvinbear 19 octobre 2011 12:45

Ce clone de Morice ( le seul, l’ unique ) porte bien son nom en tout cas...


Faire dater le début de la « déchéance » française à 1973 signifie faire preuve d’une parfaite ignorance de la réalité historique.

De la même façon, imputer les difficultés actuelles à l’ Europe est faire preuve d’ une méconnaissance politique totale qui confine à la propagande frontiste.

Le véritable déclin a commencé en 1945, quand il fut clair que le monde était désormais dominé par deux géants. Les USA et l’ URSS, adoubés par leurs puissances économiques, leurs territoires et potentiels économiques relativement intacts et leur aura de véritables vainqueurs de l’ Axe.

L’ Europe était en ruines. Le continent était pratiquement incapable de nourrir ceux qui avaient réchappés aux 6 années de guerre. Sans l’appui financier et matériel des USA (qui ne faisaient pas uniquement preuve de philanthropie, ne rêvons pas), la reconstruction du continent serait sans doute encore en cours.

A cela, s’ajoute la décision désastreuse des politiques français de l’époque de tout faire pour conserver l’ empire colonial, à l’ exception de Madagascar déjà indépendante de fait, s’imaginant encore dans les années 20, alors que l’ Angleterre, elle, avait compris qu’ elle avait plus à y gagner en renonçant à son empire, tout en maintenant un lien privilégié avec les nouveaux pays.

Aujourd’hui encore, le Commonwealth montre la sagesse du choix britannique. 

La seconde raison du déclin économique est le changement radical de l’équilibre énergétique dans les années 50, quand le pétrole a remplacé le charbon comme source d’énergie principale. L Europe est riche en charbon, mais pauvre en pétrole ( même les gisements de la mer du Nord ne suffisent pas à couvrir les besoins du continent ). L’importation est donc nécessaire et c’est le début d’un endettement croissant.

Tout cela a contribué à affaiblir l’économie et les finances de l’ Europe au point de rendre nécessaire l’inévitable : le marché des échanges entre petits pays était entravé par des taxes et des droits de douanes que les USA ne connaissaient pas pour leurs marchés intérieurs. Sans parler des taux de changes variables entre les monnaies, véritable source de spéculation pour les traders malgré les efforts du SME pour tenter d’y remédier.

L’attaque massive contre la Lire et la Peseta ont montré les limites du système des monnaies nationales, et les insuffisances d’ une monnaie commune. Quel intérêt de fermer la fenêtre si l’on laisse la porte ouverte ?

La monnaie unique était la seule façon d’ empêcher les spéculateurs de faire leur beurre à l’intérieur de l’ Union.

Cela a été très efficace : même les monnaies périphériques, rattachées à l’ Euro par un taux fixe, sont jugées inattaquables par les traders qui préfèrent maintenant les monnaies asiatiques (les thailandais en savent quelque chose...) pour leurs parties de Monopoly.

Quand aux pays membres de l’union qui ont refusé l’ Euro, ils s’en mordent les doigts. Les suédois sont désormais légèrement majoritaires à souhaiter l’ Euro, mais les coalitions gouvernementales ne trouvent pas d’accords à ce sujet. Les danois suivent le même chemin. Les anglais, eux, ont tellement aimé maintenir leur Livre en dehors du système que désormais le pays ne satisfait à aucun des critères exigés. Pire que pour la Drachme...


Le système a ses défauts, certes. Mais il faut surtout voir que les difficultés ne viennent pas du fait que l’ Euro est une monnaie forte, mais que le Dollar et le Yuan sont fortement sous-évalués, et gardés comme tels par leurs gouvernements respectifs afin de favoriser leurs industries.

Comme l’Union n’a pas d’ exécutif unifié, elle ne peut jouer sur ce levier.

C’est l’origine du problème.

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