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Richard Schneider Richard Schneider 23 novembre 2011 17:52

@Bonjour benevole :

J’avais déjà lu votre article soumis à modération et je suis heureux qu’il soit publié ...

Bien d’accord avec vous quand vous écrivez qu’il « est mathématiquement impossible que les Etats, entreprises (avec une réserve) et particuliers remboursent tous leurs crédits grevés d’intérêts bancaires. »
En effet, les sommes paraissent tellement énormes qu’on ne peut que se poser la question :« comment tout ça finira ? ».

Mais je ferai un distinguo entre les états et les entreprises. Je suis assez de l’avis de Vipère quand il écrit que « l’entreprise a vocation à faire des bénéfices et l’Etat doit équilibrer un budget entre ses dépenses et ses recettes. » En effet, l’État démocratique doit gérer le budget national en tenant compte de toutes les strates économiques, sociales ... des citoyens-électeurs. Or, il y a énormément d’intérêts divergents dans une société. À ceux qui ont été élus de faire en sorte de gouverner en tenant compte « des grands équilibres » d’un pays. C’est une tâche déjà fort complexe au niveau d’un pays, elle paraît insurmontable quand il s’agit d’un conglomérat de pays disparates sur presque tous les plans. Je fais allusion ici à l’Europe - c’est encore pire en ce qui concerne tous les pays du monde. Aussi, les élites européennes (disons plus simplement l’establishment) choisiront entre les diverses solutions pour gérer les budgets celle qui leur semble la plus simple : satisfaire leurs débiteurs, sans trop mécontenter leurs électeurs. Et puisque depuis 73 en France et depuis Maastricht et Lisbonne pour ce qui est de l’Euroland, les états ne peuvent plus créer de la monnaie - les Banques centrales nationales n’ont plus vocation à le faire. On arrive d’ailleurs à cette absurdité : les états ne peuvent rembourser leur dette qu’en empruntant ... En fin de compte, ce système serait à coup sûr la mort d’une entreprise. Ce qui explique que cette dernière se doit de faire des bénéfices - pour éventuellement rembourser des dettes si elle en a, mais aussi « récompenser » ceux qui lui permettent de prospérer : les actionnaires. Or, souvent les gros actionnaires sont les banquiers, qui sont en même temps les prêteurs ... 
 
Les états européens, depuis Maastricht et la création de l’Euroland, se sont conduits comme les entreprises. Ils sont entrés de plain-pied dans le « MARCHÉ » ; depuis, l’ARGENT est devenu l’unique valeur des politiques économiques nationales ; il va dominer les peuples qui vont devenir les garants des emprunts contactés par les états aux banques privées ! emprunts permettant de « payer » les citoyens-électeurs, jusqu’au jour où ce circuit se grippe complètement : c’est alors la crise généralisée.

Tout ce système ne date pas d’hier. Sans remonter aux calendes grecques, les « GRANDS » de ce monde ont toujours eu pour objectif l’asservissement des états et des peuples au grand capital. Cette vaste manipulation mondiale a été imaginée, codifiée par les économistes américains (Hayek - un Autrichien -, Becker, Friedman ...) et a pu s’imposer après la Chute du Mur (« La fin de l’Histoire » de Fukuyama), dans la plupart des pays - y compris en Chine communiste.

La Crise que nous vivons actuellement a ceci de remarquable, c’est que - vous le décrivez fort bien - on ne voit pas comment en sortir. SI, il y a un moyen : c’est faire accepter « démocratiquement » par les peuples le remboursement des dettes dues aux banques privées. Et ces peuples sont tellement manipulés qu’ils acceptent, craignant le pire (Grèce), de payer les erreurs dont ils ne sont in fine pas responsables ... (cf. les élections espagnoles dimanche dernier)
Pour remédier à cette formidable escroquerie, vous imaginez ce que vous appelez « solution citoyenne ». Si j’ai bien compris vous reprenez la thèse, énoncée par certains, de prêts sans intérêt - entre autres pistes. J’avoue franchement que je ne sais pas si cela est possible. Depuis les travaux de Legoff sur les banques et les prêts au Moyen Age, les états - qui pouvaient battre monnaie - ont toujours équilibré leurs budgets en spoliant purement et simplement leurs prêteurs. Croyez-vous que, dans un monde aussi complexe que le nôtre, un seul pays pourrait avoir se sentir assez fort pour tenter une telle aventure ?


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