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krolik krolik 26 novembre 2011 00:49

Les REP ont été développé aux USA sous l’impulsion de l’amiral Rickover.

Il y avait bien des REB (eau bouillante), mais un sous-marin peut se retourner, et un REB qui se retourne ce n’est pas bon du tout, il faut que le combustible baigne constamment dans l’eau entièrement ce qui est le cas du REP quel que soit son orientation par rapport à la verticale.

Les REB ont un meilleur taux de disponibilité que les REP, voire simplement que les Allemands placent 6 de leurs REB dans les 10 meilleurs disponibilité annuelles mondiales.

Au début des années 70, il y avait le choix entre les REP et les REB, d’ailleurs une commande de chaque a été placé, à Creusot-Loire qui a créé sa filiale Framatome pour les REP et à la CGE (avec les Ateliers et Chantiers de Bretagne) pour un REP, et puis il y a eu un rapport américain (rapport Rasmussen) comparatif de la sûreté des filières et des chaînes de défaillance possible, il y était montré que les REP étaient moins productifs mais restaient plus sûrs que les REB en cas d’accident. La commande du REB à la CGE a été annulée et l’on est parti sur un modèle unique devant être standardisé par différents programmes, en bénéficiant d’un retour d’expérience de chaque réacteur portant bénéfice sur les sûreté de la filière.

Maintenant les REP n’ont jamais été bons pour produire du plutonium de qualité militaire.

Pour produire du plutonium de qualité militaire il ne faut pas dépasser des taux de combustion « burn-up » de 8000MW.j/tonne ; ce qui était le cas de la filière française uranium naturel graphite-gaz, et qui est aussi le cas des RBMK (type « tchernobyl) dont c’était la priorité d’utilisation. Avec un REP vous avez des burn-up qui tournent dans les 40 000MW.j/t il y a trop de neutrons qui produisent actinides mineurs et majeurs et notamment des isotopes de plutonium qui sont des poisons pour une arme nucléaire.

Lorsque l’on achète de l’uranium à n’importe quel pays, il y a une clause qui précise que l’uranium ne doit pas être utilisé pour une application militaire, la France s’est toujours attachée à respecter cette clause de façon stricte, donc on a ouvert des mines en France dans cet objectif pour faire ce que l’on voulait avec »notre« uranium.

Une fois que l’on a eu des stocks de plutonium »suffisants« pour toute activité militaire et bien l’on a fermé les mines françaises, arrêté la filière UNGG. Une fois que l’on a des stocks suffisants d’uranium hautement enrichi pour applications militaires et bien l’on a arrêté l’usine de Pierrelatte..

Dans les accidents »importants« on peut noter que le REP de TMI s’est finalement très bien comporté et que les conséquences sur l’extérieur ont été nulles.

Le RBMK de Tchernobyl était d’un type disons »simpliste« sans précaution de sûreté particulière, pas d’enceinte de confinement, un coefficient de vide positif (plus le réacteur s’emballe, plus il s’emballe), une technologie de commande qui permettait tous les bidouillages des opérateurs pour court-circuiter les sécurités ; instabilité à bas régime... etc..

Et bien pour Fukushima c’était des REB, c’est à dire la filière moins sûre telle que définie par le rapport Rasmussen..En sus de quoi les Japonais n’ont pas été très propres dans leur gestion du nucléaire. Nos enceintes de confinement sont équipées d’un gigantesque filtre à sable qui permet de diviser par 100 les émission d’isotopes sur l’extérieur lors des »ventings" de dépressurisation de l’enceinte (filtre à sable imposé par le Pr Pellerin à l’époque). En retour d’expérience de TMI il a été jugé indispensable de mettre des recombineurs d’hydrogène dans les bâtiments réacteurs, en fait un système de catalyse au nickel qui permet de produire de l’eau avec l’hydrogène sans explosion, chacun de nos réacteur est équipé d’une centaine de recombineurs d’hydrogène pour éviter les explosions en cas de fusion du coeur. les Français sont allés proposer des recombineurs aux Japonais il y a quelques années, mais les Japonais ont répondu qu’ils n’étaient pas intéressés et n’ont pas fait la démarche R&D adéquate. S’il y avait eu des recombineurs d’hydrogène les réacteurs auraient eu une meilleurs tête tout de même.

Mais on peut toujours souligner que Fukushima c’est toujours zéro mort par irradiation. Alors qu’au moment du séisme un barrage de 1,5km3 de volume et 18mètres de hauteur de digue s’est rompu et que par chance il n’y a eu que 8 morts imputable à cette rupture de barrage. Ces morts semblent être passés à la trappe, on n’en parle pas, alors que s’il y avait eu huit morts par irradiation on connaîtrait leurs noms par coeur dans le monde entier..

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