Voilà pourquoi notre démocratie se volatilise
Selon une étude du cabinet AlphaValue, les revenus moyens des
dirigeants français, s’ils ont augmenté de 21 %, restent cependant
inférieurs de 10 % à ceux de leurs voisins.
En pleine période d’austérité, le constat risque de faire quelques
vagues. Selon une étude du cabinet d’analyse financière , reprise par le
quotidien , la rémunération moyenne des patrons européens a grimpé de 17 % en 2010 par rapport à 2009.
L’organisme
a étudié les informations publiées par 460 sociétés cotées dans 17 pays
européens, dont 93 entreprises françaises. Le constat paraît étonnant
au regard de la morosité économique actuelle, mais il est en fait la
conséquences des politiques de relance mises en place l’année dernière
qui ont boosté certains secteurs. L’automobile est ainsi l’activité où
les salaires des patrons ont le plus progressé, notamment grâce aux
primes gouvernementales et aux marchés émergents. AlphaValue constate
ainsi une hausse de 225 % de la rémunération. Le secteur minier, avec un
bond de 156 % des revenus, a également profité du développement des
pays émergents.
Les banquiers en tête
Les banquiers
restent cependant en tête. En 2010, les dirigeants des grandes banques
européennes (38 établissements cotés étudiés au total), ont gagné 12,5 %
de plus qu’en 2009, salaires, bonus et actions confondus. La moyenne de
rémunération des banquiers est supérieure de 40 % à celle des
dirigeants des autres secteurs. Les banquiers britanniques arrivent sans
surprise en tête des patrons les mieux payés. Robert Diamond (Barclays)
a ainsi perçu 11,6 millions d’euros en 2010, soit 1700 % de plus que
l’année précédente ! Viennent ensuite le PDG de Crédit Suisse, Brady
Dougan, avec 9,3 millions d’euros, puis Alfredo Saenz Abad de Santander
avec 7,9 millions d’euros.
Aucun Français ne figure dans le top
10. Car Malgré la très forte progression enregistrée en France 44,8 %
dans le secteur bancaire, et 21 % tous secteurs confondus, les patrons
hexagonaux ne sont pas les mieux payés. Avec une rémunération moyenne de
2 millions d’euros annuelles, ils perçoivent mêmes des revenus
inférieurs de 10 % à la moyenne européenne. Les membres des conseils
d’administration touchent environ 61.000 euros par an quand leurs
voisins se voient octroyer deux fois plus.
Dans la banque, le
salaire moyen d’un dirigeant français s’élevait en 2010 à 669.665 euros
par an… soit inférieur de 79 % à celui de leur homologues européens qui
dépassaient facilement les 3 millions d’euros. En comparaison, les
patrons des compagnies d’assurance paraissent mieux lotis. Ils ont
touchés plus de 2,5 millions d’euros en moyenne 2010.
Opacité
Mais
la différence s’explique, selon AlphaValue, par le manque
d’informations diffusées. L’organisme souligne que le montant des bonus
distribués n’est généralement connu qu’un à deux ans après la
publication des rémunérations annuelles. L’autorité de contrôle
prudentiel chargée de contrôler les rémunérations dans le secteur
financier, affirme que le degré de communication est trop disparate d’un
établissement à l’autre.
Enfin, même peu nombreuse (3,4 % des
effectifs en France contre 5 % en Europe), la présence de femmes à la
tête des entreprises peut aussi permettre de comprendre les écarts de
rémunération entre la France et les autres pays. Elles perçoivent en
moyenne un salaire inférieur de 50 % à celui des hommes. En Europe, la
différence déjà conséquente n’est que de 27 %...