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Connolly 22 décembre 2011 15:40
@Eric

« je dirai que vous n’êtes pas assez marxiste ».

C’est normal puisque je ne me considère pas comme marxiste stricto sensu. Cependant je saisis mal la motivation de cette remarque.

« Une même catégorie sociale, qui est d’ailleurs la seule qui ait jamais ressemble a une classe au sens de Marx, portant depuis 150 ans et plus un même diagnostic sur des sociétés qui on été révolutionnées en profondeur, préconisant le même but, avec les mêmes discours. Après, il y des nuances sur le cheminement réel ou envisage.  »

Les mêmes diagnostics sur la logique (ou les logiques) du système socio-économique répondant au nom de capitalisme qui, elle, n’a pas varié depuis 150 ans et génère (toujours depuis 150 ans) les mêmes travers, sous des aspects différents du fait d’évolutions (et non de révolutions : j’adore cette façon d’inverser la dialectique à votre profit, typique des conservateurs « modernes »), évolutions qui relève plus de la forme que du fond. L’orientation envisagée s’inspire bien entendu de ces évolutions ainsi que des leçons à tirer de l’histoire que cela implique.

« Dans l’ensemble elles sont sans intérêt parce que la logique propre de l’analyse de l’existant et du souhaitable portent en elles les modalités et leurs dérives. 
Que ce soit les soviets ou l’État pharaonique stalinien, les anarchistes espagnols, ou les ’autogestionnaires yougoslaves, elles se sont toutes heurtées au vivant, que vous nommez les »défauts humains« . elles ont toutes commencées ou finit par tenter d’apporter une solution finale a ces défauts pour construire un homme neuf. Et toujours par la force. » 

Sauf que les soviets (russes, hongrois, allemands...), la Commune de Paris, les anarchistes espagnols ... ont échoué du fait de facteurs non pas internes (comme pour le bloc soviétique pour l’essentiel) mais externes (répressions sanglantes de leurs opposants). La nuance est de taille cher ami.
Quant à « l’Etat pharaonique stalinien », son échec il le doit à ses fondements non pas socialistes mais plutôt capitalistes, lesquels (que ce soit sous la forme étatique, libérale ou mixte du capitalisme) exacerbent les « défauts » humains sus-mentionnés. 

Pour ce qui est de la notion d’« Homme nouveau », si certains courant socialistes l’ont adopté, ce n’est pas le cas de tous, loin s’en faut. Dans votre diatribe, vous semblez amalgamer tous les courants socialistes. Même si tous reposent sur un socle de valeurs communes (comme tout courant de pensée, temporel comme spirituel, christianisme inclus), des nuances de taille existent néanmoins. C’est un peu comme de dire que tous les musulmans sont islamistes ou que tous les chrétiens sont intégristes. Ne saviez-vous donc pas que nul courant de pensée, nulle idéologie ou doctrine, temporelle comme spirituelle, n’est à l’abri d’un détournement pervers du fait de ses éléments les plus dogmatiques, à commencer par le républicanisme, dont nous nous réclamons tous plus ou moins en France, aux applications sporadiquement liberticides, voire mortifères (terreur jacobines, crimes de masse du directoire, crimes à caractère colonial ou social..., perpétrés aux noms des idéaux républicains inspirés des Lumière) ? 

Ainsi en est-il du socialisme traversé par de multiples courants, eux-mêmes subdivisés (pour aller très vite) pour chacun en 3 principales tendances : les modérés, les radicaux (près aux compromis), les extrémistes (écartant tout compromis).

Pour revenir à la notion d’« Homme nouveau », elle fut adoptée par les courants les plus radicaux du socialisme (qui, je rappelle, est un terme générique), et notamment par les diverses obédiences issus du marxisme-léninisme - qui n’est qu’une lecture particulière du marxisme, lui-même étant une lecture particulière du socialisme. Ils l’ont adopté parce qu’ils partaient du postulat (inspiré de Rousseau) que l’Homme naissait naturellement « bon » et « généreux » mais était corrompu par un environnement qui le rendait « mauvais ». Or tous les socialistes n’adhèrent pas (ou n’ont pas adhéré) à ce postulat. Pour ma part (et pour bien d’autres), on naît ni bon ni mauvais, mais on le devient car ce sont les circonstances et l’environnement qui, en grande partie, fabriquent l’Homme. La nuance est fondamentale... la question étant : non pas comment faire pour éradiquer les « défauts » humains (ce qui aboutit à coup sûr à la mise en place d’une dictature, temporelle comme spirituelle), mais comment faire pour esquiver toute exacerbation des « défauts » sus-mentionnés ?

C’est pourquoi je n’aspire nullement (ainsi que le courant que je représente) à édifier la « Cité idéale », qui est au fond le propre de toutes volontés autoritaires ou totalitaires, quelle soit de gauche, de droite, communiste, nationaliste, libéral, conservatrice, chrétienne, musulmane...
Ce qui explique aussi que d’autres courants de pensée, non issus du socialisme, firent leurs la notion d’« Homme nouveau » : certes les fascistes et les nazis mais aussi les jacobins montagnards à travers leur « Culte de l’être suprême », voire certains catholiques à travers la revue « Homme nouveau » qui existe toujours en France. 
Et pourtant, pour revenir aux jacobins, les principes et valeurs qu’ils ont défendu dès la fin du 18s siècle, n’imprègnent-ils pas aujourd’hui en grande partie les fondations socio-politiques de la République française, sans pour autant faire de celle-ci (bien qu’elle soit loin d’être parfaite) un « vaste goulag » ?

La suite au prochain numéro...





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