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SATURNE SATURNE 20 janvier 2012 11:28

 

Pas mal d’inexactitudes et de contradictions dans cet article. Néanmoins, l’auteur ne faisant pas mystère de ses sympathies au PS, on en comprend mieux l’objectif, néanmoins :

  • 1/ L’état 4001 (nom technique du système en vigueur depuis 1980) a le mérite d’exister, et il faut surtout de ne pas changer régulièrement, ce qui interdirait toute comparaison à long terme. En effet, au delà du système statistique employé, l’important est d’avoir le même sur une longue période, pour faire des comparaisons valides. Changer de système en cours de gué , en particulier à l’occasion d’échéances présidentielles et d’alternance, serait désastreux. Quelque soit le parti politique au pouvoir, l’opposition et l’opinion l’accuserait aussitôt de casser le thermomètre pour qu’on ne puisse plus contrôler l’évolution de la fièvre ( ou plutôt de changer les degré Celsius par des Fahrenheit).

    Tout politique qui ferait cela serait accusé de ne pas avoir confiance dans son action future et de vouloir par avance empêcher de mesurer l’efficacité de son action.

    Par ailleurs, avoir 20 ou 30 de recul est très intéressant. Par exemple, on glose beaucoup sur les règlements de comptes à Marseille. Ils existent et sont préoccupants, certes. Mais qui se souvient ( hormis quelques vieux flics, magistrats ou journalistes du Soir) que le record absolu date de 1985( 61 morts, contre 28 cette année). Avoir beaucoup de recul permet de relativiser certaines psychoses. Évidement, si personne ne travaille sur les chiffres et le recul, ce n’est pas la faute du système, qui , lui, est là pour cela.

  • 2/ L’état 4001 ne mélange pas les torchons et les serviettes. Seul le chapitre « total des crimes et délits constatés » et son évolution en % le fait, pour avoir une idée générale. Le problème est que ni la presse ni le public ne s’infuse les 60 pages du rapport, qui détaille par crime ou délit et par agrégat. Mais cela existe. Celle qui est intéressée par l’évolution des viols peut le faire, le banquier ou le bijoutier concerné par les vols à main armée trouvera sa réponse, etc. Mais personne ne fait l’effort de consulter, hormis les criminologues.

  • 3/Personne ne prétend que le système actuel est parfait. Bien sûr que personne de sérieux ne prétend que si 22 000 viols ont été enregistrés en 2011, par exemple, ca veut dire qu’il n’y en a pas eu un de plus ou de moins. Evidement que 3 à 4% sont des faux viols, enregistrés pour nuire à des proches. Evidement qu’à l’inverse, un nombre important de viol n’ont pas été portés à la connaissance des autorités de l’action publique.

    Mais que proposer à la place ? Les études de victimation ? Mais tous les gens sérieux, hormis ceux qui vivent de ces études, savent qu’elles ne sont pas fiables, mais en sens inverse (exagération, volontaire ou non, du nombre d’affaires). Comme un sondage ne fait pas le chiffre réel du résultat de l’élection, il y beaucoup de trous dans la raquette. Les sondés sont peu nombreux par rapport à la population générale, ils restent anonymes et peuvent donc déclarer n’importe quoi. Je peux dire au sondeur qu’on m’a volé 3 fois ma voiture cette année alors que c’est faux, victime 2 fois d’attouchements dans le métro ou d’incivilité, sans aucune vérification ni recoupement.

    Par ailleurs, nombres d’infractions n’ont quasiment pas de « dark number » et sont donc incontestables. Les homicides volontaires (hormis quelques « disparitions inquiétantes » qui s’expliquent par le fait que le cadavre n’a pas été retrouvé), les braquages de fourgons blindés, ça ne passe pas inaperçu, il n’y a rien qui « passe à l’as ». Il y des témoins, des plaignants fiables, un préjudice constaté.

    Et enfin, quand bien même (et c’est déjà le cas depuis 3 ans) on croise pour un délit donné (vol de portable ou de CB) l’état 4001 qui donne 230 000 annuels et l’enquête de victimation qui donne 500. 000, on fait quoi ? On sait qu’aucun des deux chiffres n’est exact. Alors on met la balle au centre et on dit au doigt mouillé : « bof, environ 350 000 ».

    Pas très sérieux ni scientifique. Il y a ceux qui sur-déposent plainte (pour l’assurance qui ne rembourse pas la perte ou le vol simple de portable ou par négligence), ceux qui sous-déclarent en disant que ça ne sert à rien de perdre 2 heures au commissariat, vous ne changerez jamais cela.

    L’enquête de victimation relativise certains chiffres officiels, mais n’en donne pas un autre qui soit crédible pour autant, assez pour être substitué.


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