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Wàng 4 février 2012 23:02

Bonsoir, c’est toute la tradition du droit naturel qui est à développer ici.

La propriété, c’est de reconnaitre que quelqu’un est libre de disposer de lui même d’abord, c’est le droit à la vie, et par conséquent du fruit de son travail, sans quoi il est un esclave, et que tous les hommes sont également dignes de droit (notion très différente de l’égalité réelle) et respectables dans leurs aspirations diverses. La propriété implique plusieurs choses donc : la pleine disposition des fruits de son travail, le droit d’échanger celui-ci contre autre chose, mais aussi la responsabilité, à savoir le fait d’assumer toutes les conséquences de ses actes, y compris ses erreurs. Toute richesse n’existe que dans un rapport à l’homme, il n’existe pas en soi de richesses telles que les matières premières sans que l’homme ne leur ait trouvé un usage. Le premier être humain à avoir trouvé une application à quelque chose doit en être considéré comme le propriétaire légitime, c’est le droit du premier occupant qui peut avoir des conséquences importantes.

Ce n’est pas l’état qui est source du droit. Le droit naturel, c’est comme un îlot fragile entouré d’un océan d’ignorance, un rempart contre le totalitarisme. Ceux dont le rôle est de dire le droit sont les juges. Le droit est quelque chose de transcendant et découle de la nature même de l’homme (animal rationnel capable de rechercher le bonheur), et l’état n’est légitime que si lui même respecte le droit, de même, la législation ne doit pas être contraire aux principes du droit naturel. Dans le cas inverse où l’état prétend être source du droit, on a une dérive totalitaire, où l’état s’érige en juge à la fois du légal et du légitime. La tradition du droit naturel a inspiré la charte des droits anglaise, la révolution américaine, et la déclaration des droits de l’homme de 1789, entre autres. Le droit est quelque chose de fondamental, qui n’a rien à voir avec des droits créances (droits sur la société) tel le droit au travail, ou avec la législation dans ce qu’elle peut avoir de changeant et d’arbitraire. De même, la justice est donc quelque chose d’important, et qui n’a rien à voir avec la justice sociale qui est dans la bouche de tous les hommes politiques.

Après pour revenir à votre question : qu’est-ce qu’un système de droit de propriété légitime ? Vous devez voir que les éléments du droit de propriété (droit de céder ou d’échanger son bien, droit de percevoir les fruits de ce bien, droit de l’utiliser) existent toujours, mais qu’ils ne sont pas toujours définis de façon légitime. Il existe toujours des prix de marché, y compris en URSS, que ceux-ci soient libres, ou résultant d’une intervention de l’état, n’en déplaise à Friedman, n’est pas le plus important pour un autrichien, pour qui l’économie n’est pas d’abord des maths mais une pensée du droit, de l’agir humain et de ses conséquences.


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