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l'Omnivore Sobriquet l’Omnivore Sobriquet 28 février 2012 13:14

L’internationalisme suppose l’existence des nations, le mondialisme suppose leurs destruction.

Le pouvoir aux travailleurs suppose l’existence de pouvoirs, et c’est à l’échelle nationale que ce pouvoir, réel, est tenu de se soucier de la mise en place et défense de ses travailleurs, de son système social.

La nation est une échelle intermédiaire, supérieure au local (ou régional) qui lui est impuissant, et fatalement déterminé (dominé) par quelque puissance locale, déterminée par la nature (qui est déterminante à cette échelle régionale, ’identitaire’), qu’aucune puissance supérieure ne viendrait déloger, alors qu’en bas même ’la grève des travailleurs’ (pour faire court) n’a pas la force nécessaire pour renverser l’état ’de fait naturel’ de cette domination.
Pour simplifier, les casseurs de grèves sont toujours plus puissant à l’échelle régionale que face à un mouvement de travailleurs national, l’éparpillement des petits intérêts naturels ’de terrain’ et l’impunité des quelques puissants locaux inamovibles, qui les mobilisent à loisir reste relativement plus important que lorsqu’on transpose ces éléments antagonistes à l’échelle nationale. Il y a un effet de masse, un effet d’échelle qui prend tout son corps quand on ’saute’ le particularisme d’une région (identitaire, géographique, ’seigneurial’) pour en réguler une petite dizaine, une quinzaine une vingtaine comme la fait la nation par définition. (définition à la française bien sûr, et non ’volkish’ comme l’Allemande ou grecque antique.)
Au risque d’être pédant mais pour être bien clair, ayant quelques acquis topologiques je dirais qu’à trop petite échelle, les ’effets de bords’ sont trop importants, voire prépondérants dans l’étude de ce phénomène travail productif contre capital rentier. Quand on augmente l’échelle, la masse, ’l’intérieur’ comme on dit en topologie impose sa définition à l’ensemble, quoiqu’en ’disent’ les bords...

(A la limite un socialisme réel est envisageable à l’échelle minuscule de la commune, kibboutzienne, de camps scout, ou tribale. Tout est trop petit pour faire distinction entre bords et intérieur, les intérêts sont de fait trop imbriqués. Ils sont les mêmes pour tous de façon immédiate, évidente. Même en présence d’un ’mâle alpha’.) (à l’échelle régionale, les intérets se séparent et ce mâle alpha devient ’les 5 familles dominantes’ de la province, inamovibles pendant des siècles.)

L’échelle nationale est déjà ’complète’, universelle.
Elle reste néanmoins viscéralement attachée à ses quelques régions, comme un homme (lui aussi ’complet’ et en prise avec l’universel voire le ’cosmos’) reste attaché viscéralement à ses quelques organes.

C’est là qu’elle s’oppose de façon intrinsèque à l’empire, soit en version socialiste, au ’tout trotskiste’. (« Pour pouvoir fonctionner l’erreur doit être imposée partout », définition vacharde mais assez bonne du trotskisme par les anti-marxistes primaires, que j’ai lus aussi...) Tout simplement parce que l’empire lui est désincarné, et qu’il ne sait que ’jongler’ avec toutes ses régions et pouvoirs locaux, dont il possède ’tout un bottin.’ En reprenant l’image de l’organe représentant la région (charnelle, identitaire, organique - pensons Bretagne, Sicile), l’empire sans nations n’est que l’alignement d’organes découpés en barquettes, sous cellophane au rayon boucherie de l’hypermarché...
A cette échelle de pouvoir, le mouvement on va dire ouvrier n’est plus internationaliste mais mondialiste, ou euro-mondialiste (dans sa transition éphémère qui nous concerne immédiatement.) Il perd de vue les intérêts irréductibles, indécrottables du travail productif forcément lié au réel , enraciné par ses particularités imposées par la nature, là où la nation tout autant universelle (saut qualitatif) est elle attachée à ses quelques organes, qu’elle assemble harmonieusement.
Un mouvement ouvrier mondialiste, impérial, se rie trop facilement des ’couts humains’ et des particularités de la production telle qu’elle se fait et se développe, et d’ailleurs n’est plus capable de les appréhender, les ’saisir’, les connaitre quoi de part son échelle même. Seuls lui sont familiers la standardisation, et le pur déterminisme d’un plan d’autant plus théorique, voire capricieux, hors sol, qu’il appliquerait pareillement s’il était sur mars, les yeux tournés vers Sirius. 
A cet échelle le ’peuple’ n’existe que standardisé, au delà du raisonnable, et standard il est mécaniquement pilotable par une petite élite... Soit la gouvernance des banquiers éclairés, le soviet des réseaux...

Bon voilà vite écrit et ce n’est que ma pensée.

Plus important peut être, vous employez Jaurès et Marx à charge, or ceux-ci sont bien identifiables comme une branche du socialisme, justement celle ’hors sol’ et ’scientifique’, à laquelle on doit opposer celle tout aussi socialiste mais plus enracinée, nationale en somme, des Proudhon, Sorel, Bakounie... ou de plus près de nous d’Hugo Chavez.

Lire le très récent texte d’Alain Soral sur ce sujet, qui rétabli une bonne distribution des cartes dans cet antagonisme travail-capital , utile et pertinente pour le siècle qui vient : "Lutte des classes à l’intérieur du socialisme (1830-1914) : http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-lutte-des-classes-a-l-interieur-du-socialisme-1830-1914-10460.html
Texte court et synthétique, qui date de ce mois de février !
En matière de marxisme et socialisme, j’ai déjà atteint mon plafond de compétence allez chercher mieux.


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