Mélenchon serait « atlantiste » ? Grande nouvelle ! Sachant qu’il réclame rien moins que la fin de l’OTAN, et la quittera
purement et simplement (pas son commandement militaire intégré comme de
Gaulle : l’organisation elle-même) s’il est élu, il est plutôt incongru
de prétendre qu’il cautionne l’OTAN.
Et concernant la Libye, il
va falloir une n-ième fois préciser les choses. Cela s’est passé en plusieurs temps :
1) Des médias et
organismes internationaux font mention de massacres de populations
civiles en Libye. Que cela soit ou non avéré, le Parlement Européen se
saisit de la question.
2) Le Parlement Européen vote deux textes :
l’un demandant à l’ONU d’adopter des mesures pour protéger les
populations civiles en Libye, l’autre approuvant par avance une
éventuelle résolution de l’ONU protégeant les populations civiles en
Libye. C’est cela et cela seulement que Jean-Luc Mélenchon et les
députés européens du Front de Gauche ont voté.
3) L’ONU adopte la
résolution 1973 organisant une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la
Libye (comme au Kosovo ou en Iraq) pour protéger les populations
civiles libyennes et excluant toute intervention terrestre.
4) La
coalition des pays qui ont décidé d’intervenir confie le commandement
militaire à l’OTAN. Mélenchon dénonce cette trahison de la résolution
1973.
5) Les parlementaires du Front de Gauche refusent de voter les
budgets afférant aux interventions militaires françaises dans le cadre
de cette coalition.
6) L’OTAN décide de l’engagement d’avions
chasseurs-bombardiers et de l’envoi aux insurgés libyens de matériel
militaire. Mélenchon et le Front de Gauche dénonce une "ingérence
otanienne dans une guerre civile".
7) L’OTAN fait intervenir des
commandos terrestres, violant ainsi sans ambiguïté la résolution 1973 de
l’ONU. Mélenchon dénonce une « guerre illégale », "jamais votée, jamais
approuvée, et même interdite" par l’ONU et réclame la fin de la
participation de la France à l’intervention.
8) L’intervention de
l’OTAN, directe ou indirecte, permet la « libération » de Tripoli, la
chute de Khadaffi et la prise du pouvoir par le CNTL. Alors que nos
médias nationaux fêtent « la libération de la Libye », Mélenchon persiste à
estimer que cette intervention était « une grave erreur ».
9) Après
l’assassinat de Khadaffi, Mélenchon persiste et signe : toute cette
opération était une erreur de laquelle la France n’est pas sortie
grandie, au contraire.
Que l’on juge à partir de l’exposé de ces faits dans leur ordre chronologique si Mélenchon a « voté pour la guerre en Libye » ou non.