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Bovinus Bovinus 21 mars 2012 19:01

Votre article, très exhaustif est intéressant, mais il aurait pu l’être bien davantage si vous ne vous étiez pas contenté d’en rester au constat.

Concernant la pauvreté, l’angélisme ne donne que de mauvais résultats et renforce les injustices et les inégalités avant tout au détriment des défavorisés. Car, cela ne parait pas évident de prime abord, mais le pire ennemi du pauvre au quotidien, c’est avant tout l’autre pauvre, et cela sous toutes les latitudes. Des cités dites sensibles de banlieue parisienne, aux quartiers sinistrés du Nord-Pas-de-Calais, jusqu’aux bidonvilles de Nairobi et aux camps de réfugiés somaliens, chaque pauvre doit d’abord craindre son voisin, mais aussi l’environnement dans lequel il a grandi et qui le pousse le plus souvent à l’inhumanité. Aider les pauvres c’est avant tout leur permettre de faire le ménage chez eux et éradiquer leurs éléments nocifs.

Cette phrase, tirée de votre papier, le résume presque entièrement à elle seule. Sans m’étendre davantage sur tel ou tel aspect de l’article, je vais m’en prendre à la conclusion (en gras), que je trouve superficielle et, en tout cas, insuffisante.

Ainsi, si on suit bien, vous préconisez la solution du problème par la ... répression ? Ne vous vient-il donc pas à l’esprit que même si celle-ci était efficace, de nouveaux éléments « nocifs » viendraient aussitôt remplacer ceux qui auront été réprimés (j’emploie ce terme pour rester vague, la forme que doit prendre cette répression n’est pas ici l’objet) ?

L’objectif ne serait-il pas plutôt d’empêcher l’effet en supprimant la cause qui le crée, à savoir, la pauvreté ? Une telle hypothèse appelle une solution de type marxiste-socialiste (élever le niveau de vie des populations déshéritées), qui nécessite une analyse des causes de cette pauvreté. Ce qui nous ramène tout droit à notre propre histoire et aux pires périodes de la « révolution industrielle ».

Mais on peut aussi adopter un point de vue libéral « responsable » (conforme aux thèses de Malthus), ce qui semble être le chemin pris par la Grande Oligarchie, comme le suggèrent certains indices.

Il reste une dernière solution, que personne ne semble vouloir jamais imaginer, mais qui a le mérite, à mon sens, de reposer sur une certaine honnêteté intellectuelle. Et si, pour changer, on lui lâchait un peu la grappe, à cette pauvre Afrique ? Si on rapatriait toutes nos ONG, nos multinationales, nos contingents, nos bases, nos canons et nos médicaments, et les laissions enfin s’occuper de leurs propres affaires eux-mêmes ?

Nous avons fait des Africains des indigènes. Et nous avons l’outrecuidance de vouloir persister dans cette voie éternellement. Le dernier des avatars de notre pensée euro-centriste et perverse est de vouloir à tout prix les « développer », persuadés qu’ils ne rêveraient que d’une chose : devenir des petits Européens développés à leur tour. C’est aussi un alibi et à la fois un prétexte très commodes pour pouvoir continuer à pratiquer ce que nous pratiquons sans rougir depuis des siècles, à savoir le colonialisme et l’esclavage, tout en les habillant des plus beaux atours « civilisationnels », et à présent « développementalistes », que nos idéologues puissent nous pondre.

Seule la forme qu’ils prennent a changé ; les principes restent les mêmes.


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