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Jean-Louis Lascoux Prosope 20 juillet 2006 10:21

@ Claude, Bonjour,

Vous m’avez inspiré ce matin. Merci smiley Comme j’ai un peu de temps (et qu’il s’agit d’une réflexion qui m’intéresse, n’est-ce pas), je développe... J’espère que vous apprécierez... c’est pour moi au petit-déjeuner smiley

Vous commencez fort dans votre post du 19 juillet 2006 à 22H31 smiley tout d’abord une remarque générale relative à la cohérence de vos propos... induisant qu’ils pourraient être incohérents... smiley. Puis : En gros, vous dites que... comme si le développement était partie négligeable...

J’apprécie toutefois votre questionnement, parce qu’il me permet aussi d’aborder la médiation face à un regard dubitatif.

Bon, ceci posé...

En effet, l’enfant est un tiers absent

Il s’agit d’une réalité sociale, parentale et politique (vie de la citée), l’enfant n’est pas dans une position de décision. Le fait qu’il ne décide pas n’implique pas qu’il doit être mis dans une situation de subir - subir sa vie comme un châtiment par exemple. L’enfant est entre ses parents et cela restera aussi longtemps que les labos ne seront pas les fabriquants des humains... Il est entre et pour le protéger... il convient de permettre à ceux qui l’ont mis au monde - et qui ne peuvent ou ne veulent plus vivre ensemble - de penser autrement que comme ils le sentent.

Dans les décisions judiciaires, lorsque les modalités de la rupture sont abandonnées par les parents à cet arbitrage, l’enfant subit :
- en premier lieu, la discorde de ses parents
- la décision des magistrats
- l’oeil scrutateur du monde récent de la psychologie
- les environnements éventuels et très critiqués des « points rencontre »

La médiation a pour but de permettre aux parents, non de se battre sur les questions de « droit pas droit », mais de réfléchir sur la dynamique de leur conflit, ce qui l’entretient et son intérêt fondamental, au regard de leur propre vie. La médiation a pour but de leur permettre de se réapproprier ou souvent de s’approprier l’idée (et le fait) qu’ils peuvent s’exprimer par eux-mêmes (au lieu de prendre un avocat comme porte-parole), de réfléchir aux tenants et aboutissants de leur position (au lieu de laisser conclure des tiers et que ce soit des magistrats qui délibèrent à ce sujet) et enfin, de choisir des solutions (au lieu que ce soit imposé par un tribunal. Le bénéfice de ce processus, vous le comprenez sans doute, en revient à ce tiers absent, l’enfant.

Concernant les exemples que vous me présentez

Je m’autorise à attirer votre attention sur le fait que ces résumés de situations ne peuvent que générer des interprétations. D’ailleurs, vous utilisez des termes qui ont probablement un sens précis pour vous, mais pour moi pas :
au gré de la bonne volonté...
- pas beaucoup battu, son éducation ne l’avait malheureusement pas préparé à affronter...
- de tentatives d’attouchement...
- idée obsessionnelle du mari...
- tentative du mari d’obtenir la garde des enfants afin de pouvoir...
- ...

Si je peux dire "Je vois ce que vous voulez dire ;, il n’en reste pas moins que l’interprétation prédominera. En conséuqnce, je vous propose plutôt qu’une analyse quelques notions sur la démarche d’un médiateur...

L’intervention d’un médiateur

Un travail de médiateur - et je ne dis pas que les médiateurs sont tous performants, s’en rapporter à mon article et à mes posts à ce propos - un travail de médiateur, donc, consiste notamment à ne pas se laisser embarquer dans les interprétations ou/et les affirmations chargées d’affectivité. Ce travail consiste à ne pas prendre pour vrai, certain, vérifié ce qui est énoncé. Il consiste à considérer que ce que dit la personne est ce qu’elle dit. Dit-elle la vérité ? Ce n’est pas la question du médiateur. La personne est-elle convaincue ? Pas la question non plus. Son travail consiste à permettre à une personne en situation conflictuelle de se poser, de réfléchir, de l’accompagner dans cette réflexion, de contribuer par son éclairage non analytique, non jugeant...

C’est une condition de son impartialité - celle-ci étant relative aux parties, tandis que la neutralité porte sur les décisions de résolution. La solution est a considérer avec prudence. Elle ne peut qu’être précaire, révisable... car en médiation des conflits chargés d’affect plus qu’en toute autre situation, nous devons être vigilants sur la fragilité humaine dans la relation d’engagement et de contrat. C’est pourquoi un travail d’anticipation et de réflexion contributive est indispensable... Et mieux vaut un retour devant un médiateur que devant un tribunal.

Ainsi, ne pouvant vous répondre directement sur les cas proposés, je vous mentionne quelques clés de médiation. Et je vous précise que le médiateur doit permettre aux parents de revenir sur le chemin de leur libre consentement lors de la conclusion de leur union en les faisant sortir de la surenchère conflictuelle qui les empêche d’avoir sufisamment de lucidité pour décider par eux-mêmes.

Le processus - conditionné par l’adhésion - permet aux parties dont la décision va en l’oc. impliquer aussi des tiers, de savoir se centrer sur autrui, non de s’identifier, de se mettre à la place, mais bien d’abandonner le positionnement égocentré.

Néanmoins, il reste une difficulté, qui est une question d’éducation. La difficulté est d’obtenir des deux parents l’adhésion à la médiation. Nous sommes éduqués dans le rapport de force et le recours à l’arbitrage...

Le chemin n’est pas facile pour développer la médiation. Il suffit de voir ces avocats qui se prennent pour des médiateurs, après une formation juridico-psychologique de verni, alors qu’ils sont de surcroît formés au parti-pris... Il suffit de voir la glorification qui est faite des rapports de force partout sur la planète.

Concernant l’intégration de Mme Gettliffe

Les faits parlent d’eux-mêmes : elle n’était pas intégrée puisqu’elle a choisi de partir du Canada. Logique. Quelles que soient les raisons qui l’ont poussée à revenir en France, si nous pouvons dire qu’elle était intégrée, ça ne restera que des dires. La réalité est qu’elle est partie du Canada. Intégration plutôt loupée...

Bonne journée.


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