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negravaski (---.---.109.231) 20 juillet 2006 15:52

Quand j’ai lu la phrase de Miss Canthus : « Une jolie Suisse allemande ne reste jolie que tant qu’elle se tait », j’ai pris conscience de l’effet épouvantable que l’espéranto avait eu sur ma vie. En effet, les seuls Suisses alémaniques avec qui je me sente à l’aise sont ceux avec lesquels je parle espéranto. Avec les gens d’Outre-Sarine, comme nous disons ici, si nous parlons français, ils me font grincer des dents, je me sens supérieur, j’ai envie de les corriger, je suis comme le prof ou le papa face à des gamins, donc la relation est faussée. Si c’est moi qui essaie de parler allemand, mon impuissance ne tarde pas à devenir évidente, je sais qu’ils n’aiment pas qu’on parle le bon allemand mais je suis incapable de parler leur dialecte, je ne dis pas ce que je voudrais dire, les mots et la grammaire m’échappent, donc je m’exprime mal, je vois dans leurs yeux des lueurs moqueuses et cela m’énerve. Si nous essayons de parler anglais, je trouve absurde de nous tordre la bouche pour imiter des sons qui n’existent ni dans leur langue ni dans la mienne, j’ai l’impression que nous jouons aux Anglo-Saxons et que, comme nous y arrivons mal, nous sommes des clowns ridicules. C’est par l’espéranto que j’ai appris à accepter le point de vue alémanique, à découvrir que derrière les sons gutturaux dénoncés par Miss Canthus il peut y avoir beaucoup de sensibilité, de finesse, d’intelligence et de cœur. De culture aussi. Quelle horreur ! Vous comprenez pourquoi l’espéranto est abominable ? Où allons-nous, s’il aboutit à me faire voir comme égaux ceux qui étaient de toute évidence repoussants et inférieurs ?


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