Le thorium est loin d’être une solution. Le
CEA, par exemple, lui trouve de sérieux inconvénients (radioactivité, notamment à long terme) et ne lui voit d’avenir qu’une fois l’uranium raréfié. Je cite :
« Les filières à base de thorium présentent donc des avantages certains et des inconvénients qui ne le sont pas moins. Il en résulte qu’il est peu probable qu’elles se développent tant que des besoins massifs en matériaux fertiles ne se feront pas sentir. »
De plus, je crois comprendre que ces réacteurs sont refroidis par sodium liquide, ou autre (en tout cas, pas par de l’eau), comme les surgénérateurs et avec tous les problèmes que cela implique. La dangerosité est déportée sur le système de refroidissement. Étrangement,
Wikipédia s’attarde peu sur ce problème et se contente d’évoquer, de façon laconique,
« de nombreux éléments théoriques ou expérimentaux à confirmer à l’échelle près industriel. » (je pense qu’ils ont voulu dire : échelle
industrielle).
Enfin, la filière thorium nécessite aussi une filière uranium-plutonium, le combustible usé de la deuxième initiant la réaction de la première (le thorium). Cela ne réfute-t-il pas l’argument selon lequel la filière thorium avait l’inconvénient de ne pas fournir de combustible aux bombes atomiques ?