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chapoutier 6 mai 2012 20:43

Hollande élu avec 52%, Sarkozy le rejet ! Et maintenant ?


Nous avons chasser Sarkozy, mais nous voulons aussi chasser sa politique.

Indiscutablement, il y a, ce 6 mai, un vaincu. Mais pour que le peuple travailleur soit vainqueur, il ne suffit pas d’avoir chasser Sarkozy, il faudra que la rupture avec la politique menée par Sarkozy s’inscrive dans les actes.


Ce 6 mai, l’immense majorité de la population laborieuse – ouvriers, paysans, employés, jeunes, chômeurs – a dit : nous n’en pouvons plus de la misère et du chômage, nous ne voulons pas que l‘on puisse continuer à imposer à ce pays des mesures qui conduisent tout droit au sort que la troïka impose à la Grèce.


Le rejet qui vient de se manifester ce 6 mai confirme ce qui s’est manifesté lors du premier tour où près de 80 % des électeurs inscrits ont refusé d’apporter leur voix à Sarkozy (fait sans précédent aggravant la crise des institutions de la Ve République).

Rejet de ce gouvernement, de sa politique, de ses pratiques et de ses « affaires ».


Un rejet qui vient de loin et qui approfondit ce qui s’est exprimé lors de la victoire du vote « non au traité constitutionnel », le 29 mai 2005.

Un rejet de toutes les politiques imposées depuis vingt ans en application du traité de Maastricht par les gouvernements de toutes couleurs politiques.


Il s’agit d’un avertissement, relié aux mouvements qui se développent aujourd’hui avec force de la Grèce à l’Espagne, dans toute l’Europe.

L’immense majorité de la population laborieuse a parlé : elle aspire à se rassembler dans l’unité la plus large pour faire reculer l’offensive du capital financier, l’offensive des fonds financiers et des spéculateurs de toutes sortes qui prétendent dicter leurs exigences à tous les peuples d’Europe.


Nous ne voulons pas de ce « Super-Maastricht ».

François Hollande avait affirmé son intention de « renégocier » le traité TSCG, signé le 2mars à Bruxelles par Sarkozy et Merkel.


Mais il est un fait que tout le monde doit connaître : ce traité TSCG, comme tout traité européen, une fois signé par vingt-cinq chefs d’Etat et de gouvernement, ne peut faire l’objet d’aucun amendement, d’aucune renégociation.

D’autres documents peuvent être adoptés, annexés.

Mais ce traité par lui-même est intouchable : l’obligation d’inscrire l’austérité permanente dans la loi (« règle d’or »), de couper 80 milliards d’euros de dépenses publiques dès 2013 (en premier lieu dans les budgets de la Sécurité sociale et des collectivités territoriales), le système de sanction automatique, l’envoi d’émissaires européens chargés de dicter l’exécution des plans meurtriers dans notre pays, etc., rien de cela ne peut être modifié ou renégocié.


La démocratie exige qu’il soit répondu à la volonté majoritaire, Hollande doit renoncer à engager le processus de ratification : et, alors, le traité ne sera pas ratifié et il ne s’appliquera pas à la France et, de ce fait, il sera difficile de l’imposer aux autres peuples d’Europe.

Cette exigence vient de loin, toutes les forces qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie doivent la porter et l’imposer.


Que décidera le président Hollande sur cette question cruciale ?

Qu’il réponde clairement à cette question qui lui est posée et qui commande dans tous les domaines, la politique qui sera mise en œuvre par le nouveau gouvernement !

Le fera-t-il ?


La question centrale est bien celle de la rupture avec l’Union européenne, et, comme premier pas, la non-ratification du traité.


Ce qui s’est exprimé ce 6 mai est un encouragement au rassemblement dans l’unité, des travailleurs, jeunes, organisations, tous ceux qui veulent en finir avec la politique de misère, de chômage et de déchéance menée par l’Union européenne, comme le veulent tous les travailleurs et les peuples d’Europe, de la Grèce à l’Espagne, de l’Allemagne à l’Italie.


C’est bien une exigence qui vient de s’exprimer ce 6 mai : il faut inverser le cours des choses, en finir avec la dictature de la troïka FMI-Union européenne-Banque centrale européenne qui veut imposer les politiques de privatisation, de misère et de chômage.


En finir avec cette dictature et ses directives qui interdisent d’interdire les licenciements, renflouent les banques à coups de milliers de milliards et disloquent les droits et garanties des travailleurs et de la jeunesse ! Il y a urgence à décréter nuls et non avenus les plans dictés par des institutions supranationales et à rétablir la souveraineté des peuples sur les décisions qui les engagent.


Cela s’appelle la démocratie.


La démocratie exige que ce rejet se traduise en actes. Cette exigence s’adresse à tous les partis qui se réclament de la classe ouvrière et de la démocratie. Elle s’adresse en premier lieu à François Hollande. L’ancien président de la République portugais Mario Soares, dirigeant du Parti socialiste, vient de déclarer à propos du traité : « Aucun député socialiste, aucun socialiste ne peut ratifier cela. » Il a raison ! N’est-ce pas ce que devrait dire tout socialiste digne de ce nom ?


Comment peut-on promettre aux travailleurs « un changement politique » — par exemple, lutter contre le chômage, arrêter l’hémorragie de la destruction des services publics, préserver les régimes de Sécurité sociale et de retraite ― si on ne s’engage pas clairement à ce que le traité TSCG ne soit pas ratifié ?

Ne pas tenir compte des exigences de ce vote majoritaire en se soumettant à la politique décidée par la Troïka , c’est prendre le risque d’un soulèvement populaire.


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