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lagabe 8 mai 2012 10:17
Les politiques monétaires expansionnistes des banques centrales permettent de circonscrire l’incendie à court terme mais elles envoient des signaux faussés aux marchés qui se paieront à long terme estime Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.

Contrairement à ce qu’on a pu lire ici ou là, la crise actuelle a très peu à voir avec celle des années 1930. Parmi toutes les différences, le comportement des politiques économiques, restrictives après 1929, incroyablement expansionnistes après 2008, tant du point de vue budgétaire que monétaire. Les banques centrales, qui devraient être en principe des temples de conservatisme, ont beaucoup innové, mettant au point quantitative easing et LTRO (refinancements à long terme des banques). Aux Etats-Unis, mais surtout au Royaume-Uni et encore plus au Japon, les banques centrales monétisent les dettes publiques dans les grandes largeurs. Résultat : les marchés sont inondés de liquidités, qui viennent s’investir là où elles le peuvent : matières premières, immobilier haut de gamme, actifs financiers (obligations publiques bien sûr mais aussi actions d’entreprises...).

Comme toujours en économie, pour juger du bien-fondé de ces politiques, il faut mettre dans la balance les coûts et les avantages, sachant que, comme souvent, les avantages se perçoivent à court terme, alors que les coûts s’exprimeront à long terme (pour les puristes de la politique économique, il faudrait introduire dans le raisonnement un « taux d’actualisation » qui permette de donner un « prix » au temps). Les avantages, on les voit clairement : les Etats peuvent se désendetter en douceur, les marchés ne plongent pas, les banques restent à peu près liquides, en tous cas suffisamment pour continuer leurs activités de base à peu près normalement. Des coûts en revanche on ne parle jamais. Et pourtant ils sont bien réels : trop de liquidité, ce sont des prix d’actifs qui envoient des signaux faussés (exemple : la délirante introduction boursière de Facebook ou la surévaluation de certains marchés immobiliers) et donc des investissements qui ne sont pas forcément au bon endroit (les anglo-saxons parlent de malinvestment). N’oublions pas que la crise de 2008 trouve justement ses racines dans les excès de liquidité hérités de l’ère Greenspan aux Etats-Unis.

L’idée, largement partagée par les acteurs financiers, selon laquelle il faut toujours plus de liquidité, est donc incroyablement dangereuse. Elle traduit l’incapacité du secteur à se projeter dans une logique de moyen et long terme, toujours au profit du court terme.

en clair , ça ne résoud pas les problèmes structurels



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